13 décembre 1937 Le « viol de Nankin », un crime contre l’humanité

vendredi 22 septembre 2023.
 

Au début des années 1930, une alliance se noue au Japon entre l’armée, le patronat, l’empereur, les libéraux et les fascistes. Leur principal objectif consiste à créer un marché asiatique autour de l’économie de l’archipel nippon.

Profitant de ce que les Chinois sont divisés entre nationalistes et communistes, ces nouveaux maîtres de Tokyo s’emparent de la province chinoise de Mandchourie et en font un État à leur solde, le Mandchoukouo.

Le 25 novembre 1936, l’Allemagne nazie et le Japon de l’empereur Showa (Hiro Hito) signent un pacte antikomintern orienté contre les Soviétiques et leur chef, Staline. Les pays capitalistes occidentaux ne comprennent pas que cela représente un danger également pour eux. Ils vont rester tout aussi attentiste face à la menace nipponne que face aux nazis.

En fait et fort logiquement, la faiblesse et assez souvent la largesse compréhensive des pays capitalistes occidentaux vis à vis de Hitler conforte l’appétit conquérant des militaires nippons. Ceux-ci prennent prétexte d’un incident douteux sur le pont Marco Polo, près de Pékin, pour se lancer brutalement à la conquête du pays, de Pékin à Canton.

Le 7 juillet 1937, l’armée japonaise commence à envahir ce qui reste de la Chine dont le gouvernement dirigé par Tchang Kaï-chek se replie sur Nankin. Les grandes villes tombent les unes après les autres.

« En quelques mois, ils occupent près d’un million de kilomètres carrés peuplés de 60 millions d’habitants. Ils mettent en oeuvre une politique de terreur systématique pour tenter d’abattre la résistance intérieure.

Les massacres deviennent la règle. Ils atteignent leur maximum avec la prise de Nanjing (Nankin en graphie ancienne), ancienne capitale de la Chine et siège éphémère du gouvernement de Tchang Kaï-chek. » (extrait du site historique Hérodote)

Le 13 décembre 1937, l’armée japonaise entre donc dans cette capitale temporaire, au centre de la Chine, après un pilonnage de trois jours.

Les chefs du Guomindang et les officiers de leur armée quittent la ville dès l’ultimatum des armées du Soleil levant.

Une partie de la population tente de traverser l’immense Yangzijiang (Yang Tsé-kiang). La flotille fluviale japonaise peut alors faire des cartons sans risque sur ces fuyards, causant les premiers milliers de morts.

Lorsque l’armée nipponne entre dans la ville des dizaines de milliers de soldats chinois, sans supérieurs et sans ordres, se rendent, parfois par grande unité entière. Des dizaines de milliers d’hommes chinois, civils, en âge de porter les armes, sont également arrêtés.

Les généraux nippons décident d’attacher cette masse immense de prisonniers par groupes d’une douzaine et de l’exterminer à la mitrailleuse. Les études publiées sur le "viol de Nankin" estiment entre 30000 et 60000 le nombre de morts ayant subi ce traitement totalement contraire aux "lois de la guerre" (Convention de Genève, 1929).

La soldatesque militariste nipponne se livre ensuite à une brutal défoulement à l’encontre des civils qui restera dans l’histoire humaine comme un symbole de crime de guerre, comme un exemple du caractère meurtrier du 20ème siècle.

Bilan du 20ème siècle. Huit modestes remarques

Durant plusieurs jours, les soldats s’amusent des civils : hommes décapités, femmes éventrées, enfants torturés et enterrés vivants, innombrables viols plus ignobles les uns que les autres, innombrables mutilations plus ignobles les unes que les autres, innombrables modes de tuerie ( sabre, baïonnette, mitrailleuse) plus ignobles les uns que les autres.

Le nombre de morts est estimé selon les sources entre 100.000 et 300.000.

Le « viol de Nankin » figure en bonne place parmi les crimes contre l’humanité commis au XXe siècle même si le gouvernement japonais persiste à en nier l’importance (*)

La souffrance de la population civile de Nankin continue dans les mois suivants.

- Les fonctionnaires se voient systématiquement massacrés.

- de nombreuses femmes sont enlevées pour devenir les fameuses « femmes de réconfort » des soldats ; l’armée constitue ainsi ses premiers "bordels de campagne".

Le 27 juillet 1940, le japon signe avec l’Allemagne et l’Italie le pacte tripartite.

De 1937 à la fin de la seconde guerre mondiale, le nombre de victimes civiles de l’armée japonaise est estimé à 20 000 000.

Jacques Serieys

13 décembre 1937

Source : https://www.lepartidegauche.fr/date...

Le 13 décembre 1937 débute l’un des plus grands crimes de guerre du XXe siècle. Après avoir pris la ville de Shanghai, l’armée impériale japonaise, en guerre contre la Chine depuis la fin juillet, se dirige vers la capitale chinoise Nankin.

Face à cette avancée, les dirigeants nationalistes, Chiang Kaï-chek en tête, fuient la ville avec leurs troupes. Ils y abandonnent 100 000 hommes inexpérimentés avec la consigne d’empêcher les civils de fuir. Incapables de résister à l’offensive japonaise, ils sont très rapidement contraints de se rendre. La ville tombe aux mains des Japonais. Le massacre de Nankin débute.

Autorisés et encouragés par les autorités militaires japonaises, les soldats nippons se sont livrés pendant 6 semaines aux pires atrocités sur la population.

L’empereur Hirohito ayant signé le 6 août 1937 une directive dégageant son armée des contraintes des lois internationales sur le traitement des prisonniers, ces derniers se voient refuser le titre de prisonniers de guerre. Ils sont systématiquement abattus, à la baïonnette, au sabre ou à la mitrailleuse. Les témoignages rapportent des rues jonchées de cadavres, nombre d’entre eux sont jetés dans le fleuve et y disparaissent.

Les civils sont également la cible de ces violences. Mais plus que tout, ce sont les femmes qui sont comme souvent les premières victimes de cette barbarie. A l’assassinat s’ajoute le viol. Viols d’une extrême violence s’accompagnant de mutilations génitales. Plus de 1000 cas par nuit sont rapportés, plus encore le jour. Les forces japonaises contraignent les familles à commettre des actes d’incestes. Les femmes enceintes sont particulièrement visées, à coup de baïonnettes dans le ventre.

Peu de responsables japonais ont été condamnés pour ces actes. Aujourd’hui, de nombreux nationalistes nient même l’existence de ces événements. Pourtant, le tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient estime à plus de 200 000 le nombre de morts. La Chine a payé un lourd tribut, encore peu reconnu, dans la lutte contre le fascisme. Faute d’une reconnaissance officielle de la part du Japon, ces crimes pèsent encore dans les relations entre les deux nations.

Bastien Lachaud


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