Christine Renon, directrice d’école épuisée jusqu’au suicide

mercredi 9 octobre 2019.
 

Samedi 21 Septembre, Christine Renon, directrice d’école à Pantin, en Seine-Saint-Denis, a mis fin à ses jours dans son établissement. Avant de passer à l’acte, elle a envoyé une lettre à ses collègues et à sa hiérarchie. Une tragédie qui questionne les conditions de travail au sein de l’éducation.

"Épuisée", c’est ce terme que Christine Renon utilise pour traduire son état d’esprit dans sa lettre. Tous les directeurs d’établissements scolaires de Pantin ont reçu cette lettre, seulement vingt-quatre heures après l’annonce du décès de son auteur. C’est un témoignage, un aveu que fait la directrice de l’école dans son courrier, elle y raconte le manque de moyens et les difficultés des conditions de travail. Seulement trois semaines après la rentrée, Christine, directrice de 58 ans est arrivée à un point de non retour, elle qui avait pourtant toujours travaillé avec passion et conviction dans ce quartier "sensible" de Pantin.

« Il y a toujours des petits soucis à régler, ceux qui occupent tout notre temps de travail, bien au-delà du temps rémunéré. [...] Les directeurs sont particulièrement exposés et on leur demande de plus en plus, sans jamais les protéger.

Tout se passe dans la violence de l’immédiateté. La perspective d’appeler une famille pour leur dire que leur enfant est soupçonné d’avoir mis le doigt dans l’anus d’un autre - ils ont trois ans tous les deux - impossible, je ne peux pas le faire. C’est la goutte d’eau qui ce matin m’a anéantie. Mais franchement j’étais déjà très éprouvée.

Je n’ai plus confiance dans le soutien et la protection que devrait nous apporter notre institution. Et pour finir, je me demande si je ne ferais pas une petite déprime. Je n’ai pas l’habitude, je n’en ai jamais fait. »


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