Législatives 2022. S’abstenir : Non ! Voter pour la NUPES : oui !

jeudi 16 juin 2022.
 

Le fait que laNUPES soit majoritaire ou non à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de 2022 et va dépendre du niveau de mobilisation des abstentionnistes notamment de ceux appartenant aux classes populaires.

À peine m’étais-je installé à une table du bar auberge des « Trois faisans » pour boire une bière d’abbaye, qu’un groupe de quatre personnes s’installa à une table située à proximité de la mienne. Visiblement ces gens étaient des militants politiques puisqu’ils discutaient de leur expérience de porte à porte et de distribution de tracts.

Soudain l’un d’entre eux tourna son regard vers moi et me dit : « Voulez-vous lire l’un de nos tracts ? »

Je leur répondis : « Vous militez pour quelle organisation ? » »

Il me répondit : « pour la NUPES ».

Et je leur demandais : « Et c’est quoi, ça ? »

Réponse : « la Nouvelle Union Populaire Économique et Sociale ! »

Je répondis alors : « Intéressant. C’est nouveau, ça vient de sortir ? OK ! Donnez-moi un tract !

J’entrepris alors de lire le tract dont voici le contenu :

L’abstention massive aux dernières élections législatives de 2017 a eu une conséquence : catastrophique.

Emmanuel Macron bien qu’élu avec seulement 43,6 % des inscrits a pu obtenir à l’élection législative qui a suivi la majorité absolue. Cela lui a permis de faire voter toutes les lois antisociales et liberticides qu’il avait décidées.

Élu cette fois-ci avec 38,5 % des inscrits, si l’abstention se poursuit comme précédemment, il risque une nouvelle fois d’obtenir la majorité et même la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il pourra alors continuer sa politique dévastatrice au profit des plus riches et au détriment des plus pauvres.

Plus on est riche, plus on vote. S’abstenir c’est donc laisser voter à sa place les électeurs aux revenus les plus élevés et qui ne souffrent pas du système en place.

Les personnes qui ont des revenus faibles ou modestes, en s’abstenant, votent en réalité contre elles-mêmes.

Mais encore faut-il si l’on vote, faire le bon choix en utilisant quelques critères simples.

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Ceux qui nous annoncent dans leurs tracts et dans leurs discours dans les médias qu’ils vont améliorer le système de santé de l’hôpital et combattre les déserts médicaux sont précisément ceux qui ont détruit 120 000 lits d’hôpitaux en 30 ans, 17 500 lits en cinq ans, qui ont fait démissionner 180 000 soignants de leurs postes.

Ils annoncent aussi qu’il faut relocaliser l’industrie française alors qu’ils sont été responsables de la destruction de la moitié des entreprises industrielles en France.

Ces gens-là considèrent que leurs électeurs ont une mémoire de poisson rouge.

On pourrait ainsi multiplier les exemples dans tous les secteurs où ces gens-là ont préféré faire exploser les dividendes des actionnaires plutôt que d’augmenter les salaires et d’améliorer les services publics.

Non seulement ils prennent leurs électeurs pour des amnésiques mais aussi pour des imbéciles : où vont-ils chercher l’argent pour réaliser leurs diverses belles promesses ? En diminuant le nombre de fonctionnaires ? En diminuant une fois de plus le montant des retraites comme ils l’ont fait déjà en augmentant la CSG ? En diminuant le montant des aides sociales ? En privatisaant des services publics pour les confier à des actionnaires peu scrupuleux et sans le moindre souci de l’intérêt général ?

En distribuant des chèques puisés dans les caisses du Trésor public et non pas dans les caisses remplies à ras bord des gros actionnaires ?

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Ou alors comme le propose la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPEPs) en s’attaquant à l’évasion fiscale et aux injustices fiscales ? Ou encore, en partageant plus équitablement les richesses produites par la population active ?

Les soutiens de Macron et des partis de droite ont ceci de commun ils ne voient aucun inconvénient à ce qu’un PDG de multinationales gagne 350 fois plus qu’un smicard, que les profits aient augmenté de 239 milliards d’euros pendant la crise sanitaire mais ils considèrent comme extrémiste de gauche de limiter les salaires de 1 à 20 comme le proposent le programme l’Avenir en commun et la Confédération européennes des syndicats.

Ces gens qui se disent « modérés » considèrent comme normal que le nombre de pauvres ait doublé en France depuis 2012 pour atteindre environ 10 millions de personnes mais considèrent comme des extrémistes ceux qui veulent mettre en œuvre une politique pour faire disparaître cette pauvreté en allant chercher l’argent là où il est. En réalité, les vrais extrémistes sont ceux qui ne veulent pas s’attaquer sérieusement aux inégalités sociales et au partage équitable des richesses produites par les Français.

Alors ne vous laissez pas berner par les bonimenteurs du « marché électoral » en vous posant simplement de questions : ces gens qui dénoncent telle ou telle insuffisance et nous font des promesses sont-ils oui ou non responsables de la situation économique et sociale actuelle ?

Où vont-ils chercher l’argent pour réaliser leurs promesses diverses et variées : dans la poche des salariés et des petits travailleurs indépendants (commerçants, artisans, petites exploitants agricoles, etc.) en utilisant divers astuces ou dans la poche des gros actionnaires ?

Les grands médias, pour 90 % contrôlés par des milliardaires, savent que les mesures proposées par la NUPES vont à l’encontre de leurs intérêts et de leur classe : leurs journalistes « valets » mettent donc tout en œuvre pour dénigrer et marginaliser les propositions du programme porté par les candidats députés de la NUPES . Pour éviter tout débat de fond dont ils sortiraient perdants les défenseurs du système préfèrent utiliser des accusations sans fondement et jouer de la diversion en utilisant des mots comme islamo gauchisme, communautarisme, indigénisme, wokisme puisés dans le répertoire d’une extrême droite sans idées constructives.

Rappelons que l’élection législative n’est pas une élection municipale : un député est chargé de faire voter des lois qui s’appliquent à l’ensemble de la nation et que faire référence à des réseaux locaux ou régionaux n’a pas grand sens.

Mais évidemment, la droite et l’extrême droite mettront en avant le thème de la sécurité.

Or, sur cette question, La France Insoumise a publié un livret thématique intitulé : sécurité et sûreté dont une présentation est accessible avec Internet sur YouTube (vidéo de 1h15).

Concernant la candidature d’un membre du RN qui prétend défendre des mesures sociales, on peut se poser des questions simples : le RN a-t-il participé dans le passé à des manifestations pour améliorer les niveaux de salaire et de retraite ? Quels projets de loi a-t– il déposé ou voté à l’Assemblée nationale et au Parlement européen pour améliorer les conditions de travail des salariés ? Au-delà des mots, le RN propose-t-il un meilleur partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits ? Parfois virulent, en parole, pour dénoncer la mainmise de la haute finance sur les états, quels ont été les actes politiques posés par le RAN pour s’opposer à la toute-puissance du pouvoir financier ? Le FN a même voté en 2016 la directive européenne pour la protection du secret des affaires.

Une autre question à se poser pour faire son choix est la suivante : le ou la Candidat(e) a-t-il (ou elle) un passé associatif ou syndical montrant sa préoccupation de défendre les conditions de vie des travailleurs ?

En consultant le programme de la NUPES, tout électeur peut constater que les conditions pour faire un bon choix sont bel et bien réalisées tant sur le plan économique, social, écologique et culturel

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Après lecture, je rendis le tract et l’un des membres du groupe me demanda alors : « alors, qu’en pensez-vous ? »

Je répondis : « Intéressant, de bon conseil, astucieux mais il manque néanmoins quelques informations concrètes sur le programme… »

Un militant me répondit alors : « C’est vrai. On n’a pas rappelé les mesures sur le SMIC à 1500 € nets, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, etc ... mais ces informations sont déjà largement diffusées et on a préféré neutraliser les tracts concurrents de LR, de Renaissance, du RN qui dénoncent des carences dont ils sont responsables et promettent monts et merveilles sans expliquer où trouver l’argent »

je répondis alors : « ça se défend ! Le rédacteur du tract est, semble-t-il, astucieux ».

L’un des membres du groupe intervint et me dit : « Ce tract vous a convaincu ? »

J’ai répondu alors, réconfortant : « Complètement »

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Épilogue : c’est marrant, parfois, comme on peut être content de soi !

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Hervé Debonrivage


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