Dire : « Non à la guerre en Ukraine ! » Oui, mais en défendant quelles positions ?

samedi 27 août 2022.
 

Dire : « Non à la guerre en Ukraine ! » Oui, mais en défendant quelles positions ?

** Nous relatons ici trois points de vue défendant chacun la même idée : Non à la guerre en Ukraine ! » Mais défendant des positions pouvant être différentes. Un seul point de vue défend la neutralité.

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Premier point de vue : non interventionniste. La Russie n’est pas la seule responsable de la guerre.

Dire NON à la guerre !

Auteur(s) Jean Neige, pour FranceSoir Publié le 20 août 2022 - 20:15

Source : France Soir.fr https://www.francesoir.fr/opinions-...

Article repris par : « Ciel voilé » https://www.cielvoile.fr/2022/08/di...

"Est-on en train de nous préparer à un engagement direct de notre armée contre la Russie ?"

TRIBUNE - La guerre entre la Russie et l’Ukraine fait rage depuis 6 mois, une guerre déclenchée par la Russie mais, pour beaucoup de fins observateurs, provoquée par l’Ukraine et ses soutiens américains. Ce furent six mois de bombardements, de propagande, de coups tordus, et de fournitures d’armement en flux tendu de tout l’Occident vers une Ukraine corrompue de plus en plus dictatoriale.

Alors qu’un ex-général français otanisé demande à la télévision l’engagement des troupes françaises en Ukraine, notre président nous demande « de la force d’âme » et « d’accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », feignant de croire que la France serait directement menacée... Pendant ce temps, dans une énième tentative aussi extrême qu’absurde de diaboliser l’ennemi, on essaye de nous faire croire que la Russie bombarde la centrale nucléaire qu’elle contrôle elle-même en Ukraine. Est-on en train de nous préparer à un engagement direct de notre armée contre la Russie ?

La Russie ne menace ni notre liberté ni nos valeurs. La Russie se fiche de savoir si les gens en France ou dans l’UE veulent tous changer de sexe ou faire de la Gay Pride le summum de la culture européenne, tant que l’on ne cherche pas à lui imposer ces mêmes valeurs. La Russie, déjà le plus grand pays du monde, n’a nul besoin de conquérir l’Europe. Ce qui intéresse la Russie avant tout est sa sécurité. Et, elle perçoit la construction d’une anti-Russie en Ukraine comme une menace existentielle pour elle. L’Ukraine n’aurait jamais été menacée par la Russie si, en 2014, elle n’avait pas fait ce coup d’État de Maidan, téléguidé par les États-Unis, contre le président élu pro-Russe alors en place. Sans Maidan, la Russie n’aurait pas annexé la Crimée. Le Donbass ne se serait pas soulevé. Et l’Ukraine n’y aurait pas envoyé son armée.

Les Accords de Minsk furent ensuite un compromis. Mais, la jeune Ukraine, gangrénée par les nationalistes et sans culture démocratiqu repos e, est incapable d’accepter les compromis. Français et Allemands, parrains des Accords n’ont rien fait pour contraindre Kiev à les appliquer. Et les États-Unis encore moins. Au contraire, ces Accords n’allaient pas dans le sens de ceux qui, à Washington, voyaient en Ukraine l’arme idéale pour affaiblir la Russie. Des hommes comme le sénateur américain Lindsey Graham se frottent les mains de constater que l’Ukraine est aujourd’hui prête à se battre contre la Russie « jusqu’au dernier homme ».

L’Ukraine s’est fait manipuler depuis des années pour arriver à cette catastrophe. Comment le président Zelensky, qui s’est fait élire sur la promesse de mettre fin à la guerre dans le Donbass, a pu déclarer six mois après son élection que l’armée était prête à se battre pour la reconquête, en violation complète de l’esprit des Accords de Minsk ? Qui l’a fait changer d’avis ? N’a-t-il pas fait fermer trois chaînes d’opposition et démarrer les persécutions contre son principal opposant jugé pro-Russe quelques jours seulement après l’investiture d’un certain Joe Biden ? N’a-t-il pas publié une nouvelle doctrine stratégique pour reprendre la Crimée par la force dans le mois qui a suivi ? L’administration Biden n’a-t-elle pas passé son temps à faire des déclarations favorables à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ? Tout a été fait pour provoquer la Russie.

Depuis le 24 février, l’Union européenne et la France, complètement alignés sur les États-Unis, se sont lancés dans une politique suicidaire de sanctions et de soutien inconditionnel à l’Ukraine, sans aucun débat. La décision de fournir des armes au gouvernement de Zelensky a été immédiate, et sans cesse renforcée depuis. Certains comme le premier ministre britannique ont même convaincu le président Zelensky qu’il ne fallait pas négocier. L’Ukraine, galvanisée par les tonnes d’armement qu’on lui envoie, clame depuis qu’elle ne négociera plus avec la Russie tant qu’elle n’aura pas récupéré tous ses territoires, Crimée comprise. La Russie ne pourra jamais accepter cela. On se dirige donc vers une guerre qui, sauf miracle ou revirement américain, ne peut s’achever que par la destruction d’un des deux états. Et celui qui risque le plus est l’Ukraine. Notre ministre de l’Économie pensait mettre l’économie russe à genoux avec les sanctions. C’est la nôtre qui plonge. Il faut cesser d’alimenter cette guerre contre la Russie, car elle est sans issue. Jamais des sanctions n’ont fait changer la politique d’un État. Et, le peuple russe a démontré dans son histoire qu’il savait endurer la souffrance et les privations.

On a le droit d’être choqué par l’invasion russe et de la condamner. Mais nous n’avons pas à intervenir dans un conflit qui, dans le fond, ne nous concerne pas. Les intérêts vitaux de la France, ni même ceux de l’Europe, ne sont en jeu. Il s’agit d’un conflit entre pays voisins dont les populations sont mélangées et qui ont une très longue histoire commune. Nous n’avons aucun intérêt à nous engager dans une guerre froide ou chaude avec la Russie. Seul le complexe militaro-industriel américain y a un intérêt, et au-delà toute l’économie américaine. L’UE totalement vassalisée, qui risque la ruine avec ses sanctions autant que lors des deux premières guerres mondiales, compte encore sur les États-Unis pour s’en remettre. Quelle aubaine pour ces derniers que cette guerre qu’ils ont largement provoquée, et qui leur permet d’affaiblir la Russie tout en vassalisant l’Europe comme jamais, la faisant dépendre de leur gaz liquéfié et de leurs armes, le tout sans exposer la vie de leur GI’s ! Il est temps que Français et Européens, et même les Ukrainiens, reprennent leurs destins en main.

Si notre président n’est pas capable de changer la direction du paquebot France pour les intérêts du peuple français, et ceux de l’Europe, il appartient au Parlement, à nos oppositions, de faire tout ce qu’ils peuvent pour nous sortir de ce piège suicidaire vers laquelle la dynamique suiviste actuelle nous emmène. Il y va de notre avenir à tous. Si la France montre l’exemple, d’autres suivront.

Députés, soyez à la hauteur de l’histoire et du mandat qui vous a été confié par le peuple français.

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Deuxième point de vue celui du NPA (mars 2022). Interventionniste. La Russie est la seule responsable de la guerre.

on à la guerre ! Solidarité avec la résistance du peuple ukrainien !

https://nouveaupartianticapitaliste...

Cela fait maintenant plus de deux semaines que l’Ukraine subit l’invasion et les bombardements de l’armée russe. Une guerre d’agression qui se poursuit et qui, malgré les gesticulations de Macron, aussi crédible en chef de guerre qu’en protecteur des peuples, Poutine continue d’affirmer qu’il ira jusqu’au bout de ses « objectifs ».

Ne pas tout confondre

La situation tragique du peuple ukrainien exige toute notre solidarité face à cette agression et au risque d’écrasement par l’impérialisme russe, une solidarité qui doit se traduire en gestes concrets et en manifestations de rue. Cette solidarité ne peut être subordonnée à des analyses générales sur les « rapports de forces inter-impérialistes », même si celles-ci sont indispensables à la compréhension de la situation et de ses possibles évolutions.

Car nous ne confondons pas la guerre d’agression contre l’Ukraine et le conflit plus global entre, d’une part, la Russie de Poutine et, d’autre part, le bloc UE-Otan sous leadership étatsunien, beaucoup plus puissant que le premier. Et nous ne confondons pas davantage la légitime résistance ukrainienne à l’agression russe et les politiques hostiles des USA et de l’Otan contre la Russie.

La légitime défense des agresséEs

Il y a bien, en Ukraine, un État agresseur, la Russie de Poutine, et un peuple agressé en Ukraine. Et même si cet État agresseur est lui-même la cible de politiques nuisibles de la part d’autres puissances impérialistes, rien ne peut justifier les agressions que Poutine perpétue et tout plaide en faveur du droit des UkrainienEs à se défendre. À ce titre, leurs appels à se faire livrer des armes défensives sont parfaitement compréhensibles, même si nous n’avons aucune confiance dans les dirigeants des puissances (USA, Union européenne...) en capacité de répondre à ces appels.

Dans des situations comme celle de l’Ukraine actuellement, tant que les bombardements continueront et tant que les troupes russes seront sur place, toute position « pacifiste » abstraite, du type appel au « calme », à « cesser les violences » ou au « cessez-le-feu », renvoie de facto les parties dos-à-dos et équivaut à une négation du droit des UkrainienEs à se défendre, y compris militairement.

Solidarité internationale !

Affirmer notre solidarité avec le peuple ukrainien, tisser des liens avec les forces sociales qui, en Ukraine, résistent à l’agression tout en refusant que leurs voix se confondent avec celles de leurs propres oligarques ou, pire, avec celles des impérialistes de l’Otan et de l’UE, n’est pas contradictoire avec la dénonciation des manœuvres desdits impérialistes. Et cela n’est pas davantage contradictoire avec un refus absolu de toute intervention militaire directe de l’Otan, qui fait partie du problème, et non de la solution, et qui ne pourrait que faire dégénérer encore un peu plus les choses, pour le plus grand danger des peuples de la région et du monde entier.

L’heure est toujours à la construction d’une mobilisation internationaliste :

– Pour l’arrêt des bombardements et le retrait immédiat de toutes les forces russes d’Ukraine ;

– Pour l’accueil de touTEs les réfugiéEs ;

– Pour l’annulation de la dette qui pèse du gouvernement pour sur l’Ukraine ;

– Pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ;

– Pour la solidarité avec les mobilisations antiguerre en Russie ;

** Troisième approche : discours de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale sur la guerre en Ukraine. Ne pas faire de la France un cobelligérant. (Mars 2022) Non interventionniste au niveau militaire mais interventionniste au niveau économique (la Russie doit être sanctionnée économiquement). (11 minutes). La Russie est considérée comme seule responsable du conflit. https://lafranceinsoumise.fr/2022/0...

interview de Mélenchon sur LCI (mars 2022) : je veux être l’entraîneur du parti de la paix. (14 minutes) https://www.youtube.com/watch?v=XCH...

** HD


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