Papier : De 17 à 59% de hausse de prix

lundi 19 septembre 2022.
 

De 17 à 59% de hausse de prix constatés sur les fournitures des cahiers scolaires, blocs et agendas, selon les marques et les qualités. La hausse du prix du papier se décline aussi, mais à un moindre taux, dans sa version hygiénique (toilette, essuie-tout, mouchoirs), cartonnée (les emballages), imprimée (les journaux et le domaine de l’édition). Bref, le papier serait une nouvelle manière d’or blanc.

Les raisons invoquées pour justifier cette envolée sont multiples et d’une logique passablement ésotérique. Une sorte d’inventaire à la Prévert dans lequel se bousculent le Covid 19 et le numérique qui ont affecté les volumes de production et suscité une pénurie qui se paie maintenant au prix fort, l’explosion du prix des énergies, la guerre de l’Ukraine, l’envolée des coûts de transports routiers et maritimes, jusqu’à la rareté du bois qui influerait sur la quantité de palettes nécessaires au convoyage !

Quoi qu’il en soit et non par pénurie de matière première, le prix de la pâte à papier a bondi de plus de 50% en un an. Il n’est d’ailleurs pas le seul à rendre compte de la hausse des produits manufacturés. Le PDG d’Exacompta-Clairefontaine insiste sur une hausse notable du prix des produits chimiques (colles, encres) et même du fil pour brocher les cahiers. Mais pas de panique selon lui : « Pour le moment, nous avons préservé nos marges en répercutant ces hausses sur nos distributeurs » à une hauteur de 10 à 15%.

Les-dits distributeurs ne sont pas non plus traumatisés par ces hausses. Peut-être même au contraire. En matière de fournitures scolaires, les négociations avec les fabricants s’effectuent à l’automne précédent la rentrée. Ils se seraient ainsi engagés à ne répercuter des augmentations que de 12 à 15% lors des tractations de l’automne 2021 pour cette rentrée 2022. Or comme ont pu le constater les associations, les cahiers, blocs et autres copies ont vu leur prix augmenter de 17 à 59%…

« Si les négociations devaient avoir lieu aujourd’hui, on serait sur des montants bien supérieurs », expliquait en juin dernier, Paul-Antoine Lacour, délégué général de la Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et cellulose. Or vont s’ouvrir, dans le contexte présenté comme « tendu » les négociations pour la rentrée 2023…

Le délégué général ne s’inquiète pas plus que ça de l’avenir de son secteur industriel « en terre inconnue » mais craint juste lucidement un « tassement de la consommation » si le pouvoir d’achat des Français baisse trop. Comme un manque de confiance dans la soit-disant régulation juste et spontanée du marché entre actionnaires et salariés. Il se pourrait que ces derniers se mêlent de la corriger.

Jean-Luc Bertet


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