Pour nos organisations, interagir et dialoguer avec le groupe RN à l’Assemblée nationale, c’est non !

mercredi 5 octobre 2022.
 

Les digues du « barrage républicain » ont cédé sans résistance ni grand fracas aux moments des élections, puis de l’arrivée à l’Assemblée nationale d’un groupe d’extrême-droite sans équivalent dans l’histoire de la Ve République. Les ambiguïtés et les compromissions politiques ont une grande responsabilité dans cette situation.

Alors nous, membres de la société civile, associations, syndicats, collectifs citoyens engagés dans la défense des droits humains et des collectifs de personnes discriminées, le proclamons sans détour : nous ne perdrons ni notre temps ni notre énergie à chercher à convaincre un groupe politique représentant un parti qui est à l’opposé des libertés et des valeurs que nous défendons.

Les organisations signataires sont engagées pour défendre les droits de toutes et tous en France, pour promouvoir la solidarité ici et au-delà des frontières.

Elles font vivre au quotidien les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de sororité. Elles agissent pour une société inclusive et émancipatrice où les droits de chacun·e sont respectés.

Elles incarnent les libertés associatives et syndicales nécessaire à toute démocratie, mais trop souvent menacées ou réprimées.

Depuis les années 1980, elles ont assisté à la progression des partis d’extrême-droite, principalement incarné par le Rassemblement national (RN), ex-Front national.

Malgré sa stratégie de « dédiabolisation » au cours des années passées, les fondamentaux du RN restent les mêmes depuis quarante ans : racisme, xénophobie et préférence nationale (renommée « priorité nationale ») ; homophobie et défense du patriarcat ; mépris des urgences écologiques et soutien à l’économie néolibérale ; nationalisme identitaire.

Des thèses d’extrême droite banalisées et reprises au gré des élections Nos organisations ont régulièrement alerté l’opinion et les responsables politiques sur la gravité d’une montée en puissance d’un vote protestataire d’extrême-droite et pointé du doigt ses causes : l’accroissement des inégalités, le sentiment de déclassement d’une partie de la population, en particulier dans les zones péri-urbaines et rurales, la persistance de discriminations qui aggravent les fractures dans la société, la dégradation des services publics – santé, éducation, justice - au profit de services privés réservés aux couches favorisées, et encore les atteintes aux libertés individuelles comme collectives lors des périodes d’« état d’urgence » .

Quelles auront été les réponses des gouvernements précédents à ces alertes ?

Les thèses portées par l’extrême-droite ont été banalisées et reprises au gré des échéances électorales par des partis « de gouvernement », comme par exemple : l’impossibilité d’accueillir et d’intégrer des populations d’origine étrangère, le risque de « submersion migratoire » (ou « grand remplacement »), la stigmatisation des personnes musulmanes, les propos racistes contre les Roms et les « voyageurs », le projet de déchéance de la nationalité (abandonné sous la pression), le déni des discriminations et des violences contre les habitant·es des banlieues populaires, des territoires d’outre-mer, ainsi que les personnes manifestant en gilet jaune, en blouse blanche ou pour le climat.

Si les 89 député·es RN (91 députés si on inclut Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France, et Emmanuelle Ménard, divers extrême-droite) ont été légalement élu·es, nous nous abstiendrons de tout contact avec les membres de ce groupe parlementaire.

Nous ne manquerons pas en revanche de dénoncer leurs propos ou initiatives législatives dommageables pour les libertés, l’égalité et la démocratie.

Nous continuerons de le faire également vis-à-vis des autres groupes parlementaires véhiculant des projets législatifs discriminatoires et liberticides...

Nous, signataires, appelons les acteur·ices de la société civile engagé·es pour la solidarité, la justice sociale et environnementale, les droits fondamentaux, à rester fermes sur les valeurs profondes qu’ils et elles incarnent en s’abstenant de toute coopération avec le groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

Premiers signataires :

Syndicats :

CGT

Syndicat des Avocats de France

Union syndicale Solidaires

Associations :

Actionaid

Actions Droits des Musulmans

Aequitaz

Les Amis de la Terre France

Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie

Association démocratique des Tunisiens en France

Attac France

Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie

Coordination Pas Sans Nous

Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives

Fondation Copernic

Organisation de Femmes Egalité

Oxfam France

Rosmerta

VoxPublic


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