Réforme de l’assurance chômage : Réponse à Stéphane Mazars, député macroniste

jeudi 1er décembre 2022.
 

Ce 17 novembre, le député de la première circonscription de l’Aveyron, Stéphane Mazars déclarait dans un communiqué de presse se réjouir de l’adoption par le Sénat du projet de loi portant réforme de l’assurance chômage, qui consiste à durcir encore les critères d’indemnisation et notamment à priver de droits les salariés en CDD ou en Interim en cas de refus de CDI et à moduler le montant des allocations en fonction du niveau de tension du secteur d’activité. Il s’agit d’un nouveau recul social qui fragilise les plus précaires et ne permettra en rien de diminuer le chômage. En outre, les députés des groupes parlementaires de la NUPES ont déposé un recours devant le conseil constitutionnel pour contester l’ensemble du projet de loi qui porte à atteinte à des droits et libertés garantis par constitution.

S Mazars affirme que cette réforme répond aux « attentes » de chefs d’entreprise qu’il a rencontré dans sa circonscription. Si ce député avait dépassé le cercle de sa clientèle et qu’il s’était donné la peine de rencontrer les premiers concernés, à savoir les chômeuses et les chômeurs, ils et elles lui auraient dit à quel point le postulat sur lequel repose cette réforme qui suppose que le chômage structurel est le fait des chômeurs et chômeuses est absurde et relève d’un parti pris dogmatique qui ne résiste pas à l’examen des faits.

Dans l’immense majorité des cas, le chômage est une situation subie comme en attestent les chiffres de Pôle Emploi. 92% des chômeurs recherchent activement un emploi. Il y a aujourd’hui, en France, près de 4 millions de chômeurs pour quelques 700000 postes vacants.

Ce durcissement d’accès aux indemnités et cette facilité à rayer des listes les chômeurs ne feront qu’améliorer la cosmétique de la politique indigne de la minorité présidentielle à laquelle S Mazars appartient mais ne règleront jamais le problème du chômage. En soutenant cette politique qui ignore l’intérêt général et l’urgence sociale, en stigmatisant la frange la plus précaire de la population, S Mazars joue un jeu dangereux qui s’oppose aux principes d’une République sociale.

La caisse d’assurance chômage est un outil qui permet d’accompagner l’évolution du marché du travail. Elle est un recours pour les travailleurs en situation de précarité contraints de jongler entre des contrats courts et un vecteur de souplesse pour les employeurs. Enfin, les allocations de retour à l’emploi constituent un droit pour les travailleurs pour lequel ils ont cotisé. Laisser entendre qu’il s’agit d’une situation de complaisance pour des personnes qui auraient besoin d’être « encouragées » pour revenir à l’emploi relève de la démagogie.

Ce droit doit être protégé, y compris en Aveyron où la désindustrialisation pour laquelle M. Mazars, élu aveyronnais depuis 2008, porte une responsabilité, obère la situation de l’emploi. Il existe d’autres pistes que la réduction des droits des travailleurs pour assurer de façon pérenne le financement de la caisse d’assurance chômage : relocalisation des productions, généralisation des « territoires zéro chômeurs », alignement des salaires féminins sur les salaires masculins pour augmenter mécaniquement et massivement les cotisations...


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