Hôpital : Le tri des enfants !

jeudi 1er décembre 2022.
 

Jamais surpris avec Macron. Son monde d’après ? Il est pire que celui d’avant. Il était naïf de croire que des enseignements seraient tirés de la gestion Covid19. Son sujet n’est pas la santé des Français mais sa marchandisation.

L’actuelle épidémie de bronchiolite, affection traitable, oblige François Braun, ministre de la Santé de la 7e économie du monde, à déclencher un plan d’urgence. Parce que les hôpitaux gérés comme des entreprises de la « start up nation » fonctionnent à flux tendu, ce qui interdit toute anticipation.

Bien sûr, ce nouvel épisode du délabrement du système de soins est toujours aussi peu assumé. A une réanimatrice du plus grand hôpital pédiatrique de France (Trousseau à Paris) qui s’indignait de devoir « trier les enfants », François Braun s’est déclaré « choqué par la formule ». Plus que par la réalité qu’elle énonce ? Il est plus politicien de se défausser sur les personnels et de les menacer : « si jamais de telles pratiques déviantes étaient avérées, des conclusions en seraient tirées. »

Le ministre ne peut pourtant pas ignorer qu’une lettre ouverte à Macron signée par 4000 soignants dénonce « l’inaction politique irresponsable » face à la « dégradation criante des soins apportés aux enfants ». Que près de 40 nourrissons d’Ile-de-France ont dû être transférés dans les plus proches hôpitaux de province qui craignent à leur tour la saturation. Qu’une enquête est en cours sur le décès d’un nouveau-né prématuré après 9h d’attente d’une hypothétique place en réanimation. Que l’on traite dans les couloirs des urgences des enfants épileptiques, que l’on décale des traitements d’enfants diabétiques, des chimios et des greffes de jeunes leucémiques compromettant les chances d’évolution favorable, etc.

Mais le cap est toujours sur le moindre coût. Au cours de l’année 2021, 4316 lits ont été supprimés diminuant en tout de 21.000 la capacité d’accueil sous Macron. La faute aux « contraintes de personnel », plaide le ministère. La pénurie de soignants entraînerait les fermetures de lits. Un euphémisme pour masquer la démission massive des médecins et surtout des infirmier(e)s qui ne supportent plus la taylorisation de leur métier poussée jusqu’à l’impossibilité d’en réaliser correctement et moralement les tâches. Alors que les hôpitaux active leur plan blanc pour rappeler les soignants en congés, aucun plan massif de reconstruction de l’hôpital et de recrutement de soignants n’est annoncé par un gouvernement coupable.

Jean-Luc Bertet


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