Les Lumières : un héritage en clair-obscur

lundi 26 décembre 2022.
 

par Joseph Confavreux et Fabien Escalona

Pour accéder à la video de l’intervview de Antoine Lilti, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

La philosophie des Lumières est fréquemment réduite à quelques clichés consensuels ou dénoncée à l’aide d’arguments sommaires. À rebours de tels discours simplistes, qui édulcorent ou noircissent à l’excès cette mouvance intellectuelle du XVIIIe siècle, l’historien Antoine Lilti a le mérite de mettre en évidence son caractère pluriel et polyphonique, mais aussi d’enquêter sur ce que nous pouvons faire, aujourd’hui, de cet héritage.

Le 8 décembre dernier, le chercheur a donné la leçon inaugurale de la chaire qu’il occupe désormais au Collège de France, justement consacrée à l’histoire des Lumières. Dans cet entretien de l’émission « Écrire l’histoire », il revient sur deux aspects clés qui résonnent avec des débats contemporains.

D’une part, il rappelle la tension dans laquelle les figures des Lumières ont pensé l’universalisme, en affirmant l’égalité des cultures tout en succombant parfois à la tentation « euro-centriste ». D’autre part, il montre leur ambivalence à l’égard de l’espace public, avec les mêmes enthousiasmes et les mêmes craintes vis-à-vis de la presse écrite naissante que l’on connaît aujourd’hui à propos des réseaux sociaux numériques. Et la difficulté, toujours d’actualité, de porter un idéal de démocratisation tout en affirmant que toutes les paroles ne se valent pas.

L’entretien s’achève sur la façon dont les œuvres des Lumières peuvent féconder, ou pas, les réflexions écologiques qui sont les nôtres à l’heure de l’Anthropocène.


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