21 février 1677 : Mort de Baruch Spinoza à 44 ans.

mardi 27 février 2024.
 

L’Éthique comme méthode  : Spinoza en penseur singulier d’une manière d’évoluer dans l’existence

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Né le 24 novembre 1632 à Amsterdam, une des villes les plus tolérantes de l’époque, et après avoir suivi d’importantes études pour devenir rabbin, le philosophe Baruch Spinoza manque de mourir sous le coup de poignard d’un fanatique religieux. Peu de temps après, en 1656, à 23 ans, il est frappé d’excommunication pour hérésie par le Rabbinat. Sont en cause ses critiques publiques sur la nature de Dieu telle qu’elle était professée alors. Il estimait que la loi juive n’était peut-être pas la plus parfaite, qu’on pouvait trouver de meilleure approche pour peu qu’on veuille la chercher. Sa proximité avec un philosophe républicain et libertin de l’époque a pu jouer. Le libertin étant d’abord celui qui professe et applique la liberté de pensée.

En effet sa pensée bouscule les idées structurantes de son époque.

Il menace d’abord le transcendantalisme. Son identification de Dieu et de la Nature ne fait pas perdre en divinité le premier mais le rend accessible à l’entendement humain. Son concept de Dieu permet la connaissance. Cet immanentisme (Dieu est immanent à la Nature, il ne lui est pas transcendant) permet l’édification d’une méthode rigoureuse de pensée. Le deuxième apport de Spinoza est donc le rationalisme. Depuis l’observation des sens jusqu’à l’accès aux principes immuables, l’esprit, par déduction, n’a pas besoin d’un autre acteur pour progresser jusqu’à la vérité.

Le troisième principe de sa pensée est la liberté, ou plutôt l’émancipation. On peut être surpris : Spinoza nous dit d’abord que le libre arbitre est une illusion, le seul produit de notre ignorance des contraintes qui nous font agir au quotidien. La pierre qui roule le long d’une pente peut bien se croire libre, elle n’a seulement pas conscience des circonstances qui l’ont mise en mouvement. Mais on est libre lorsque qu’on connait ces causes, et plus on les connait, plus on est libre. Car ce qui nous meut n’est pas seulement la contrainte, c’est le désir. Lorsque que nous connaissons ce que nous désirons, nous avons alors plus de liberté pour réaliser ce désir.

C’est ce principe d’émancipation qu’il met en œuvre dans le Traité Théologico-Politique, paru en 1670, pour mettre en perspective liberté individuelle et ordre politique. S’obligeant à ne comprendre la bible que comme une description de faits concrets, il renvoie toute interprétation à un anachronisme à visée politique. Il y définit quelques principes qui nous aident à penser ce principe de liberté garantie par le collectif qu’on appelle aujourd’hui la Laïcité.

Sylvère Cala


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