Rosa Luxemburg : la Révolution pour toujours

lundi 30 janvier 2023.
 

A partir de 1898, l’essentiel de l’activité de Rosa Luxemburg se déroule à Berlin. Bien plus qu’un tropisme historique, le choix de l’activiste se porte sur la capitale allemande car le socialisme y est autorisé, contrairement à la Pologne sous domination de la Russie tsariste.

Rosa Luxemburg voit le jour la même année où la Commune de Paris soulève les espoirs des révolutionnaires européens, avant d’être réprimée dans un bain de sang sans précédent par les troupes versaillaises aux ordres du libéral conservateur Adolphe Thiers. Le 19 janvier 1919, avec sa mort s’achève la révolution spartakiste qui visait à établir un régime socialiste en Allemagne. Entre temps, elle aura fondé quatre partis révolutionnaires, débattu théorie politique avec Marx et Lénine, milité contre la guerre avec Jaurès, élevé par ses écrits et ses discours la conscience de classe du prolétariat allemand jusqu’au bord de la révolution. Premier épisode d’une série de portraits de femmes révolutionnaires par l’insoumission.fr : Rosa Luxembourg.

Rosa Luxemburg ouvre les yeux le 5 mars 1871, au carrefour de l’Europe de l’Est (actuelle Pologne) de la fin du XIXème siècle, dans une famille juive polonaise de nationalité russe et de culture allemande, mais elle n’adhèrera jamais à ces assignations. Au lycée, elle découvre le fait national polonais mais elle le refuse immédiatement. Elle milite dès son adolescence au groupe prolétariat, un collectif internationaliste et marxiste qui s’oppose au très nationaliste Parti Socialiste Polonais lors des premières grèves ouvrières polonaises.

Rosa Luxemburg fonde son premier parti politique à 18 ans

En 1889, à tout juste 18 ans, elle est déjà poursuivie par la police et se réfugie à Zurich où elle poursuit ses études et écrit ses premiers articles. Elle rejoint la IIème internationale socialiste et fonde le Parti Polonais Marxiste.

A 20 ans, elle abandonne ses études de sciences naturelles pour se consacrer à l’économie politique. Elle rencontre Leo Jogiches avec qui elle forme un duo révolutionnaire jusqu’à la fin de sa vie. Lui est un organisateur, un agitateur, un spécialiste de l’action directe. Elle sera l’idéologue, la théoricienne.

En 1893, Rosa Luxemburg fonde, de concert avec Leo Jogiches et Julian Marchlewski, la Social-Démocratie du Royaume de Pologne (SDKP) un parti marxiste dont l’internationalisme tranche non seulement avec le Parti socialiste polonais mais également avec la vision de Karl Marx. Elle rejette l’idée d’une révolution nationale polonaise menée par la bourgeoisie comme préalable à la révolution prolétarienne. Au contraire, elle affirme que cela ralentirait l’effondrement du tsarisme en Russie. La souveraineté du peuple polonais ne saurait advenir que par une prise de pouvoir du mouvement ouvrier en Russie, en Allemagne et en Autriche-Hongrie.

En août 1893, Rosa Luxemburg prend la parole pour la première fois lors du congrès de la deuxième Internationale. Mais il lui faudra 3 années pour parvenir à convaincre les autres partis socialistes d’accueillir le SDKP dans l’Internationale. La même année 1896 voit l’interdiction du parti et du journal de la militante socialiste.

Berlin et le SPD

1898, elle obtient la nationalité allemande grâce à un mariage blanc et rejoint Berlin, ville où Karl Marx a étudié et écrit ses premiers textes au sein du cercle des “jeunes hégéliens”.

En 1898, Berlin est la capitale de l’empire allemande dirigé par Guillaume II. Elle est soumise à une pression démographique exceptionnelle, puisque sa population triple entre 1860 et 1913. Dans le même temps, la production industrielle allemande est multipliée par 10. La production croît trois fois plus vite que le nombre d’entreprises entraînant une très forte concentration du capital et du travail dans d’immenses complexes industrielles.

Cette situation mène à la fois à une exploitation totalement déshumanisante des travailleurs et des travailleuses mais c’est également un terreau propice à la formation d’une classe ouvrière consciente de sa force lorsqu’elle s’unit dans la grève. Très rapidement, le mouvement ouvrier allemand unifié au sein du Parti social démocrate (SPD) va constituer l’avant-garde de la IIème internationale.

Publiciste, polémiste

Dès son arrivée à Berlin, Rosa Luxemburg, précédée par sa réputation, se met au travail dans les journaux socialistes sous le haut patronage de Friedrich Engels. Elle devient publiciste, journaliste engagée, un métier qu’elle ne quittera plus jusqu’à la fin de sa vie.

La même année elle est envoyée en Silésie pour militer auprès des minorités polonaises et se retrouve face à face avec son vieil ennemi : le Parti Socialiste Polonais. C’est lors de cette mission que son talent d’oratrice se révèle. Ses discours enflammés subjuguent les foules. Elle dit d’elle même qu’elle “brûle” quand elle parle. Sa capacité à lier raisonnement idéologique implacable à l’expression passionnée pour la défense des opprimées force l’admiration d’un monde peu habitué à laisser la parole aux femmes.

Rosa Luxemburg en 1899 à son retour de Silésie, elle entame un combat politique qui durera jusqu’à la fin de sa vie : s’opposer à la pente réformiste du SPD et pousser pour le respect d’une ligne socialiste-révolutionnaire. Elle écrit une série d’articles qui deviendront un livre “Réforme sociale ou Révolution” en avril 1899. Elle y pointe les dangers du marxisme au sein d’une démocratie bourgeoise. Elle craint la parlementarisation du mouvement ouvrier.

A cette époque, le SPD est un parti de masse qui compte jusqu’à un million de membres fortement imbriqué à 2,5 millions de travailleurs et travailleuses syndiqués. C’est le plus grand parti marxiste qui n’ait jamais existé à l’intérieur d’un pays capitaliste. Au sein de ce parti immense, comme dans pratiquement tous les partis socialistes de la fin du XIXème siècle, deux pôles s’affrontent et tentent d’imposer leur ligne. Rosa Luxemburg ne nie pas la nécessité d’objectif intermédiaire : lutte syndicale, lutte pour des conquêtes au profit des prolétaires et pour la démocratisation de l’Etat. Cependant, ces avancées réformatrices ne doivent pas faire oublier le but final : la révolution socialiste.

Débats théoriques au sein de l’Internationale Ouvrière

A partir de 1900, c’est au niveau de la IIème Internationale que Rosa porte son combat.

Elle pousse les partis socialistes français à s’unir, ce qui sera chose faîte à partir de 1905 au sein de la SFIO. Elle met en garde Jaurès contre la parlementarisation du mouvement socialiste déjà bien avancée en France.

En 1902, suite à la parution de “Que faire, Questions brûlantes de notre mouvement”, elle s’oppose au centralisme prôné par Lénine. Cette discussion n’est cependant loin d’être une rupture. En effet, les deux dirigeants révolutionnaires échangeront toute leur vie restante qui verra une révolution au destin opposé dans chacun de leur pays. Et si ils ont vivement critiqué les positions de l’autre, il semble que cela ait souvent abouti à un rapprochement de leur conception de la forme d’organisation propice à mener la lutte entérinée dans la création de la IIIème internationale communiste. Celle-ci est dirigée par Lénine et l’on n’y trouve de nombreux partisans de Rosa Luxemburg qui ont rompu définitivement avec le SPD.

1905, les enseignements de la révolution russe réprimée dans le sang

A partir de 1905, tout s’accélère quand éclate la première tentative de révolution en Russie. La dirigeante du SDKP part en Pologne pour défendre sa vision internationaliste contre les accents nationalistes de l’insurrection polonaise. Au bout de trois mois d’activisme acharnée, elle est arrêtée par la police et jetée en prison. Elle est libérée car citoyenne allemande et retrouve Lénine en Finlande pour faire le point sur la puissance extraordinaire de la grève politique démontrée par le soulèvement qui vient de se produire et aussi sur l’échec cuisant et coûteux en espoir et en vie humaine après la répression sanglante orchestrée par le pouvoir tsariste.

Elle rentre en 1906 pour défendre la ligne révolutionnaire au congrès du SPD contre un centre et une droite du parti qui cède de plus en plus au sirène du réformisme. Elle y défend la symbiose entre le parti, les syndicats et les masses. Les masses sont l’énergie révolutionnaire. Le parti est l’expression des masses, il doit traduire en mot d’ordre politique leur élan, leur conscience de classe, trouver les mots d’ordre juste à chaque instant. Les syndicats doivent être subordonnés au parti. Ils sont l’outil qui permet d’organiser des grèves politiques, revendicatives.

En 1907, le SPD perd de nombreux sièges aux élections. Les leaders centristes, notamment Kautsky, poussent à l’alliance avec les partis bourgeois. Pour Rosa Luxemburg, c’est une trahison qu’elle ne pardonnera jamais à son ancien ami. A partir de 1910, la rupture est définitivement consommée avec la majorité d’un SPD qui s’éloigne définitivement du marxisme pour se rapprocher des libéraux, qui s’éloigne du pacifisme et marche de plus en plus résolument vers la guerre. Elle obtient cependant une place de professeur à l’école du parti ce qui va lui permettre d’approfondir encore sa réflexion théorique et leur formalisation.

Lutte contre l’impérialisme

C’est à cette époque que la publiciste se penche en profondeur sur le problème de l’impérialisme. Elle condamne bien sûr la colonisation mais va plus loin. L’impérialisme est pour elle un stade nouveau du capitalisme qui s’oriente vers un militarisme de plus en plus poussé. Elle analyse que cette montée en puissance de l’armée permet d’une part de conquérir des nouveaux comptoirs, donc d’étendre les débouchés des productions industrielles capitalistes mais ces armes peuvent également être retournées contre le prolétariat lors de grèves ou de manifestations.

Ces réflexions aboutissent en 1913 à la parution de son second ouvrage majeur : “L’Accumulation du capital, Contribution à l’explication économique de l’impérialisme”

Marx avait bien montré la baisse tendancielle du taux de profit qui menace à terme le capitalisme. Rosa Luxemburg explique que l’impérialisme est une réponse à cette pression. Pour survivre, le capital a toujours besoin d’envahir, de soumettre à ses lois iniques des nouveaux espaces, de conquérir de nouveaux marchés.

Une des limites de cet ouvrage est l’absence de vision sur la capacité du capitalisme à remployer la plus value à l’intérieur des économies déjà capitalistes. Ce phénomène aboutira à la société de consommation où les prolétaires eux-mêmes favorisent la machine capitaliste en devenant des débouchés à l’intérieur même du système.

Tout bascule le 28 juin 1914, l’attentat de Sarajevo.

La guerre

Au sein de la IIème internationale, cette fois-ci de concert avec Jaurès, par ses écrits et discours, Rosa Luxemburg jette toutes ses forces en faveur de la paix. Aucun ouvrier ne doit verser le sang d’autres ouvriers pour répondre aux délires impérialistes des bourgeoisies européennes. En vain. Le 31 juillet, Jaurès est assassiné. La guerre est déclarée. ²Le patriotisme et le nationalisme qu’elle a combattu toute sa vie l’emporte. Jusque dans les rangs des partis socialistes qui votent les crédits de guerre. La boucherie des prolétaires peut commencer.

Tous les parlementaires d’Europe votent en faveur de la guerre Rosa Luxemburg forme avec plusieurs militants, dont Karl Liebknecht, Leo Jogiches, Franz Mehring, Julian Marchlewski, Paul Levi et Clara Zetkin, le noyau de ce qui devient le Gruppe Internationale, puis par la suite le Spartakusbund (la Ligue Spartacus, ou Ligue spartakiste). En décembre 1914, malgré un million de morts en quelques semaines, ils sont seuls à s’opposer à la guerre.

En février 1915, Rosa Luxemburg est mise en prison. A peine libérée en 1916, elle est à nouveau incarcérée pour les slogans martelés par son nouveau parti spartakiste, un slogan qui résonnera jusqu’à la révolution russe : “à bas la guerre.” Elle y écrit “Ses lettres de prison.” une correspondance avec l’épouse de Karl Liebknecht. On peut y lire son horreur de la guerre. Elle pointe les responsables : les dirigeants sociaux-démocrates qui ont trahi leur parole, leur cause faisant alliance avec la bourgeoisie. Ces écrits sont également marquants car pleins de joie, d’admiration pour la nature.

1917 : A bas la guerre

A partir de 1917, tous les efforts des dirigeants pour envoyer les pauvres mourir pour très peu d’idées semblent de plus en plus vain. En Russie, deux révolutions. En Allemagne, en France, de grandes grèves contre la guerre. Partout, les mutineries.

Rosa applaudit la Révolution d’octobre. Elle acclame la clairvoyance des bolcheviks qui ont misé sur la radicalité en accord avec les revendications des masses. Cependant, elle critique également l’autoritarisme des chefs.

Elle admire les mesures coercitives contre la propriété privée mais assume son désaccord sur la question des libertés publiques. Sans élections générales, sans liberté de la presse et de réunions, pèse le risque du règne de la bureaucratie qui étouffe l’élan révolutionnaire des masses. “La démocratie doit commencer au moment de la prise du pouvoir par le parti socialiste, elle (la démocratie) n’est pas autre chose que la dictature du prolétariat”. Elle craint que le parti se sclérose s’il se coupe des masses, de ses revendications, de ses idées, de son action.

Il est important de préciser que ces critiques se forment dans un fond d’approbation enthousiaste. C’est aux bolcheviks qu’elle s’adresse. Ce sont eux qui représentent ses idées en Russie. Cependant, elle les met en garde contre les effets délétères de leur choix en matière de liberté mais aussi sur le règlement de la question agraire et bien sûr sur le nationalisme, son ennemi de toujours.

Sur la question agraire elle écrit dans “La révolution russe” :

“La prise de possession des terres par les paysans, conformément au mot d’ordre bref et lapidaire de Lénine et de ses amis : « Allez et prenez la terre ! » conduisait au passage subit et chaotique de la grande propriété foncière non à la propriété sociale, mais une nouvelle propriété privée, et cela par l’émiettement de la grande propriété en une foule de petites et moyennes propriétés. La réforme agraire de Lénine a créé pour le socialisme dans les campagnes une nouvelle et puissante couche d’ennemis, dont la résistance sera beaucoup plus dangereuse et plus opiniâtre que l’était celle de l’aristocratie foncière.”

Sur la question nationale, elle reproche aux bolcheviks d’avoir, par leur mot d’ordre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, abandonné les partis révolutionnaires de Finlande, de Pologne et d’Ukraine. Elle aurait préféré que ces territoires restassent dans l’URSS afin de bénéficier des avancées socialistes permises par la prise de pouvoir soviétique.

1918, révolution en Allemagne

Liebknecht est libéré le 21 octobre en Allemagne. Partout, c’est l’effervescence, des manifestations contre la guerre et bientôt la révolution. Le 3 novembre, les marins se soulèvent et forment des conseils sur le modèle des soviets russes. Le drapeau rouge est hissé dans les rues. A leur suite, partout en Allemagne, des conseils d’ouvriers et de soldats se réunissent.

Le 8 novembre, Rosa Luxemburg est libérée. Le 9, on parle de révolution à Berlin. Les conseils occupent la ville et de fait, exercent le pouvoir. Et le journal des spartakistes, Die Rote Fahne (Le Drapeau rouge) commence à se diffuser dans les masses en action.

Liebknecht proclame la république des conseils d’ouvriers et de soldats devant le palais déserté par l’empereur Guillaume II. 2 heures plus tard, le Reichstag proclame la République allemande. La lutte des légitimités est lancée. Elle s’achèvera 40 jours plus tard par l’assassinat des deux leaders spartakistes et la victoire de la bourgeoisie parlementaire.

Le 10 un conseil exécutif des conseils est élu à Berlin, cependant, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht et les spartakistes ne sont pas nommés par des soldats épuisés qui n’ont plus de volonté que pour une chose : la fin des affrontements. Il semble que dès ce moment-là, la grande théoricienne a compris. Les masses ne sont pas prêtes. Elles n’ont pas atteint un niveau suffisant de conscience de leurs intérêts partagés. Cela restera des supputations car dans ces actes, elle poursuit le combat politique avec acharnement.

Dans le même temps, au Parlement, on prépare la répression. Lors de la signature de l’armistice, les généraux allemands réclament et obtiennent qu’on leur laisse 5000 mitrailleuses avec un objectif : rétablir l’ordre à Berlin. Comme un écho funeste des troupes rendues par Bismarck à Adolphe Thiers pour écraser la Commune de Paris.

Les écrits de Rosa Luxemburg agitent les masses ouvrières dans toutes les grandes villes allemandes mais ne parviennent pas à atteindre les campagnes. Dans le même temps, les soldats rentrent du front, la propagande révolutionnaire ne les touche pas. La défaite leur apporte quand même la paix, ils n’aspirent qu’au repos.

Le 6 décembre, premier affrontement entre les prolétaires révoltés de Berlin et la police : 14 morts chez les spartakistes. Le 8 décembre, la foule répond par d’immenses manifestations. Face au risque d’embrasement, le patronat accorde 25% d’augmentation de salaire et la journée de 8 heures. Les élections pour l’Assemblée constituante sont convoquées. Le 10, le première troupe contre-révolutionnaire entre dans Berlin. Dès lors, Berlin est le théâtre d’affrontements sanglants entre troupes révolutionnaires et contre-révolutionnaires, entre la division de marine et les corps francs.

Le 31 décembre 1918, Rosa Luxemburg participe à la fondation du parti communiste allemand. Le parti est tiraillé par la question de la participation aux élections générales. Rosa milite en faveur de la participation comme point d’appui pour la conscientisation des masses. Le parti opte pour l’insurrection dans la nuit du 5 au 6 janvier. La théoricienne n’y croit pas car elle juge le mouvement totalement prématuré mais choisit de le soutenir par loyauté. Elle met toute son énergie dans ses articles du Drapeau Rouge. Le soulèvement insurrectionnel échoue.

La Semaine spartakiste

La violence de la répression monte encore d’un cran. Des affiches appellent au meurtre des spartakistes. Les corps francs, milices réactionnaires, attaquent les quartiers de Berlin tenus par les socialistes révolutionnaires. C’est une nouvelle Semaine Sanglante.

Le 14 janvier Liebknecht et Luxemburg sont arrêtés. Dans la nuit, ils sont assassinés. Leur corps cachés pour éviter qu’ils ne deviennent des martyrs. Celui de Rosa Luxemburg ne sera retrouvé que bien des mois plus tard, dans un canal du Tiergarten, ce parc où elle allait chaque jour se promener pour soupeser ses idées avant de les coucher sur papier, au premier temps de son travail de publiciste.

Le 14 janvier 1919 le jour même de son assassinat sur ordre du gouvernement allemand paraissait ce qui restera le dernier article de la grande socialiste.

L’ordre règne à Berlin

« L’ordre règne à Varsovie », « l’ordre règne à Paris », « l’ordre règne à Berlin ». Tous les demi-siècles, les gardiens de « l’ordre » lancent ainsi dans un des foyers de la lutte mondiale leurs bulletins de victoire. Et ces « vainqueurs » qui exultent ne s’aperçoivent pas qu’un « ordre », qui a besoin d’être maintenu périodiquement par de sanglantes hécatombes, va inéluctablement à sa perte.

Elle achève par ces mots : « L’ordre règne à Berlin ! » sbires stupides ! Votre « ordre » est bâti sur le sable. Dès demain la révolution « se dressera de nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi

J’étais, je suis, je serai !

Rosa Luxemburg


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