Retraites : pourquoi la perspective du 8 juin fait peur à Macron

jeudi 18 mai 2023.
 

La retraite à 64 ans abrogée à l’Assemblée nationale le 8 juin 2023 ? Cette possibilité fait peur au gouvernement. Ce jour-là, le groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a sa niche parlementaire. Pendant une journée entière, les députés de ce groupe sont maîtres de l’ordre du jour dans l’hémicycle. Ils comptent présenter une proposition de loi visant à… abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.

« Le texte a toutes les chances d’être voté », selon L’Opinion, relatant l’état d’esprit des trois présidents de groupes parlementaires macronistes (Renaissance, Modem, Horizon). Il resterait néanmoins l’étape difficile du Sénat à passer. Mais si le texte d’abrogation est voté à l’Assemblée nationale, ce serait un véritable camouflet pour Emmanuel Macron et son gouvernement. Il leur serait difficile de faire comme si rien n’était. Craqueront-ils ? Notre article.

Retraites : cette niche parlementaire qui inquiète la minorité présidentielle Qui aurait pu croire que le groupe parlementaire LIOT puisse donner des sueurs froides en macronie ? Le 8 juin prochain a lieu sa niche parlementaire. Pour une journée entière, les députés de ce groupe ont la maitrise de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Ils ont prévu de déposer une proposition de loi visant à… abroger la réforme des retraites promulguée par le chef de l’État. Elle sera la première loi de leur niche parlementaire à être examinée dans l’hémicycle.

« Aucun d’eux ne se fait d’illusion désormais : le texte a toutes les chances d’être voté », selon L’Opinion, relatant l’état d’esprit des trois présidents de groupes parlementaires macronistes à l’Asssemblée : Aurore Bergé (Renaissance, ex-LREM), Laurent Marcangelli (Horizons) et Jean-Paul Mattei (Modem). Une niche parlementaire fait trembler la macronnie.

De son côté, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, hausse le ton : « Cette proposition est un leurre. Cela m’interroge que l’on utilise les niches parlementaires à des fins strictement politiques pour défaire ce que le Parlement vient de faire », a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche. Curieuse vision de la démocratie. L’opposition n’aurait-elle pas le droit d’utiliser tous les moyens parlementaires dont elle dispose face à une réforme qu’elle refuse ?

Le 8 juin, et après ? Pourquoi cette niche parlementaire a-t-elle des chances d’aboutir ? Contrairement à une motion de censure, qui nécessite une majorité absolue pour être adoptée, il suffit cette fois d’une majorité simple. En clair : on compte les votes des députés présents dans l’hémicycle. S’il y a plus de pour que de contre, la proposition de loi est adoptée.

Impossible cette fois-ci pour certains de faire l’autruche. Tous les regards seront tournés du côté des Républicains (LR), toujours aussi divisés sur la réforme des retraites. Cette fois-ci, pas moyen d’y couper. S’ils veulent que leurs voix comptent, il faudra qu’ils votent. « On est très confiant », on fera le plein », affirme Bertrand Plancher, président du groupe LIOT à L’Opinion. Surtout, 2 jours avant la niche parlementaire, aura lieu une nouvelle journée de mobilisation organisée par l’intersyndicale contre la retraite à 64 ans.

Et si la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites est votée ? Un vote au Sénat semble difficile à gagner. Mais sait-on jamais. Ce qui compte le plus est le camouflet que constituerait un vote d’abrogation de la réforme des retraites par l’Assemblée nationale. Comment Emmanuel Macron pourrait-il fi d’un tel affront ?

Le chef de l’État a perdu toutes les batailles en défendant sa brutale réforme. La bataille de l’opinion : 93% des actifs et 80% Français ne veulent pas travailler deux ans de plus. Près de 6 Français sur 10 continuent à soutenir le mouvement social (58%, Elabe). Ensuite, Emmanuel Macron a perdu la bataille parlementaire (usage du 49.3, « vote bloqué » au Sénat) et celle de la mobilisation (du jamais vu depuis mai 68). Enfin, il a également perdu la bataille de l’horizon : le capitalisme néolibéral et la Vème République poussiéreuse qu’il défend ne font plus rêver. Vite, la VIème République, et la retraite à 64 ans renvoyée dans les poubelles de l’Histoire.


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