Un lexique pour comprendre la décomposition généralisée du monde médiatique et l’agonie du journalisme.

vendredi 29 mars 2024.
 

Année après année, les enquêtes d’opinion montrent une défiance accrue à l’encontre des médias dominants audiovisuels et imprimés.

Face a ce système d’information qui n’est plus capable de véhiculer des informations impartiales, neutres et fondées sur des faits, une multitude de médias alternatifs de gauche comme de droite prolifère sur Internet. Un certain nombre de journalistes de qualité conscient de la décrépitude du métier dans le cadre des médias mainstream créait leur propre chaîne d’information.

Il existe maintenant une grande diversité dans les sources d’information sur Internet qui permet au citoyen qui en a la motivation et le temps d’avoir de cette manière accès à une information pluraliste et à des débats de fond qui n’existent plus guère dans l’espace médiatique officiel.

La crise sanitaire de la covid 19, la guerre en Ukraine, l’apparition de mouvements sociaux de grande ampleur (Gilets jaunes, les mouvements contre la réforme des retraites, les manifestations d’agriculteurs,…) ont montré le caractère antidémocratique des médias dominants.

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Nous avons constitué ici un petit lexique caractérisant cette dégénérescence de l’espace médiatique.

A

Asservissement, assujettissement des médias à la politique économique et financière des grands groupes industriels et financiers. Assujettissement au discours gouvernemental. Asservissement à la politique géostratégique des États-Unis d’Amérique et alignement sur la politique de la commission européenne.

Arrogance  : les journalistes patentés se considèrent comme les Grands et indispensables défenseurs des Droits de l’Homme et du Monde Libre. Ils ne cessent de donner des leçons sur cette thématique à tout propos à des dirigeants politiques nationaux d’opposition et aux dirigeants des pays appartenant à « l’Axe du Mal ».

Cette arrogance s’exprime aussi sur un autre plan : celui du mépris de classe. Les mouvements sociaux font l’objet d’une propagande médiatique méprisant sur le fond la vraie nature des revendications.

En outre, ils se posent en prescripteurs du bien dire : vous devez dire que le Hamas est un groupe… ; vous devez dire : les jeunes de banlieue en colère doivent arrêter leur… ils se veulent être la référence de la bonne norme. Le discours journalistique est devenu très normatif.

B

Bêtise d’un grand nombre d’éditocrates pour traiter les événements : manque de hauteur de vue. L’affirmation gratuite remplace toute analyse raisonnée.

Bellicisme : attitude agressive contre les opposants politiques, prolifération de discours va-t-en-guerre lors des situations de tensions internationales. Biais cognitifs, idéologiques, égocentriques, etc dans la sélection et le traitement de l’information rendant ainsi impossible toute neutralité, pluralisme et objectivité.

Bouc émissaire : relayant les manœuvres politiciennes partisanes, les médias cristallisent la vindicte populaire sur un bouc émissaire, ce qui évite toute analyse sérieuse d’un problème.

C

Connivence de classe : les responsables de rédaction se réunissent dans des think tanks où se retrouvent des patrons de presse, de chaînes de radio et de télévision, des industriels, des financiers, des responsables politiques défenseur du néolibéralisme.

Un exemple emblématique est le groupe de réflexion « Le Siècle » » disposant d’un conseil d’administration d’environ 15 membres et comprenant environ 700 adhérents. Voir Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Si... (Synonymes : collusion, collaboration.)

Conformisme, conformité : en déployant une puissance de feu considérable par la diversité et l’étendue de ses moyens de diffusion , les médias dominants imposent leur manière de voir le monde et des événements à la population. S’exerce alors sur celle-ci une forte pression de conformité rendant difficile de pouvoir penser par soi-même et provoquant ainsi l’effet recherché : le suivisme. Remarquons, comme l’indique la psychologie, que la résistance à la pression de conformité est très inconfortable psychologiquement.

Sur le plan économique, ce conformisme est le fameux « There is no alternative » des ultralibéraux.

Complotisme : tout opposant, quelle que soit sa qualification, son expérience, sa compétence est qualifié de complotiste dès qu’il n’acceptent pas La Vérité supposée diffusée par le gouvernement, des scientifiques corrompus, des représentants des grandes firmes multinationales et évidemment s’il ne partage pas le discours véhiculé par les chefs de rédaction. Il s’agit en réalité d’un terme Fourretout de stigmatisation pour marginaliser tout opposant. (Terme synonyme : conspirationniste).

Confusionnisme : il s’exerce sur deux plans.

1) le brouillage factuel en faisant la confusion entre fait et commentaires ce qui est en contradiction avec la charte de Munich.

2) Le brouillage idéologique en exerçant la confusion entre des prises de position idéologique contradictoires. On parle alors, par exemple, des « extrêmes » en mettant sur le même plan les « populismes » de gauche et d’extrême droite.

L’utilisation de cette technique est un marqueur de la malhonnêteté intellectuelle de son utilisateur.

Calomnie : la calomnie est une arme politique souvent utilisée par les médias pour disqualifier un opposant politique important.

Censure : certains articles ou reportages gênants pour le pouvoir peuvent être refusés par la rédaction en chef du média. Plus fréquent, est utilisée l’autocensure par les journalistes eux-mêmes pour éviter d’avoir des problèmes d’emploi. La censure se fait en réalité par l’effacement et la dissimulation comme nous allons le voir.

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D

Division : les médias mettent en valeur des problèmes notamment sociétaux pour diviser la population ou les organisations politiques gênantes pour le pouvoir.

Diversion : les journalistes accordent une importance exagérée à un événement à un problème marginal pour éviter de traiter des problèmes essentiels concernant la vie concrète des citoyens. Le divertissement peut être instrumentalisé comme diversion. De même pour les faits divers.

Dissimulation : une pratique courante et systémique utilisée par les médias est la dissimulation des faits gênants pour le pouvoir économique et politique y compris nord américain. (Synonyme : effacement, évitement, occultation).

Plus efficace encore que la propagande, la dissimulation est un outil de domination très puissant. Cette dissimulation est essentielle pour rendre crédible par la population un narratif dominant sur un événement intérieur ou extérieur. Tout fait mis en lumière par un porteur d’un autre narratif est alors marginalisé ou biaisé.

La dissimulation est un outil de la guerre cognitive et de la guerre idéologique souvent utilisée par les « grands » médias.

Dénigrement : il est utilisé par les médias pour stigmatiser une personnalité, un régime, un pays sans analyse factuelle sérieuse. Poussée à son paroxysme, on obtient la Diabolisation.

Dogmatisme : tout discours alternatif au discours dominant sur le plan de la politique intérieure extérieure est écarté ou combattu par les médias dominants.

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E

Effacement : les médias utilisent l’effacement non seulement des faits gênant comme vu ci-dessus mais évitent d’inviter des personnalités politiques ou scientifiques jugées comme gênantes pour le pouvoir politique et administratif en place. Ainsi des personnalités comme : Emmanuel Todd, le spécialiste du renseignement Jacques Baud, par exemple sont effacés du champ médiatique de l’officialité.

Émotion : pour faire de l’audience, les médias déploient des discours souvent émotionnels : cela évite de réfléchir et s’accorde avec l’instantanéité de l’information.

Mais privilégier démesurément l’émotion sur la raison nous fait basculer de la lumière à l’obscurité.

La personnalisation de la vie politique par les médias conduits à privilégier l’émotionnel lié à la subjectivité sur les débats de fond ou s’affrontent des idées et non pas des égos.

Lors des mouvements sociaux, les médias privilégient les témoignages personnels chargés d’émotion, les scènes de violences plutôt que les raisons profondes et objectives de ces mouvements qui passent alors au second plan.

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F

Falsification : certains médias falsifient certains faits ou positions de responsables politiques tous les deux gênants pour le pouvoir.

Fanatisme : aveuglés par leur idéologie simpliste, certains « journalistes » utilisent des propos d’une extrême violence et ne supportent pas la moindre contradiction. De tels énergumènes ne devraient pas avoir de place dans un espace médiatique démocratique au service de l’information des citoyens.

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G

Garçon de course : beaucoup de journalistes se contentent de recopier des dépêches de l’AFP. C’est rapide, et cela ne demande pas d’imagination.

Goebbelsien : lorsqu’un ensemble de journalistes, au pas cadencé, propage des informations non vérifiées tendant à nuire à une personnalité ou un mouvement politique, on se trouve dans un processus de propagande totalitaire.

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H

Harcèlement : pour détruire politiquement une personnalité politique gênante pour le pouvoir, les journalistes organisent des lynchages médiatiques, des campagnes de calomnies.

Haine : par la stigmatisation d’un individu, d’une personnalité, d’un groupe d’individus perturbant l’ordre établi, en mobilisant les ressources émotionnelles de la population, les médias sollicitent la haine.

Ainsi comme provocateur de la haine, des médias deviennent véritablement dangereux pour la tranquillité publique et la paix. Nombreux journalistes sont devenus de véritables va-t-en-guerre. Ces gens sont dangereux.

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I

Invités. Les médias de la radio de la télévision invitent un certain nombre de personnalités syndicales, politiques ou associatives en effectuant un tri minimisant la présence des personnalités les plus radicales ou contestataires. Dans certains cas, l’invité peut être l’objet d’une véritable entreprise de déstabilisation, de provocations en tous genres.

Incompétence, manque de culture même de base. Nombreux journalistes se permettent des commentaires sur des événements qu’ils ne connaissent que très superficiellement.

On constate souvent un manque abyssal de culture historique.

Idéologie : les journalistes appartiennent à l’appareil idéologique médiatique. Comme agents de l’action idéologique médiatique, les journalistes ont pour fonction de reproduire l’idéologie de la classe dominante et de participer à la fabrique du consentement à la domination. L’information qu’ils diffusent est donc idéologiquement biaisé.

Imposture : nombreux journalistes se présentent comme… journalistes délivrant une information fiable alors qu’il n’en est rien. Il y a tromperie sur le produit. Ce n’est pas de l’information fiable et neutre mais de la propagande, de l’information falsifiée ou biaisée.

Il s’agit donc bien d’une imposture ou d’une escroquerie, d’un abus de confiance. C’est en ce sens que l’on peut alors parler de délinquance informationnelle. La Charte des journalistes de Munich est totalement bafouée.

Intimidation : pour empêcher qu’une personnalité révèle des informations factuelles particulièrement dangereuses pour le pouvoir en place, l’ensemble des journalistes se met d’accord pour ne pas inviter cette personnalité gênante et pour la stigmatiser rendant très difficile de trouver un éditeur pour publier dans un ouvrage ses révélations.

On a particulièrement assisté à ce phénomène pendant la crise sanitaire. C’est intimidation a pu conduire aussi à la suppression de documents vidéo sur YouTube

Le nouveau bras armé de cette intimidation sont les factcheckers, nouveau commissaires de la vérité chargés de faire la chasse aux complotistes, c’est-à-dire à identifier et stigmatiser ceux et celles qui ne respectent pas la doxa. Bien entendu, la chasse aux fausses nouvelles s’applique à tout le monde sauf au gouvernement en place et aux journalistes des médias dominants. Problème notable pour ses factcheckers : certains possèdent un haut niveau d’incompétence.

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J

Jeunisme : les médias dominants imprégnés de l’idéologie de la performance et de la vitesse célèbrent sans cesse les avantages de la jeunesse. Quelle joie, quelle chance d’avoir des hommes ou femmes politiques jeunes ! Voir Wikipédia sur le jeunisme :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunisme

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K

Karaokiste : information biaisée ou manipulée pour servir un agenda particulier. Ce genre d’« information » est évidemment très répandu en raison de l’asservissement de nombreux journalistes au pouvoir politique et économique.

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L

Libéralisme : les médias dominants véhiculent tous l’idéologie libérale avec ses différentes variantes et préférentiellement l’ultralibéralisme. Les économistes hétérodoxes sont rarement invités.

Liberté d’expression : toujours proclamée par les médias dominants mais en réalité étroitement bridée. Les véritables débats d’idées contradictoires sont extrêmement rares. Le discours journalistique d’un média est généralement lacunaire et indigent en solidité logique.

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M

Malhonnête : lorsque un média dominant diffuse une fausse nouvelle à partir d’une source d’information qui déclare ensuite son erreur, le média en général, ne modifie pas à son tour l’erreur et ne reconnaît pas avoir diffusé une fausse nouvelle.

Mensonge : il est relativement fréquent qu’un média dominant diffuse un mensonge concernant les qualités d’un produit, les défauts supposés d’une personnalité politique gênante sans que cela pose le moindre problème.

Moutonnier : il est fréquent qu’un média dominant diffuse une information déjà diffusée par des confrères même si celle-ci est fausse sans aucune vérification. Ce comportement a souvent lieu lorsque l’information a un caractère sensationnel.

Mauvaise foi : il n’est pas rare qu’un journaliste sache que ce qu’il dit est faux tout en faisant croire que ce qu’il dit est vrai. Cela a notamment lieu lorsqu’il est sous la dépendance d’un donneur d’ordres.

Manipulation elle est très fréquente et utilise plusieurs techniques : dissimulation de certains faits, déformations de propos tenus ou de la réalité d’un phénomène, etc. dans une campagne de guerre idéologique, les médias dominants peuvent utiliser l’ingénierie sociale et comportementale pour manipuler les opinions.

Militarisation des médias : durant un conflit, au lieu de rester neutre et de rendre compte des différents points de vues avec leurs aspects contradictoires les grands médias prennent parti pour un camp en réduisant au silence tout propos contradictoire avec le narratif imposé par le gouvernement ou la Maison Blanche.

Les journalistes se comportent alors eux-mêmes comme des acteurs du conflit ce qui ne devrait pas être le rôle d’un journaliste qui doit être capable de prendre de la distance et d’informer la population des différents points de vues. Sur le fond, il s’agit donc ici d’un profond mépris des citoyens considérés comme incapable de se construire eux-mêmes une opinion à partir d’informations contradictoires. En bref, la population est considérée comme du bétail, comme des débiles.

On peut donc parler alors de complexe militaro-intellectuel élargi.

Remarquons d’ailleurs que certains médias sont financés par des marchands d’armes.

Militantisme : se parant d’une apparente neutralité, certains journalistes sont de véritables militants politiques masqués au service du pouvoir. Les libéraux occupent une place de choix.

Médiocrité intellectuelle : on constate que de nombreux journalistes ont un niveau de culture générale, notamment historique, faible. Leurs capacités de raisonnement et d’analyse est généralement médiocre. Leur formation scientifique est quasi inexistante.

Manichéisme : étant incapables de penser la moindre complexité, le manichéisme remplace toute réflexion construite notamment historiquement.

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N

Nébuleux : il est courant que les explications données par un média soient confuses, vagues et ne permettent pas d’avoir une vision précise d’un événement notamment sur ses causes.

Narcissisme : il n’est pas rare que la parole d’un journaliste se veuille prescriptive et avoir force de loi. Cela le conduit à ne jamais remettre en cause son jugement même si celui-ci s’est avéré lourdement faux. Il est rarissime qu’un média remette en cause une fausse nouvelle qu’il a lui-même diffusée .

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O

Opérateur idéologique  : un journaliste comme élément appartenant à un appareil biologique de combat peut être considéré comme un pion, un simple opérateur relativement interchangeable dans un système de formatage idéologique de la population. Ces journalistes issus des mêmes couches sociales et des mêmes écoles partagent une idéologie commune : le néolibéralisme et un mépris de classe. Il n’est donc pas nécessaire pour chacun de de recevoir des ordres journaliers de l’oligarchie dominante. Ils ont leur liberté de parler dans le bocal qui leur est assigné.

Ordre social : ces journalistes ont pour mission de préserver l’ordre social inégalitaire. Pour justifier ce conservatisme qu’ils défendent, ils se réfèrent à l’ordre démocratique même si celui-ci est sans cesse bafoué.

Oubli : un événement traité superficiellement est remplacé par un autre qui lui succède et est vite oublié. Il est évident que les chaînes d’information en continu favorisent ce processus.

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P

Propagande : l’article 6 de la Charte de déontologie des journalistes indique qu’il ne faut pas confondre information, publicité et propagande. En se faisant les propagandistes des intérêts du gouvernement ou de gouvernements étrangers, les journalistes sortent du champ journalistique pour devenir des militants aux ordres d’un parti politique ou d’intérêt géopolitique étranger (principalement les États-Unis).

Partisans : de ce fait, ces médias ne sont pas neutres mais prennent parti pour une mouvance politique ou un camp.

Peur : d’un côté un journaliste peut être soumis à la peur de perdre son emploi s’il ne respecte pas les consignes de la doxa, d’un autre côté, il est lui-même un propagateur de peur en mettant en exergue les événements menaçants ou supposés tels.

Cette peur abondamment diffusée ou provoquée a plusieurs fonctions .

Soumettre la population à la volonté de l’autorité en place, empêcher le raisonnement ou l’esprit critique de s’exercer, créer une diversion.

Personnalisation de la vie politique et des conflits pour éviter des débats de fond sur les idées Pour éviter d’examiner la complexité d’une situation conflictuelle, les médias dominants utilisent la personnalisation. Dans certains cas celle-ci permet la création d’un bouc émissaire d’un persécuteur.

Préfecture : dans des situations où les « forces de l’ordre » doivent intervenir (manifestations de rue, etc.), nombreux médias se font les porte-parole de la police, du préfet notamment pour rendre compte des violences.

Dans le même temps, les manifestants sont très peu interviewés. L’association critique des médias Acrimed parle alors de « journaliste ou média de préfecture » :

Pluralisme. Le pluralisme idéologique n’existe pas dans les médias : tout est verrouillé par le libéralisme et ses variantes. Les économistes hétérodoxes, les sociologues dérangeants sont écartés des micros.

Le pire cauchemar qui pourrait exister pour les journalistes des médias dominants actuels serait l’avènement d’un système médiatique réellement pluraliste lors d’un changement de régime démocratique.

Public (débat) : dans l’espace médiatique des médias dominants actuels, il est impossible d’organiser des grands débats d’intérêt général. Par exemple, l’industrialisation de la France, la transition énergétique, le problème du logement, l’investissement dans les hôpitaux publics, les moyens et le fonctionnement des établissements scolaires etc. évidemment le problème crucial du partage des richesses produites par la population active n’est jamais abordé.

Cela témoigne d’une profonde dégénérescence du système médiatique qui s’anéantit dans l’absence de pensée

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Q

Questions : les dires dominants ont aussi comme fonction d’éviter que la population se pose des questions sur la nature des rapports de pouvoir et sur le fonctionnement de la société. Le divertissement et la diversion sont utilisésà cette fin.

Voici une question qu’il faut se poser : pourquoi la quasi-totalité des médias sont Atlantistes ?

Cela pose du même coup une autre question : quelles sont les instances de formation et d’influence nord américaines concernant les journalistes français ? Voir en annexe des vidéos traitant de cette question.

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R

Réseaux La sphère médiatique n’est pas isolée. Elle est connectée à différentes sources d’information : des ministères, des services de police, des agences de presse en France et à l’étranger, des think tanks, etc.

Il peut même exister des collusions entre le pouvoir politique, des médias et des services de police pour porter préjudice à un opposant politique et à son organisation. Par exemple une plainte est portée par X contre une personnalité politique gênante et quelques heures plus tard le contenu de la plainte est diffusé dans tous les médias. Remarquons que cette diffusion a lieu avant tout procès contradictoire permettant de vérifier la validité de la plainte.

Cet exemple montre encore l’incroyable dégénérescence du système médiatique et politique.

Les réseau sociaux : Une véritable angoisse et fureur s’est emparée des médias dominants depuis l’apparition de sites alternatifs d’information sur Internet. La prolifération des réseaux sociaux transforme cette angoisse en terreur.

On comprend aisément pourquoi . Les journalistes aux ordres de l’oligarchie n’ont plus le monopole de l’information et de la bonne parole de la Vérité. Les médias dominants déploient alors toute une batterie de contre-feux : faire croire que l’Internet serait source d’une énorme quantité de fausses informations mettant en danger la démocratie et une jeunesse naïve et vulnérable.

La chasse aux sorcières aux auteurs de la mauvaise information est alors ouverte avec son lot de dispositifs juridiques liberticides.

Les sites alternatifs Internet permettent l’expression d’un pluralisme des opinions, des analyses et des débats qu’il est impossible de trouver dans l’espace médiatique dominant

Réactionnaires : depuis quelques années, comme l’a montré Acrimed, il existe une augmentation dans le recrutement des journalistes d’extrême droite. Ces derniers font la promotion des thèmes diffusés par le RN.

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S

Soumission : comme déjà vu, les grands médias sont soumis aux impératifs économiques, financiers et idéologiques de la classe dominante.

Sauveur, serviteur : certains journalistes renvoient l’image d’une personnalité humaniste au service de la population. Par exemple, lors d’une inondation, le journaliste à côté d’un pompier interviewe une victime de la catastrophe naturelle ; le journaliste compatit à la détresse des voyageurs pris en otage par des grévistes de la SNCF ; lors d’un barrage routier, le brave journaliste indique au conducteur pris en otage une déviation possible pour se libérer de l’embouteillage suite à un cambriolage le journaliste va faire partager aux auditeurs l’émotion ressentie par la victime, etc.

On aura compris. Le journaliste est aux côtés du peuple ! Lorsque celui-ci est bien sage !

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T

Traîtres : la quasi totalité des journalistes ne respecte pas la Charte de déontologie des journalistes de Munich. De ce fait, ils trahissent leur mission qui est de fournir à la population une information fondée sur des faits, impartiale et non biaisée

On atteint le paroxysme de la trahison lorsque la réalité des faits est remplacée par un narratif construit de toutes pièces par un pouvoir politique national ou étranger.

Triangle dramatique ou triangle de Karpman : il s’agit d’une figure issue de la psychologie sociale (analyse transactionnelle) pour représenter certaines situations sociales.

Les sommets de ce triangle sont : Sauveur – Victime – Persécuteur (SVP). C’est un schéma qui a un caractère universel.

Il permet de simplifier à l’extrême les situations et évite de penser la complexité.

Exemple Persécuteur : la CGT ; Victime : les usagers pris en otage par la grève ; Sauveur : le gouvernement bienveillant..

Ce schéma se retrouve dans les films policiers, les westerns, les contes pour enfants.

Appliqué à la politique et à la guerre cognitive ce schéma peut constituer une arme de l’ingénierie sociale pour diriger les foules, la population dans la direction voulue par le gouvernement, la CIA ou l’une de ses officines… c’est tout l’avantage d’appartenir à l’OTAN

Dans le manichéisme médiatique aligné sur celui de La Maison Blanche, le persécuteur appartient à « l’axe du Mal », celui des régimes autocratiques ; le Sauveur appartient à « l’axe du Bien », celui des démocraties libérales du Monde Libre.

Les auditeurs et téléspectateurs utilisant les grands médias dominants devront se contenter de ce type « analyse » géopolitique qui a le mérite d’être accessible à un enfant de six ou sept ans.

Pour accéder à des analyses moins rudimentaires, il faut se rendre sur des sites alternatifs sur Internet notamment non alignés sur Washington ou Bruxelles

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U

Unilatéralisme : les médias dominants ont une vision partielle, mono axiale d’un phénomène ils n’ont pas d’approche multilatérale d’une situation. Cela peut avoir plusieurs causes : paresse intellectuelle, bridage idéologique, limitation intellectuelle et manque de formation, aveuglement et fanatisme.

Uniformité : l’espace médiatique dominant est uniforme : tous les médias se ressemblent et tiennent le même discours à quelques petites variantes près. L’une des causes est la reprise en chœur des dépêches de l’AFP ou d’autres agences. Une autre raison et l’alignement des rédactions sur Bruxelles et Washington.

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V

Vanité : les médias dominants ne tolèrent aucune contradiction et donnent des leçons de bonne conduite au monde entier. Cela n’est plus supporté par un grand nombre de citoyens et dirigeants de pays non occidentaux.

Visibilité du monde du travail : les médias dominants invisibilisent le travail des producteurs des richesses de notre pays : De l’ouvrier à l’ingénieur, de l’employé au cadre de direction, du juriste au menuisier, de l’infirmière à un enseignant, de l’employé administratif au pilote de ligne, du maraîcher à la caissière, etc.

Le travail interne de réflexion et d’organisation au sein des syndicats est totalement invisible.

Le monde relaté par les médias est un monde fictionnel excluant les travailleurs.

Vérification, vitesse : en raison de la masse et de la vitesse de circulation de l’information et des contraintes de temps pour son traitement, l’information est rarement vérifiée.

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W

Whistleblowing : le nombre de journalistes lanceurs d’alertes et d’investigation dénonçant notamment des pratiques illégales ou des connexions entre mafias et personnalités politiques est faible. Pourtant, la corruption n’est pas un phénomène marginal.

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X

Xénophobie : différentes études montrent que la xénophobie est un réel problème dans les médias français notamment dans la presse.

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Y

YouTube : le développement du nombre de chaînes YouTube commence à devenir une réelle concurrence pour les médias dominants notamment pour des chaînes comme BFM TV, France Info, C News,… Un certain nombre de dispositions législatives sont mises en place pour limiter la liberté d’expression sur ces chaînes Internet.

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Z

Zélé : certains journalistes, pour faire appliquer des recommandations ou prescriptions gouvernementales ou autres, vont plus loin que les prescripteurs. Un exemple marquant s’est produit pendant la crise sanitaire. La totalité des journalistes affirmaient que le vaccin ARN empêchait la transmission de la maladie alors que les laboratoires étaient réservés pour cette question. De nombreux journalistes affirmaient que le nombre d’effets secondaires du vaccin était faible alors que l’ANSM en dénombrait plus de 200 000 dont 25 % de graves.

Les journalistes dominants relaient la propagande gouvernementale sur la baisse du chômage sans expliquer que cette baisse ne concerne que les chômeurs de catégorie A alors que le nombre de chômeurs dans les autres catégories augmente.

On pourrait multiplier ainsi les exemples de la vassalité de ses journalistes – Valets

Pour boucler ce lexique avec la lettre A, on pourrait dire synonyme de zèle anime : à – plat – ventrisme.

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Annexe

Les 10 devoirs des journalistes selon la Charte de Munich :

1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.

2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique. 3. Ne pas divulguer les sources des informations obtenues confidentiellement.

3. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.

4. Ne pas déformer les faits, ni omettre d’informations essentielles.

5. Distinguer clairement le fait du commentaire et l’opinion.

6. Ne pas confondre le journalisme avec la publicité ou la propagande.

7. Respecter la vie privée des personnes.

8. Ne pas accuser sans preuves.

9. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.

En plus de ces devoirs, la Charte de Munich souligne également l’importance de la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public. Cette responsabilité prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

La Charte de Munich est un document important qui rappelle les principes fondamentaux du journalisme. Elle est une référence pour les journalistes du monde entier et sert de base à de nombreuses chartes déontologiques nationales.

Charte de Munich Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chart...

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Étude. La propagande dans le paysage médiatique. Excellente illustration du lexique précédent.

Ex-rédacteur de nouvelles : Comment les médias attisent les récits de guerre par Dr. Helmut Scheben Sur Études sur la Neutralité (site suisse) Helmut Scheben

https://www.youtube.com/watch?v=Fln...

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Les médias contre la rue par Acrimed.

https://www.acrimed.org/Les-medias-...

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Comprendre la propagande de guerre.

https://www.gauchemip.org/spip.php?...

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Sur le courrier des stratèges https://www.youtube.com/watch?v=GWm...

Hervé Debonrivage


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