Offensive à Rafah : l’Espagne avertit Israël que les ordonnances de la CIJ sont « contraignantes »

jeudi 6 juin 2024.
 

Un rappel ferme de Madrid. Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez a averti ce samedi Israël que les ordonnances émises par la Cour internationale de justice (CIJ) sont « contraignantes » et a exigé leur respect.

« Les ordonnances de la CIJ, y compris celle portant sur l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah, sont contraignantes. Nous exigeons leur application », a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares sur le réseau social X. « Cela concerne également le cessez-le-feu, la libération des otages et l’accès à l’aide humanitaire. La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser », a-t-il ajouté.

Pression internationale

La plus haute juridiction de l’ONU a ordonné vendredi à Israël de stopper « immédiatement » son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d’ajouter à la pression internationale en faveur d’une trêve après plus de sept mois de guerre.

La CIJ, qui siège à La Haye, a aussi ordonné à Israël de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès « sans restriction » à l’aide humanitaire. La juridiction a également appelé à la libération immédiate des personnes prises en otages par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre contre Israël.

Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter.

« Libre du fleuve à la mer » L’Espagne est l’un des pays européens les plus critiques à l’égard d’Israël depuis le début du conflit actuel à Gaza. Le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou a rappelé cette semaine son ambassadeur à Madrid pour des consultations, après l’annonce mercredi de l’Espagne, l’Irlande et la Norvège de reconnaître l’État de Palestine.

Israël a en outre annoncé vendredi avoir « décidé de couper le lien » entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens, en raison aussi d’un « appel antisémite » de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, cheffe de file du parti d’extrême gauche Sumar et ministre du Travail. « Nous saluons aujourd’hui le fait que l’Espagne reconnaisse l’État de Palestine », mais « nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer », avait lancé Yolanda Díaz sur X, en dénonçant un « génocide du peuple palestinien ».


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