Les mouvements féministes en Iran ont organisé, le 12 juin 2006 un meeting pacifique à Téhéran pour protester les discriminations contre les femmes. A cette occasion, une campagne pour collecter un million de signatures ("Un million de signatures pour l’abrogation des lois discriminatoires envers les femmes") afin de changer la législation iranienne et de mettre fin aux lois discriminatoires à l’encontre des femmes a été imaginée, dont les travaux ont officiellement commencé en août 2007 à l’occasion d’un séminaire portant sur "l’impact de la législation sur la vie des femmes" .
Avec ces signatures, les féministes cherchaient, de manière très symbolique, à montrer aux autorités iraniennes que leurs revendications sont soutenues par un grand nombre de femmes. Mais l’objectif de cette campagne ne se limite pas à la collecte de signatures, il vise pour la première fois à organiser un véritable mouvement social.
Mais le jour de la manifestation, les forces de sécurité iraniennes ont réprimé par la force cette manifestation pacifique et interpellé 70 femmes.
Leur crime ?
Les manifestants s’étaient rassemblés sur la place du 7 Tir à Téhéran pour demander, entre autres choses, une modification de la législation afin que le témoignage d’une femme devant un tribunal ait la même valeur que celui d’un homme et que les femmes mariées puissent choisir leur emploi et voyager librement, sans avoir à obtenir au préalable la permission de leur mari.
Delaram Ali , Ronak Safar Zadeh, Zahra Bani Yaghoub et Maryam Hossienkhah faisaient partie des 70 personnes arrêtées au cours de ces événements. Plusieurs d’entre elles ont également été battues lors de leur arrestation ou torturées en garde à vue.
On a appris, la semaine dernière, que Delaram Ali avait reçu l’ordre de se rendre en prison pour y purger une peine de deux ans et demi de prison ferme. Elle risque également de se voir infliger une peine de flagellation.
Ronak, elle, a été arrêtée en octobre, chez ses parents, par des agents des renseignements. Elle n’a plus jamais donné signe de vie depuis. Elle serait en prison.
Zahra Bani Yaghoub, médecin de son état, dévouée entièrement à la défense des droits humains avait, quelques jours avant, été arrêtée dans un parc de la ville de Hamedan par des agents de contrôle des moeurs parce qu’elle s’y promenait avec son fiancé et est donc soupçonnée d’avoir avec lui des rapports sexuels hors mariage. Elle a été déclarée morte après 48 heures de détention.
Enfin, on apprenait, samedi que la journaliste Maryam Hossienkhah avait été arrêtée par la police sur ordre gouvernemental.
La Ville de Paris a voté, mardi dernier, un voeu demandant que les droits des femmes soient respectés en Iran, et condamnant avec la plus grande fermeté ces crimes. Chacun de nous a le devoir de signer la pétition. Le président de la République, si prompt, d’habitude, aux gesticulations hyper-médiatiques se doit ne ne pas rester plus longtemps silencieux sur la question des droits de l’homme dans ce pays comme dans d’autres.
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