Trump annonce le saccage de l’État fédéral

mercredi 27 novembre 2024.
 

Ils doivent être avant tout d’une absolue loyauté. Telle est la qualité première exigée par Donald Trump pour entrer dans son gouvernement. Il n’est pas nécessaire en revanche d’avoir une quelconque expertise dans son poste. Si l’on se projette en France, c’est comme si le président de la République nommait Pascal Praud à la défense ! C’est d’ailleurs ce qu’a fait Trump en nommant au Pentagone un vieux fidèle, Pete Hegseth, présentateur de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs américains.

Mais la nomination la plus spectaculaire est celle d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde - 300 milliards de dollars -, qui devrait jouer un rôle décisif dans l’équipe de Trump en dirigeant le « département de l’efficacité gouvernementale ». L’efficacité consistera à « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales ». Elon Musk s’est déjà illustré dans ce domaine quand il a racheté Twitter. Il a alors entrepris de virer la moitié des employés du réseau mondial, c’est à dire près de 4000 personnes, à commencer par les modérateurs, au nom de la liberté d’expression, faisant de Twitter, rebaptisé X, un égout à ciel ouvert de haine sans limite et de fake news. Concernant l’administration fédérale, le remède de cheval que veut lui administrer Trump consiste à « apurer le gâchis et la fraude de masse dans les dépenses gouvernementales de 6 500 milliards de dollars ». Une coupe budgétaire astronomique, infaisable sans sabrer dans les principales dépenses que sont les retraites et l’assurance-maladie pour les personnes âgées. Il devrait y avoir du sang et des larmes bien au-delà des employés des agences fédérales.

« Cela va envoyer une onde de choc dans le système et à toute personne impliquée dans le gaspillage gouvernemental, ce qui représente un grand nombre de personnes ! », a déclaré Elon Musk. Trump veut aussi étouffer le pouvoir réglementaire des agences fédérales. Ce qu’il a déjà fait lors de son premier mandat avec l’EPA, l’agence de protection de l’environnement confiée à un lobbyiste pétrolier et climatosceptique de l’Oklahoma, Scott Pruitt. L’autre cible, c’est le ministère fédéral de l’éducation, que Donald Trump veut démanteler. L’éducation publique, bien que du ressort des États, reçoit des aides fédérales, qualifiées par Trump de "marais qu’il convient d’assécher".

La bourse est montée en flèche et le Wall Street Journal exulte. Un enthousiasme partagé par plusieurs personnalités françaises, dont le ministre de la fonction publique Guillaume Kasbarian et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse qui a déclaré « J’en ai rêvé, Musk va le faire » ! Jean-Marcel Bouguereau


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