Bourse : Donald Trump va-t-il provoquer un krach du CAC 40 et du Nasdaq ? JPMorgan s’alarme

mardi 26 novembre 2024.
 

L’élection de Donald Trump a dopé le Nasdaq et le Dow Jones, mais le soufflé retombe. Remontée de l’inflation et des taux, nouveaux risques géopolitiques… De nombreux dangers guettent Wall Street et le CAC 40. JPMorgan et Bank of America tirent la sonnette d’alarme.

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La Bourse a été à la fête, après l’élection de Donald Trump. Surtout aux Etats-Unis. Le Nasdaq, le S&P 500 et le Dow Jones ont même inscrit de nouveaux records historiques. Mais le second mandat du milliardaire républicain, imprévisible, risque d’être émaillé de nombreuses surprises. Et si son programme économique comporte plusieurs mesures a priori favorables aux affaires (baisses d’impôts, déréglementation…), certains volets (droits de douane, imigration, etc.) suscitent de lourdes inquiétudes. Déjà, la volatilité des actions est remontée d’un cran.

En particulier, un des principaux dangers guettant le marché actions américain (Nasdaq, Dow Jones et S&P 500) et le CAC 40 est celui d’une possible nette remontée de l’inflation américaine, déjà récalcitrante depuis quelques temps, et qui pourrait être dopée par le programme économique de Donald Trump. Son élection a déclenché « un tourbillon d’incertitudes », souligne RichesFlores Research, qui note le décollage des anticipations d’inflation, déjà dopée par la robustesse de la consommation des ménages américains ces derniers mois.

Donald Trump pourrait doper l’inflation Une inflation américaine qui pourrait être attisée un peu plus par les hausses de droits de douane envisagées (Donald Trump veut des taxes à l’importation de 10% sur tous les produits, et même de 60% à 100% sur les produits chinois !) - qui renchérissent les biens importés aux Etats-Unis - et par des restrictions sévères à l’immigration (avec à la clé une raréfaction de la main-d’œuvre à même de susciter de nouvelles tensions sur les salaires). Les 800 milliards de dollars de baisses d’impôts envisagées pourraient dynamiser l’activité économique et redonner du pouvoir d’achat aux Américains, contribuant ainsi à doper l’inflation, fait valoir RichesFlores Research.

Déjà à plus de 4,5% dans le secteur des services aux Etats-Unis, l’inflation « est dans les starting-blocks pour repartir à la hausse à la moindre sollicitation de la demande - ce que promet a priori le programme de Donald Trump », fait valoir le bureau d’analyse. Et la politique envisagée de Donald Trump, qui favorise une appréciation massive du dollar face à l’euro (ce qui renchérit mécaniquement les biens importés en zone euro), aura aussi des conséquences sur l’inflation européenne… et sur la trajectoire des taux directeurs de la Banque centrale européenne (désireuse d’éviter un décrochage trop abrupt de l’euro, la BCE pourrait être contrainte de baisser ses taux directeurs moins fortement que prévu).

Une hausse marquée de l’inflation pourrait favoriser un envol des taux à long terme, avec un impact négatif à la clé pour la Bourse

Une nette remontée de l’inflation pourrait alimenter une augmentation marquée des taux à long terme aux Etats-Unis. Or, si le taux à 10 ans des obligations d’Etat américaines devait grimper jusqu’à 5%, il y aurait selon JPMorgan un risque d’accidents accrus pour la Bourse. Bank of America envisage même un possible scénario noir, dans lequel le taux à 10 ans des Etats-Unis grimperait à 7%, un niveau jugé atteignable si Trump devait mettre à exécution ses menaces sur les droits de douane et sur le front de l’immigration. Or, plus les taux à long terme (c’est-à-dire la rémunération d’une obligation d’Etat, placement jugé sans risque) grimperaient, moins les actions (placement risqué) seraient attrayantes, en comparaison. Il y aurait ainsi un risque élevé de chute des actions, dans ce cas de figure.

L’élection de Donald Trump fait naître de nouveaux risques géopolitiques

Agressif vis-à-vis de la Chine et de l’Union européenne, Donald Trump pourrait favoriser de nouvelles tensions géopolitiques, lors de son second mandat. L’indice de menaces géopolitiques poursuit ainsi son ascension, approchant d’un sommet de 30 ans. « Les indicateurs de risque géopolitique ont bondi depuis l’invasion de l’Ukraine. Les risques de conflits latents se multiplient (Taïwan, Russie, Proche-Orient…). Le Japon fait sauter un à un les verrous de son réarmement. Et le désengagement américain vis-à-vis de l’Otan obligera l’Europe à doper sa défense », relève RichesFlores Research.

Accentuée par l’élection de Donald Trump, la montée des risques géopolitiques pourrait favoriser des surprises négatives en Bourse, que ce soit à Wall Street ou sur le CAC 40. La trajectoire de l’inflation et des taux à long terme (aux Etats-Unis) sera aussi à surveiller de près, pour les investisseurs en actions.

Article de Nicolas Gallant


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