Les incendies monstres de Los Angeles restent hors de contrôle

lundi 13 janvier 2025.
 

Incendies à Los Angeles : le bilan s’alourdit à 16 morts

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Malgré les efforts de milliers de pompiers à pied d’œuvre, le « Palisades Fire » s’est étendu samedi au nord-ouest de Los Angeles. Il menace désormais la vallée densément peuplée de San Fernando, mais aussi le musée Getty et ses oeuvres d’art inestimables.

Le répit a été de courte durée. Les multiples incendies qui font rage à Los Angeles depuis cinq jours s’étendent à des zones jusqu’à présent épargnées. Assiégée par les flammes depuis mardi, la mégapole américaine continue de compter ses morts : le bilan, qui faisait jusqu’ici état de 11 victimes, s’est alourdi samedi soir pour atteindre 16 morts.

« C’est juste bouleversant », a confié à Dara Danton, une habitante du quartier huppé de Pacific Palisades, le premier à avoir pris feu mardi. « Tous nos amis, mes meilleurs amis, ont perdu leur maison, et nous aussi », soupire-t-elle en regardant tristement son mari. Le couple, qui vivait là depuis 25 ans, fait partie des plus de 150.000 personnes forcées de fuir face aux flammes de la région.

De nouveaux vents violents redoutés

Malgré les efforts de milliers de pompiers à pied d’œuvre, le « Palisades Fire » s’est étendu samedi au nord-ouest de Los Angeles. Il menace désormais la vallée densément peuplée de San Fernando, mais aussi le musée Getty et ses oeuvres d’art inestimables.

Les soldats du feu ont bénéficié d’une accalmie des vents ces trois derniers jours. Mais les rafales doivent de nouveau forcir ce week-end. « Ces vents, combinés à un air sec et à une végétation sèche, maintiendront la menace d’incendie dans le comté de Los Angeles à un niveau élevé », a averti Anthony Marrone, le chef des pompiers du comté.

La Cité des Anges rejoue des scènes qu’elle n’avait plus vécu depuis la pandémie. Ses bouchons légendaires ont disparu et les habitants qui s’aventurent dehors portent souvent des masques, pour se protéger de l’air vicié par les fumées toxiques. Nombre d’entre eux commencent à questionner la gestion des autorités, notamment car les pompiers ont parfois dû composer avec des bouches d’incendie vides ou avec une faible pression. « Notre ville nous a complètement laissé tomber », a estimé auprès de l’AFP Nicole Perri, une autre habitante de Pacific Palisades ayant perdu sa maison.

La maire critiquée

Très critiquée, la maire de Los Angeles, Karen Bass, a assuré samedi que ses services sont « tous sur la même longueur d’ondes ». La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointé le budget insuffisant alloué par la municipalité aux soldats du feu. Le gouverneur démocrate de l’Etat le plus peuplé du pays, Gavin Newsom, a demandé vendredi « un examen indépendant complet » des services de distribution d’eau de la ville.

Des évacués font face à un casse-tête pour se reloger avec un bond vertigineux des tarifs des locations. Samedi, le procureur général de l’Etat, a rappelé que le gonflement artificiel des prix est un « crime passible d’un an de prison et de 10.000 dollars d’amende ».

Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un strict couvre-feu, en vigueur entre 18H00 et 06H00 du matin a été décrété vendredi par les autorités dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés. De quoi frustrer certains, déjà échaudés par certaines alertes d’évacuation envoyées par erreur sur les smartphones de milliers de personnes. Vendredi, des journalistes de l’AFP ont vu de nombreuses personnes argumenter avec la police et les militaires de la Garde nationale, sur les barrages les empêchant de rentrer chez eux. « Mon père est diabétique et il a besoin de l’insuline qu’on a laissé à la maison », a expliqué Jennifer Aguilera, les larmes aux yeux.

Le bilan pourrait s’alourdir

Le feu a jusqu’ici détruit ou endommagés plus de « 12.000 » structures. Un chiffre qui inclut des bâtiments, mais aussi des voitures, ont précisé samedi les autorités. La facture devrait se chiffrer en dizaines de milliards de dollars, et certains experts redoutent déjà que ces incendies soient les plus coûteux jamais enregistrés.

Des secouristes assistés de chiens renifleurs continuent d’inspecter les décombres à la recherche de corps ou de restes humains. Le bilan pourrait encore s’alourdir, selon les autorités. L’enquête pour déterminer les causes de ces multiples incendies, à laquelle participe le FBI, est toujours en cours, a rappelé samedi le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna. « Nous ne négligerons aucune piste », a-t-il assuré. « S’il s’agit d’un acte criminel - je ne dis pas que c’est le cas -, […] nous devons mettre la main sur le ou les responsables. »

Les vents chauds et secs de Santa Ana qui ont attisé ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales jusqu’à 160 km/h cette semaine.

De quoi propager les braises très rapidement, parfois sur des kilomètres. Un scénario cauchemardesque pour les pompiers, car la Califonie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un manque de pluie criant depuis huit mois. Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.

Hors de contrôle, les incendies monstres de Los Angeles menacent Hollywood

Les incendies hors de contrôle qui sévissent autour de Los Angeles menacent jeudi le quartier de Hollywood, en cours d’évacuation, et ont provoqué des scènes de chaos dans la deuxième ville des États-Unis.

Maisons carbonisées, véhicules et palmiers dévorés par les flammes et épais panaches de fumée noire : des journalistes de l’AFP ont vu des scènes de fin du monde dans les quartiers d’Altadena et de Pacific Palisades, au cœur des gigantesques foyers californiens qui ont fait jusqu’à présent dix morts.

Sous le regard de résidents hagards, des hélicoptères ont répandu de l’eau sur les collines de Hollywood pour lutter contre les incendies qui, selon les grands médias américains, seraient les plus destructeurs jamais vus à Los Angeles.

« Je suis très nerveuse, effrayée par tout ce qui s’est passé ailleurs », a confié à l’AFP Sharon Ibarra, 29 ans, au milieu des bouchons créés par l’ordre d’évacuation de Hollywood.

Au total, 10000 bâtiments ont brûlé ; plus de 180 000 habitants ont été appelés à évacuer leur maison alors qu’au moins cinq grands foyers dévastent la région et progressent très rapidement, attisés par des vents violents.

Des vents soufflant jusqu’à 160 km/h ont d’abord propagé les flammes à la vitesse de l’éclair jusqu’au quartier huppé de Pacific Palisades, qui abrite les villas de nombreuses célébrités, et où 6 500 hectares ont été calcinés et un millier de bâtiments détruits.

Avec la destruction d’une centaine de résidences luxueuses coûtant des millions de dollars, l’incendie y serait le plus coûteux jamais enregistré : les dégâts ont été estimés à 57 milliards de dollars (55 milliards d’euros) par AccuWeather.

Mercredi soir, des flammes ont commencé à dévorer les collines de Hollywood, à quelques centaines de mètres des célèbres Hollywood Boulevard et Chinese Theater. Un autre feu s’est également déclaré en soirée dans le quartier voisin de Studio City.

Los Angeles est balayée par « des vents de la force d’un ouragan combinés à des conditions de sécheresse extrême », a expliqué la maire, Karen Bass, lors d’un point presse mercredi soir.

La lutte s’annonçait longue : les bourrasques faiblissaient progressivement mais les services météorologiques ont maintenu leur alerte rouge aux vents forts jusqu’à vendredi.

« Pas assez de pompiers »

Depuis mardi, les foyers se sont multipliés dans les banlieues au nord de Los Angeles, explosant souvent en l’espace de quelques minutes.

« Nous n’avons pas assez de pompiers dans le comté de Los Angeles pour faire face à cette situation », a déploré mercredi Anthony Marrone, le chef des pompiers du comté de Los Angeles. « Plus de 7 500 » soldats du feu, parfois venus d’autres États américains, mènent le combat contre ces « incendies sans précédent à Los Angeles », a déclaré le gouverneur de Californie mercredi soir.

William Gonzales est revenu voir son domicile, évacué la veille, dans la ville d’Altadena qui ressemble à une zone bombardée, avec des bâtiments encore en feu. Il confie à l’AFP « avoir presque tout perdu » : « Les flammes ont englouti nos rêves. Il n’y a plus que des cendres ici. »

Bouches d’incendie vides

L’une des cinq victimes est un habitant d’Altadena, Victor Shaw, qui a défendu jusqu’au bout son domicile contre les flammes. « Il semble qu’il ait essayé de sauver la maison que ses parents avaient depuis près de cinquante-cinq ans », a confié à la chaîne KTLA son ami Al Tanner, qui l’a retrouvé sans vie, tuyau d’arrosage à la main.

Les Californiens ont été invités par les autorités à économiser l’eau, car trois réservoirs alimentant des bouches d’incendie ont été vidés par le combat contre les flammes à Pacific Palisades.

Le président élu Donald Trump a répandu de fausses informations sur son réseau Truth Social, en affirmant que la Californie manquait d’eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l’eau de pluie pour protéger un « poisson inutile ».

En réalité, la plupart de l’eau utilisée par Los Angeles provient du fleuve Colorado, et est utilisée en priorité par l’industrie agricole.

Le président Joe Biden, encore au pouvoir pour quelques jours, est actuellement en visite en Californie. Après avoir débloqué des aides fédérales pour accroître la lutte anti-incendie, il a annulé son voyage prévu jeudi en Italie, a annoncé la Maison-Blanche.

Le cinéma perturbé

Les incendies perturbent également l’industrie du cinéma : plusieurs tournages de films et de séries ont été arrêtés, et le parc d’attractions Universal Studios Hollywood a fermé.

Les nominations aux Oscars ont été repoussées de deux jours au 19 janvier. Tout comme la cérémonie des Critics Choice Awards, qui devait se tenir dimanche. Plusieurs célébrités hollywoodiennes figurent parmi les dizaines de milliers de personnes ayant reçu l’ordre d’évacuer.

Connu pour son rôle de Luke Skywalker dans la saga Star Wars, Mark Hamill a ainsi annoncé sur Instagram qu’il avait dû quitter mardi sa maison à Malibu, ville prisée des stars.

Les vents de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais cette semaine, ils ont atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologistes.

Un véritable cauchemar pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont créé une végétation luxuriante, désormais asséchée par un hiver anormalement sec.

Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes. « C’est probablement le changement climatique qui affecte tout. Je suis sûre que ça a contribué à tout ça », soupire Debbie Collins, devant sa boutique menacée par les flammes à Altadena.

Agence France-Presse


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