Aux Etats-Unis, 8 000 pages internet publiques supprimées au nom de la croisade idéologique de Donald Trump

mercredi 12 février 2025.
 

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Des données de santé publique complètement effacées, d’autres relatives aux discriminations raciales ou aux politiques environnementales introuvables… Ces derniers jours, de nombreuses pages officielles voire des sites web entiers ont été supprimés aux Etats-Unis. Au total, ce seraient 8 000 pages internet qui auraient disparu depuis vendredi selon une analyse du New York Times. Mises en place par les agences fédérales, ces suppressions répondent aux directives du nouveau président Donald Trump, qui a réclamé que les fonctionnaires mettent un terme aux initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion, en supprimant notamment toute référence publique à ce que le chef d’Etat nomme « idéologie de genre » avant le vendredi 31 janvier, à 17 heures.

Des grandes actions de nettoyage d’internet ont alors fait disparaître des informations publiques sur les vaccins, sur les soins aux anciens combattants, sur les maladies et infections sexuellement transmissibles (IST), sur la maladie d’Alzheimer, ou même encore des articles scientifiques dans plusieurs domaines (dont l’optique ou la chimie). Autant de sites qui étaient régulièrement utilisés comme des références par de nombreux chercheurs et médecins.

« Faire disparaître des données comme si cela faisait disparaître les problèmes »

Parmi les pages disparues, le New York Times en recense plus de 3 000 sur le site des Centres de contrôle et de prévention des maladies, dont 1 000 articles de recherche relatifs aux maladies chroniques. Plus de 1 000 pages du Bureau des programmes de justice - un organisme public de prévention de la délinquance, notamment un article sur la violence dans les relations amoureuses entre adolescents, ont également été supprimés.

Des données de divers sites publics sur des crimes haineux anti-LGBTQ, sur la santé mentale, l’addiction, les comportements discriminatoires raciaux à l’école, le harcèlement scolaire, les politiques environnementales : tout cela, disparu. L’épidémiologiste Nancy Krieger de Harvard s’inquiète dans le New York Times d’une « tendance à essayer de faire disparaître des données, comme si cela faisait disparaître les problèmes. Mais les problèmes ne disparaissent pas et la souffrance s’aggrave. »

Dans la même optique de suppression de ce qui se rapporte à « l’idéologie de genre », les employés fédéraux ont désormais aussi l’interdiction de signer leurs mails avec leurs pronoms, pour indiquer à leurs interlocuteurs s’ils s’identifient à « he /him », « she /her » ou « they /them ». Les toilettes des agences de santé sont également réservées à l’usage d’un seul « sexe biologique », selon les directives fédérales. Le mot « genre » a également été supprimé des formulaires des agences.

Margot Sanhes


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