Bétharram : un avocat réclame une enquête sur une éventuelle intervention de François Bayrou

vendredi 21 février 2025.
Source : RMC
 

Un avocat demande l’ouverture d’une enquête pour "entrave à la justice" dans l’affaire de viol survenue en 1998 au sein de l’établissement de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), après qu’un ancien gendarme eut évoqué une "intervention" de François Bayrou.

Cette demande d’enquête pénale, qui vise aussi des faits présumés de "recel de crime", a été déposée lundi après-midi auprès du parquet général de Pau par Me Jean-François Blanco, qui représentait, en 1996, le premier élève de cet établissement catholique à avoir porté plainte - pour une violente claque reçue d’un surveillant.

ans un témoignage diffusé dimanche dans le magazine "Sept à Huit", sur TF1, le gendarme chargé de l’enquête sur le père Carricart, ex-directeur de l’institution accusé de viol en 1998, a évoqué une "intervention" de François Bayrou, dont plusieurs enfants ont fréquenté Bétharram, auprès de la justice à l’époque.

Lors de la présentation du suspect en vue de sa mise en examen, le juge chargé du dossier lui aurait déclaré : "Le procureur général demande à voir le dossier, M. Bayrou est intervenu auprès de lui".

Pour Me Blanco, également élu municipal d’opposition (EELV) à Pau, ville dont le Premier ministre est resté maire, ces "très graves accusations" justifient sa "demande d’enquête sur l’enquête, pour savoir qui a fait quoi, et comment François Bayrou serait intervenu auprès de la justice". "On ne peut pas rester sans réponse, il faut que François Bayrou soit convoqué pour s’expliquer", explique-t-il.

"Demandes déguisées"

Le juge chargé du dossier de viol, en 1998, a affirmé à plusieurs reprises avoir parlé de l’affaire, à l’époque, avec l’actuel chef du gouvernement. "François Bayrou a fait la démarche de venir me voir lorsque le prêtre était en détention. Il s’inquiétait pour son fils scolarisé à Bétharram. Il disait qu’il ne pouvait pas croire que le père Carricart avait fait ce qu’on lui reprochait", avait déclaré Christian Mirande à La République des Pyrénées en mars 2024.

Interrogé sur d’éventuelles pressions à cette époque, il avait ajouté avoir "dû répondre à de nombreuses questions (...) notamment de la part du procureur général", ajoutant que "c’étaient des demandes un peu déguisées".

Samedi à Pau, après avoir rencontré des victimes de Bétharram, le Premier ministre a donné sa version des faits. Selon lui, c’est le juge, son voisin à Bordères où il habite, qui lui a parlé de la plainte pour viol en 1998, et non lui qui aurait sollicité une rencontre. Et pour François Bayrou, leur conversation a eu lieu après la remise en liberté du religieux, et non avant.

La demande d’enquête de Me Blanco porte aussi sur les conditions de "la fuite" du père Carricart qui, libéré sous contrôle judiciaire huit jours après sa mise en examen, avait rejoint Rome, où il s’est suicidé en 2000. Lundi matin, sur RMC, le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, a redemandé la démission de François Bayrou en l’accusant à nouveau de mentir dans cette affaire.


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