Des universités sont occupées et sont sous contrôle étudiant à travers des structures d’auto-organisation : « Nous mettons en pratique le principe de la démocratie directe » disent les étudiants.

Pour le média d’opposition Masina « Le soutien au mouvement étudiant et à ses revendications est extrêmement élevé, à tel point que le régime est conscient qu’il approche de sa fin ». Différents secteurs de la société se mettent en mouvement autour du mouvement étudiant et leurs revendications.

Contre la privatisation des pharmacies publiques, les étudiants, en collaboration avec les pharmaciens, organisent des actions et élaborent un plan alternatif pour « un système pharmaceutique d’État moderne et efficace qui répondra aux besoins des citoyens serbes et garantira un accès égal à des services pharmaceutiques de qualité ».

Depuis le 30 janvier, les agriculteurs de Rača Kragujevacka bloquent chaque jour le bâtiment municipal pour protester contre l’augmentation spectaculaire des impôts fonciers et rejoignent une manifestation organisée par des enseignants.

Le 4 février les ouvriers de l’usine textile Atair d’Ivanjica ont bloqué l’usine aujourd’hui parce qu’ils craignent que le propriétaire ne prenne les marchandises de l’usine, que l’entreprise ferme et qu’ils se retrouvent sans salaires impayés.

Quelques jours auparavant un groupe autoorganisé d’étudiants a occupé le bâtiment du Centre culturel étudiant de Belgrade. L’AG étudiante annonce fièrement « Le Centre est à nouveau géré par des étudiants » !

Environ 80% des citoyens serbes soutiennent la plupart des revendications des étudiants, et un tiers de la population déclare avoir participé aux manifestations, selon la dernière étude menée par l’institut de sondage Crta. Le premier ministre serbe, Milos Vucevic a démissionné le 25 janvier « afin d’éviter d ‘ augmenter davantage les tensions dans la société » selon son propre aveu ! Un vœu pieux….

Patrick Le Trehondat