Le mode de production féodal en Europe

samedi 4 février 2023.
 

Après les invasions de peuples asiatiques, germaniques, arabes et vikings.

Après une longue transition de cinq siècles.

* Il se stabilise entre le 9ème et le 12ème siècles de notre ère au travers de l’appropriation privée du pouvoir par des seigneurs s’appuyant sur leur domination domaniale (terres), sociale (clientèles...) et ecclésiale.

La révolution féodale

Chronologiquement, le mode de production féodal a dominé l’Europe entre le mode de production antique (esclavagisme) et le mode de production capitaliste dans lequel nous vivons actuellement.

1) La transition du mode de production antique au féodalisme

La fin de l’Antiquité et le début du Moyen Age sont généralement fixés en Europe à la chute de Rome le 4 septembre 476 quand Odoacre, chef des Hérules, dépose le dernier empereur Romulus Augustule.

Est-ce que cette date marque un véritable changement de société dans le Bassin méditerranéen et en Europe avec passage de l’esclavagisme antique à la féodalité seigneuriale du Moyen Age ? Non, l’esclavagisme et plusieurs institutions antiques se sont maintenus bien plus longtemps.

Il est préférable de parler d’une longue période de transition entre mode de production antique et mode de production féodal comprenant plusieurs grandes séquences qui se chevauchent :

- le Bas-empire romain de 193 à 395 avec le pouvoir de plus en plus important des grands propriétaires terriens qui profitent des faiblesses de l’état central pour payer de moins en moins d’impôt.

- l’époque dite des grandes invasions (4ème et 5ème siècles) durant laquelle la vision terrienne et domaniale du monde portée par les Germains supplante de plus en plus les cités, la citoyenneté, l’intérêt général, le droit antiques.

- les royaumes barbares qui voient émerger le rôle politique de l’Eglise chrétienne dont le rôle va être central dans la constitution de nouveaux Etats, dans l’évolution progressive vers la féodalité, dans la nature même du mode de production féodal européen

- le Haut Moyen Age mérovingien durant laquelle les hommes libres se placent souvent au service d’un puissant contre sa protection. Les prémices de la féodalité apparaissent à l’époque de Carloman et Pépin le Bref, fils de Charles Martel : à la faveur des conciles de 742 et 743 présidés par saint Boniface, il est demandé aux compagnons du souverain de servir celui-ci en contrepartie des biens qu’il aura confiés à leur garde, essentiellement des domaines terriens qualifiés de fiefs. Les historiens voient dans cette disposition le premier exemple d’un engagement personnel de type vassalique.

- l’empire carolingien qui s’appuie sur le système vassalique pour le fonctionnement de l’État. Les missi dominici (« envoyés du maître ») une circonscription territoriale, le missacatus, constituée de plusieurs comtés, placés chacun d’entre eux sous la férule d’un fonctionnaire public, le comte, rémunéré par la remise temporaire de terres et/ou de revenus publics, le bénéfice, qui constitue sa rémunération.

L’affaiblissement de l’empire carolingien va renforcer le poids politique, domanial et militaire de ces grands vassaux. Le texte le plus significatif de ce progrès de la féodalisation est le capitulaire de Quierzy qui fait des grands dignitaires une noblesse terrienne héréditaire.

16 juin 877 Le capitulaire de Quierzy et la féodalité

2) Emergence historique du féodalisme en Europe

Le moment principal d’émergence du féodalisme doit être daté des années 950 à 1050. Il s’agit d’une période d’effondrement du pouvoir central royal, des charges publiques et des collectivités publiques au profit d’une hiérarchie pyramidale avec de grandes familles aristocratiques à son sommet et de petits seigneurs ruraux à la base.

Le « suzerain »(seigneur supérieur) tient sous sa dépendance et sa protection un vassal. Le féodalisme étant construit sur la propriété domaniale, ses droits portent en particulier sur les biens concédés à son « vassal », y compris le droit de confiscation de ceux-ci (commise).

Le processus de privatisation de la société prend la forme d’une domination directe d’homme à homme symbolisée par la cérémonie d’hommage des vassaux à leur seigneur. L’hommage est l’aspect formel ou rituel par lequel se concrétise une convention entre deux personnes libres. Ce contrat établit une hiérarchie et un lien de subordination entre les deux cocontractants car le vassal doit se battre pour son seigneur.

Fulbert, évêque de Chartres, a théorisé cette dépendance dans sa Lettre à Guillaume V d’Aquitaine (1020) : « Celui qui jure fidélité à son seigneur doit avoir toujours présents à la mémoire » les engagements inhérents à son statut de vassal (fidélité politique et militaire, reconnaissance du droit supérieur de justice...).

Galbert de Bruges rapporte le déroulement d’une cérémonie d’hommage qui mérite d’être citée « Le comte demanda au futur vassal s’il voulait devenir son homme sans réserve. Celui-ci répondit : « Je le veux ». Ses mains étant jointes dans celles du comte, ils s’allièrent par un baiser. Puis le vassal dit : « Je promets en ma foi d’être fidèle à partir de cet instant au comte Guillaume et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie. » Il jura cela sur la relique des saints. Ensuite, le comte lui donna l’investiture. »

3) Grandes caractéristiques du mode de production féodal seigneurial

3a) Le féodalisme ne peut être compris hors de la terre. Chaque seigneur est propriétaire d’une seigneurie domaniale dans laquelle il prélève un profit sur les exploitants de la terre.

3b Chaque famille paysanne (serf ou en tout cas personne non noble) travaille une tenure, c’est à dire un terroir auquel elle est attachée juridiquement, dont le seigneur a gardé la propriété mais lui a concédé une jouissance précaire (le loyer étant constitué par une redevance nommée le cens). Le serf doit également souvent assurer divers travaux sur la propriété du seigneur (corvée) en échange de son bail.

3c) Chaque seigneur est propriétaire héréditaire de son domaine. Il peut faire payer des droits de douane sur les ponts, ports, entrée des villes, grandes routes... Il peut également taxer les marchands qui traversent son fief. Le seigneur est enfin seul propriétaire d’infrastructures dites banales (moulin, four, pressoir...) que les paysans sont obligés d’utiliser moyennant nouvelles redevances.

3d) Le mode de production féodal seigneurial se caractérise en conséquence par un extrême morcellement du territoire et par une forte décentralisation. Chaque seigneur est vassal d’un suzerain auquel il prête allégeance. Celui-ci prête également serment d’allégeance à un suzerain supérieur et ainsi de suite dans une sorte de pyramide de pouvoirs. En fait, cette hiérarchie est instable avec d’incessants conflits entre voisins pour telle terre convoitée, telle stipulation contestée d’héritage... La puissance d’un pouvoir suzerain ne vaut que tant que ses vassaux acceptent son autorité ; il peut également connaître des périodes d’affaiblissement, par exemple suite à un décès ; les retournements d’alliance ne sont pas rares.

3e) L’Eglise joue un rôle absolument central dans un tel contexte. Elle est elle-même seigneur de nombreux domaines avec les mêmes droits que ci-dessus. Elle prélève également la dîme sur toutes les fruits du travail paysan (céréale, fruits, légumes, volaille...). Elle contribue fréquemment à conserver une certaine unité des pouvoirs féodaux (châtellenie, vicomté, comté, marquisat, duché, royauté). Elle apporte surtout un liant idéologique très fort, une espérance dans le paradis, une consolation des malheurs terrestres...

3f) Idéologie féodale

4) Contexte historique : fin du Moyen Age et fin du mode de production féodal

La fin du Moyen Age est datée par les historiens et manuels scolaires de la fin du 15ème siècle mais à des années différentes selon les Etats, ce qui pose évidemment problème. Les dates les plus fréquemment avancées sont :

- 1453 avec la prise de Constantinople, ancienne Byzance, capitale de l’Empire byzantin, par le peuple turc des Ottomans, la fin de la guerre de Cent Ans, avec la victoire française sur l’Angleterre (bataille de Castillon) et la réalisation par Gutenberg du premier livre imprimé entre 1452 et 1454..

- 1492 avec la reprise de Grenade qui marque la fin de la Reconquête espagnole et le débarquement de Christophe Colomb aux Amériques.

Les historiens britanniques mettent plutôt en avant la bataille de Bosworth (22 août 1485), évènement décisif sur la fin de la Guerre des Deux-Roses.

La tradition du marxisme et du socialisme historique ne retient aucune de ces trois dates pour marquer la fin du mode de production féodal considérant que les royautés absolutistes restent marquées par des caractéristiques importantes du mode de production féodal jusqu’en 1789 et même la fin du 19ème pour la Russie.

1d) A quelle période correspond le mode de production féodal classique

Il est borné :

- en amont (5ème au 9ème siècles) par la phase de transition après la fin de l’empire romain

- en aval par les royautés absolutistes ( 16ème, 17ème, 18ème siècles)

2) Caractéristiques essentielles du mode de production féodal

Le 27 avril 1968, le CERM avait organisé une journée d’Etudes sur le féodalisme réunissant de grands spécialistes du sujet qui a débouché sur un ouvrage de référence publié en 1971 par les Editions Sociales, que j’utilise pour tracer dans cette première partie les caractères dominants du féodalisme.

Entre le mode de production antique (dans lequel le rapport social principal de production est caractérisé par la possession de l’homme par l’homme) et le capitalisme (dans lequel le rapport social principal de production repose sur l’exploitation des salariés par le propriétaire des moyens de production), l’Europe a connu des formes de vie économique, sociale, politique et culturelle présentant quelques caractéristiques communes :

Les rapports sociaux de production sont essentiellement noués autour de la terre, car ils reposent sur une économie à dominante agricole.

Les travailleurs des champs :

- ont sur la terre des droits d’usage et d’occupation mais la propriété appartient à une hiérarchie de seigneurs dont aucun n’a la disposition absolue du sol mais dont chacun... a des droits de prélèvement.

- ne jouissent pas d’une entière liberté personnelle pour une une partie d’entre eux (la majorité aux époques de développement typique) ; il n’y a pas esclavage (propriété de la personne) mais servage (attachement du paysan à son maître) plus tard exploitation (adscriptus glebae)

- longtemps après la disparition du servage, ils restent soumis à toutes sortes de contraintes extra-économiques limitant leur liberté et leur propriété personnelles

Entre seigneurs, le système de propriété est lié à un système de devoirs (en particulier militaires) dus à la personne du supérieur.

3) La société féodale

Elle nous apparaît comme une immense pyramide de relations de fidélité de personne à personne. A chaque niveau de cette cascade de liens personnels, un supérieur censé être protecteur (le suzerain) reçoit un serment de fidélité d’un inférieur censé être protégé (le vassal).

3a) Le vassal

Les principales obligations du vassal vis à vis de son suzerain sont les suivantes :

- Il ne peut nuire à son suzerain

- Il doit l’assistance militaire à son suzerain, que ce soit pour la défense ou l’attaque

- Il doit dans certains cas bien précis l’assistance financière à son suzerain (par exemple pour payer sa rançon)

- Il doit l’assister de ses conseils, en particulier dans ses cours de justice

Un vassal qui ne respecte pas l’un de ces engagement est déclaré félon et perd tous les bénéfices qu’il pouvait retirer de son hommage, à commencer par le fief.

3b) Le suzerain

Le roi se voudrait suzerain des ducs et comtes (en réalité cette vassalité est sujette à de nombreux aléas selon l’évolution des rapports de force entre royautés), ceux-ci sont suzerains de seigneurs (parfois prisonniers d’une hiérarchie complexe comprenant des barons, des hauts seigneurs...), eux mêmes maîtres des petits paysans.

- La principale obligation du suzerain vis à vis de son vassal, c’est de lui concéder un fief, c’est à dire un territoire dont il percevra les revenus.

- Il doit protection à son vassal si celui-ci est menacé

- Il doit lui rendre « bonne justice », c’est-à-dire le traiter équitablement

3c) La propriété de la terre

Durant les derniers siècles de l’empire romain se développe le mode d’exploitation en tenure. Le propriétaire d’un bien passe un contrat avec un tenancier qui ne sera pas propriétaire mais usufruitier d’un bien ; il le travaille et en vit avec sa famille en contrepartie de clauses stipulées dans le contrat. Avec la fin de l’esclavage et la féodalité, ce système se généralise.

Nous devons cependant distinguer deux types de tenures :

- les alleux (du latin allodium, héritage libre de tous devoirs féodaux), terre possédée en propriété complète, hors fief du suzerain, donc sans contrepartie.

- la censive est une tenure concédée en échange d’une contrepartie (un peu comme un loyer)

L’alleu paysan, par opposition à la censive, est donc une terre indépendante de tout seigneur foncier, qui n’entraîne ni redevances, ni services, ni droits. Il se rencontre bien plus dans le Midi de la France qu’au Nord.

Un autre type de lien personnel de dépendance est hérité de l’Antiquité ; il s’agit de la recommandation, particulièrement importante chez les Wisigoths.

Une personne se met librement dans la dépendance d’une autre personne en échange d’une compensation matérielle quelconque.

4) Un mode de production correspondant à des périodes d’affaiblissement de l’Etat

Que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique du Nord, le féodalisme génère une superstructure politique originale. A la limite, elle implique la disparition de l’Etat souverain. L’autorité s’exerce de personne à personne. Le fait essentiel à ce point de vue, est que la justice est rendue par le suzerain sur ses vassaux et par le "seigneur" sur les paysans. L’exploitation des prélèvements économiques et l’appareil juridico-politique sont donc très étroitement liés.

Le féodalisme s’installe et se perpétue dans des périodes où l’Etat :

- n’est plus capable de collecter suffisamment d’impôt pour assurer ses fonctions d’où son éclatement et une insécurité permanente poussant les populations locales à accepter la domination personnelle d’un chef

- n’est plus capable d’organiser l’approvisionnement en eau, en vivres... des grandes villes d’où un exode vers les campagnes, chacun se repliant sur son jardin pour manger.

- laisse des riches ou une institution comme l’Eglise accaparer une grande part de la valeur ajoutée produite par la société ce qui entraîne une privatisation de celle-ci.

Cet éclatement produit :

- un remplacement des instances politiques par des liens hiérarchiques de personne à personne.

- des micro-sociétés (seigneuries, paroisses, bourgs...) vivant repliées sur elles-mêmes avec des caractéristiques extrêmement diverses.

- des pouvoirs et structures territoriales (châtellenie, abbaye, comté, abbaye...) faibles, enchevêtrés et mouvants y compris au niveau des royaumes.

5) La féodalité, un mode de production lié à l’agriculture, à la ruralité

Dans l’économie féodale, l’agriculture représente la principale source d’emploi (80% en Europe occidentale), de revenus, de richesses. La population vit donc essentiellement en milieu rural.

Le principal rapport social de production s’enracine dans la domination personnelle du seigneur sur « son » paysan (corvée en travail, prélèvement sur sa production...)

La société féodale évolue lentement en raison d’une progression démographique lente (taux de mortalité presque égal au taux de natalité), d’échanges limités, d’une hiérarchie cadenassée de privilèges, enfin d’une circulation monétaire faible qui fossilise encore plus la pyramidale sociale.

Les richesses de la classe féodale (seigneurs, hiérarchie catholique) reposent sur la propriété foncière.

Les mauvaises voies de communication contribuent à l’éclatement des marchés (essentiellement locaux) et des pouvoirs politiques.

La production industrielle prend essentiellement la forme de l’artisanat local travaillant surtout pour répondre aux besoins agricoles.

6) Structure sociale du mode de production féodal

Il comprend deux classes fondamentales :

- des nobles en nombre limité, propriétaires des terres, jouissant de privilèges personnels, remplaçant localement l’Etat, en particulier en matière juridique, membres d’une pyramide de suzerains et vassaux dont le roi constitue le sommet.

- des paysans travaillant leurs terres, leur devant une part de récolte et des corvées (services sous forme de journées de travail). Le statut de serf leur interdit de quitter leur tenure et même d’entrer à l’église. Cependant, ils bénéficient d’une plus grande autonomie que les esclaves antiques.

L’Eglise constitue dans ce système une institution décisive, à la fois propriétaire de grands domaines, appareil idéologique d’Etat à fonction culturelle mais aussi sociale et policière, bureaucratie centralisée apte ainsi à influer sur les décisions politiques.

7) Formations sociales du mode de production féodal

Le concept de formation sociale permet d’analyser un mode de production dans sa réalité sur une zone géographique précise.

En ce qui concerne la féodalité, les formations sociales présentent en Europe un aspect très variable, très complexe, en fonction de l’histoire du secteur.

Tout mode de production dominant cohabite avec des modes de production secondaires hérités du passé ou préfigurant un avenir possible ; c’est particulièrement le cas pour la féodalité. Ainsi :

- dans l’Est de l’Europe se maintiennent des villages communautaires présentant des aspects du mode de production asiatique.

- dans le Nord (Ecosse, Frise...) et dans l’Est (particulièrement dans l’Oural, la vallée de la Volga et la plaine eurasienne) le mode de production tribal, parfois nomade reste vivace.

- dans le Sud méditerranéen, l’esclavagisme n’a pas disparu, loin de là.

- dans des régions marquées par la civilisation romaine antique ( par exemple dans le Midi occitan), le droit reste écrit et les paysans généralement propriétaires à 100% des terres.

- particulièrement dans les secteurs montagneux, les paysans sont souvent "libres", propriétaires de leurs terres (alleux), exempts de redevances seigneuriales.

- une ville comme Venise présente très tôt des aspects capitalistes dans sa vie économique.

1a) Contexte géographique

A l’époque de Staline, le mode de production féodal était considéré comme une étape obligée du développement historique. En conséquence, la Chine et le Japon par exemple étaient censés avoir connu un mode de production antique à la même époque globalement que sur les bords de la Méditerranée puis un mode production féodal globalement à la même époque qu’en Europe.

Je ne partage pas ce point de vue. Par plusieurs aspects, le mode de production féodal ne représente pas un progrès sur le mode de production antique. Il est également évident que la Chine des Han par exemple ( de 206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C) présente des aspects importants du mode de production asiatique sans que cette civilisation puisse être considérée comme attardée par rapport à l’Europe.

Par souci de précision, cet article porte donc seulement sur le mode de production féodal en Europe.

0) Remarques méthodologiques

J’écris cet article en 2007. Depuis près d’une trentaine d’années, le concept marxiste de mode de production féodal n’a pas la côte. Pourtant, le seul intérêt de ce type de concept, c’est d’apporter un outil d’analyse, même s’il nécessite des précisions politiques, sociales, économiques ou chronologiques. Personnellement, je continue à estimer que ce concept est utile ; je profite seulement des critiques présentées contre lui pour contribuer, à ma petite mesure, à le préciser.

Voici quelques-unes des critiques qui lui sont adressées :

- l’organisation de la société féodale ne pourrait se réduire à l’opposition seigneurs serfs puisque le servage régresse en France dès le 12ème siècle. Oui mais il se maintient largement dans les territoires d’Europe centrale et orientale jusqu’au 19ème siècle. En France même, il est évident que la société de type féodal se maintient encore clairement sur la fin du 15ème siècle. Il est vrai que dans "Le manifeste du Parti communiste" Marx a trop simplifié l’antagonisme de classe dans les modes de production précédant le capitalisme. Ceci dit, il a précisé ailleurs d’autres aspects comme la spécificité des villes, le rôle décisif de l’idéologie religieuse, la progression du poids économique et social des marchands... Ceci dit aussi, qui peut nier le fait que le surplus économique du mode de production féodal est accaparé par la noblesse, globalement les seigneurs et le haut clergé.

COMPLEMENT

Caractéristiques du mode de production féodal et organisation sociale

Le Mode de production féodal il se caractérise par la production de biens matériels par les paysans exploités. Entre le IXe et le XVe siècle, au cours du Moyen Âge, le féodalisme s’est développé en Europe occidentale en tant que système social, politique et économique. Elle s’est étendue à l’Europe de l’Est à l’époque de l’ère moderne, entre le XV e et le XVIII e siècle.

Les produits de l’agriculture et de l’élevage étaient produits par des serfs et des paysans qui étaient exploités par leurs maîtres et les propriétaires des terres. Le système féodal était caractérisé par la décentralisation du pouvoir politique du roi ou de l’empereur. La classe aristocratique est devenue autonome et la noblesse a été fondée.

Les titres de noblesse ne furent accordés d’abord qu’aux ducs, aux marquis, aux comtes, aux barons, aux gentilshommes et aux personnalités de prestige sociopolitique. Cependant, les institutions ont étendu leurs licences et les titres féodaux ont également été distribués aux propriétaires et aux bourgeois de la classe supérieure.

Index

1 caractéristiques principales

2 Contexte du féodalisme

2.1 Rôle de l’Église catholique

2.2 Distribution démographique

3 Organisation sociale pour la production

3.1 Le clergé

3.2 L’armée

3.3 La paysannerie

3.4 La bourgeoisie

4 Fin du féodalisme

5 sujets d’intérêt

6 références

Caractéristiques principales

- Le seigneur féodal était le propriétaire de la terre et des moyens de production.

- Les travailleurs avaient une relation d’esclavage partiel. Ils étaient partiellement propriétaires de leurs haciendas et de certains outils de travail.

- La propriété féodale comprenait plusieurs villages, à partir desquels ils ont obtenu leurs bénéfices.

- La servitude existait en tant que relation prédominante de dépendance.

- Les terres féodales ont deux fonctions. Premièrement, générer des profits pour le seigneur féodal à travers l’agriculture produite par les paysans. Et deuxièmement, générer des profits pour la ferme du fermier, dans laquelle il produira sa propre nourriture.

- Les lots de terres pour les agriculteurs ont été accordés en échange des produits agricoles obtenus.

Antécédents de féodalisme

Au 5ème siècle, après l’incapacité des empereurs romains à contrôler le vaste territoire occupé, l’Empire était en déclin jusqu’à ce qu’il disparaisse en tant que tel.

Pour distribuer le pouvoir, les empereurs ont commencé à embaucher des chevaliers qui, à leur tour, avaient leurs propres vassaux.

Pendant cinq siècles, le contrôle des terres de l’Europe occidentale a été réparti dans de petites régions. Les propriétaires de ces terres, qui possédaient de nobles titres, se sont également approprié la main-d’œuvre : les paysans.

Rôle de l’Eglise catholique

Le rôle de l’Église catholique dans la formation des relations de pouvoir est fondamental. Il a donné aux seigneurs féodaux le "pouvoir de Dieu", de la transmission générationnelle. Il a également sanctionné la désobéissance aux normes imposées par le nouveau système.

Distribution démographique

À l’exception des anciennes grandes villes de l’Empire romain, le féodalisme correspondait à un système essentiellement rural. L’administration sociale était contrôlée à partir des châteaux, domicile des seigneurs féodaux.

Organisation sociale pour la production

Les classes sociales de l’époque étaient divisées en différents groupes, certains avec des privilèges et des droits sur d’autres.

Parmi les privilégiés figurent ceux du clergé, des seigneurs féodaux et des chevaliers. D’autre part, il y avait les groupes les plus opprimés, qui étaient des serfs, des paysans et des artisans. À la fin du système nobiliaire se trouvait la première bourgeoisie.

Le clergé

Il a également été subdivisé ; En fonction de la zone à laquelle ils appartenaient, ils pouvaient être des clergés élevés ou faibles.

Tout membre libre de la société pourrait être membre du clergé. Cependant, cela dépendait de leur descendance sociale à laquelle des strates correspondaient leurs fonctions.

En général, les monastères avaient de vastes étendues de terres et un seigneur féodal y répondait. Un autre des principaux moyens de subsistance économique du clergé provenait du loyer facturé aux serfs et aux paysans.

L’armée

Le système féodal était chargé de la défense du seigneur féodal et de ses biens. Les vassaux ont été mis au service du Seigneur en échange d’une protection réciproque.

Alors que le vassal offrait une protection militaire, le seigneur lui accordait une protection socioéconomique. Par conséquent, ces messieurs étaient des personnes libres qui pouvaient offrir leurs services à différents seigneurs féodaux.

Pour être un chevalier au début, vous aviez seulement besoin d’un cheval et d’éléments de combat. Cependant, avec le passage du temps, ils sont partis avec plus d’exigences, au point qu’on ne pouvait être un chevalier que par l’ascendance héritée.

La paysannerie

Il y avait deux classes fondamentales de paysans : les paysans libres et les serfs. La majorité correspond au premier groupe. Cependant, tous deux ont développé leurs activités sur les terres de certains seigneurs féodaux.

Les paysans libres avaient la possibilité de déplacer, d’épouser et d’échanger leurs biens. Comme deuxième tâche (obligatoire), ils devaient protéger militairement leur seigneur et ses terres.Ils ont également dû rendre hommage au Seigneur pour l’utilisation de leurs terres.

Le statut social de la paysannerie servile, ou serf, était considéré à moitié libre. C’était une nouvelle forme d’esclavage qui surmontait les droits des anciens esclaves romains.

Ils dépendaient d’un seigneur féodal qui leur donnait un bout de terrain où ils produisaient leurs propres biens. Mais la tâche principale du serviteur était de développer la production agricole sur les terres du seigneur féodal, qui conservait tous les produits.

En outre, ils étaient également tenus de protéger militairement le seigneur féodal, ses terres et ses biens.

La bourgeoisie

Avant la transition du système féodal au capitalisme, une nouvelle classe sociale émergeait et ne correspondait ni à la noblesse ni à la paysannerie. Il s’agissait de commerçants, d’artisans ou de nouveaux professionnels venus principalement des villes.

La bourgeoisie a transformé le mode de production féodal. À travers les révolutions bourgeoises produites entre le Moyen Âge et les temps modernes, ils ont réussi à se positionner comme l’une des classes dominantes. Ils ont même réussi à s’insérer progressivement dans la classe noble, tout en maintenant des distances basées sur l’héritage.

Fin du féodalisme

L’expansion de la bourgeoisie a réussi à produire les changements nécessaires pour que la période des révolutions établisse un nouveau système plus bénéfique pour sa classe.

Après la révolution industrielle, la révolution française, la révolution américaine et d’autres révoltes spécifiques, le XIXe siècle marque la fin de la noblesse comme système dominant en Occident, donnant naissance au capitalisme.

Sujets d’intérêt

Haut moyen âge

Bas moyen âge

Monarchie féodale

Références

Anderson, P. (1979). Transitions de l’Antiquité à la Féodalité. Madrid : Siglo XXI.

Bean, J. (1968). Déclin du féodalisme anglais.

Harbison R. (1996). Le problème du féodalisme : un essai historiographique. Western Kentucky University.

Hunt, M. R. (1996). The Middling Sort : Commerce, genre et famille en Angleterre, 1680-1780. University of California Press.

Mackrell, J. Q. (2013). L’attaque du féodalisme dans la France du dix-huitième siècle. Routledge.


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