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Sur les bords de l’étang de Berre, les insoumis de Marignane sont en première ligne face à la violence de la mairie dirigée par le Rassemblement national. Racisme permanent, politiques de mépris et d’abandon, la gestion de la ville est à l’image de celle des autres villes dirigées par le parti d’extrême droite.
Pour les habitants, l’espoir est toutefois permis. En quelques mois, la France insoumise est devenue la deuxième force politique de ce bastion du parti d’extrême droite. En 2024, des parents d’élèves se sont constitués en groupe d’action insoumis pour organiser la résistance, en commençant par une bataille pour exiger les mêmes moyens aux écoles des quartiers populaires de la ville. Depuis, les initiatives se multiplient avec en ligne de mire, les élections municipales de 2026 minutieusement préparées. Notre article.
Rallié au RN depuis 2024, le maire de Marignane, Eric Le Disses, a installé les idées d’extrême droite dans cette ville de 34 000 habitants. Situé au bord de l’étang de Berre, la ville subit de plein fouet les politiques d’extrême droite, à commencer par les quartiers populaires, premières cibles de la mairie RN.
Sur place, les insoumis s’organisent avec les habitants pour proposer une alternative de rupture. Aux côtés des parents d’élèves, les militants insoumis locaux ont alerté sur le saccage des écoles des quartiers populaires, méprisées et ignorées par la municipalité. Deux manifestations se sont tenues en 2023 afin de demander les mêmes moyens pour les écoles des quartiers populaires, notamment l’école Jean Moulin.
La réaction du Maire RN ne se fait pas attendre. Lors de ses vœux du 13 janvier 2024, il a déversé ses propos racistes sur fond d’appel à la ratonnade, à la haine en affirmant ‘’qu’il ne laisserait pas sa ville aux étrangers et aux islamistes, comme à Marseille’’.
Le combat des insoumis à Marignane s’inscrit dans un contexte où la municipalité RN souhaite mettre en application toutes leurs idées d’extrême droite dans les écoles : levé du drapeau, uniforme, équiper toute l’équipe éducative de bombes lacrymogènes, repas sans alternatifs ou menu de substitution…
La gestion des repas par la municipalité RN est au cœur du combat des insoumis de Marignane. Les enfants sont servis dans une assiette unique non compartimenté et doivent faire le tri sans menu de substitution ou alternative. Cette situation est alarmante puisque ce repas non compartimenté ne prend pas en compte les allergies ou intolérances alimentaires.
En faisant suite aux actions, mobilisations et vigilances des insoumis de Marignane, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI et député des Bouches du Rhône, a signalé le 28 février 2025 au procureur de la République, au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, des propos et faits racistes, transphobes tenus par le maire de la ville.
Depuis la constitution de leur groupe d’actions, les insoumis de la ville multiplient les initiatives. En 2024, ils ont lancé une vaste campagne d’inscription sur les listes électorales. Après trois mois d’intense militantisme, la liste menée par Manon Aubry a réalisé 10%, faisant de la France insoumise la seconde force politique à Marignane.
Cette victoire électorale est le résultat de leurs combats acharnés contre la municipalité d’extrême droite, d’autant plus qu’il s’agit du tout premier groupe d’action crée à Marignane. « Cela nous redonne un espoir immense (…) Comme mères de familles, nous sommes exposées personnellement à la violence politique quotidienne de cette mairie RN » témoigne Sabrina, soulignant les menaces quotidiennes pendant les collages mais aussi les intimidations sur les marchés : « Nous avons déjà été intimidés sur le marché alors que nous tractions avec le député LFI Sébastien Delogu, c’est inacceptable ». Avec d’autres camarades, Sabrina a aussi été pris à partie par la municipalité lorsqu’elle avait dénoncé dans un procès verbal des irrégularités constatées lors des opérations électorales dans le cadre des élections européennes de 2024.
« Malgré toutes les intimidations, nous continuerons sans relâche. L’espoir ce sont également les liens que nous avons tissés avec les commerçants et les habitants qui sortent petit à petit de leur isolement. » rajoute Mariama.
Comme deuxième force politique à Marignane, les insoumis portent un espoir pour tous les habitants. Très implantés sur la ville, ils participent aussi activement à la réussite des grandes dates de mobilisations, à l’instar de la manifestation du 22 contre l’extrême droite et le racisme mais aussi du 1er mai. A un an des municipales, les insoumis de Marignane, comme partout en France, s’activent minutieusement pour proposer une alternative de rupture sur la ville. Fort de leurs succès et du soutien des habitants, ils ont entamé un travail programmatique et se réuniront bientôt lors d’une prochaine assemblée générale.
Alladine Salim
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