Nouvelle déclaration de principes : Le PS renonce à ses « espérances révolutionnaires » (Le Figaro)

dimanche 27 avril 2008.
 

Entre les socialistes, il existe quand même des points communs. La preuve par l’écrit. Première étape discrète de leur congrès, où ce sont surtout les divergences qui pourraient apparaître, l’adoption d’une nouvelle « déclaration de principes ». Ce texte, où sont définis les objectifs du socialisme, se veut comme une « carte d’identité » pour le PS. L’historien Alain Bergounioux, qui a dirigé sa rédaction avec toutes les sensibilités du parti, et le député européen Henri Weber présentent aujourd’hui le projet qui doit être adressé aux fédérations du PS et qui sera soumis au vote des militants en juin. Mais les adhérents ne sont pas invités à trop s’engager dans un débat idéologique : le vote doit être « consensuel », a demandé la direction du parti.

La déclaration de principes du PS avait été actualisée pour la dernière fois en 1990, après la chute du mur de Berlin, pour prendre en compte « la faillite des sociétés bureaucratiques ». À l’époque, le PS, empêtré dans les difficultés du second septennat de François Mitterrand, avait accouché d’un document « minima­liste », raconte Henri Weber. « La guerre de succession pour le leadership faisait rage, la déclaration de principes était le cadet des soucis des socialistes. » Toute ressemblance avec la situation actuelle...

Débat sur l’Europe

Dix-huit ans plus tard, au-delà de l’héritage commun (la philosophie des Lumières, la Révolution française, le souvenir de la Commune, la République, etc.) et des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, de laïcité ou d’internationalisme réaffirmées, la nouvelle déclaration, en 21 articles, remet de l’ordre dans les principes du Parti socialiste, qui veut désormais « rassembler toutes les cultures de la gauche ».

En 1990, le PS mettait « le réformisme au service des espérances révolutionnaires ». Aujourd’hui, l’horizon a changé : le PS se présente nettement comme « un parti réformiste » : « Il porte un projet de transformation sociale radicale. Il sait que celle-ci ne se décrète pas. »

Même évolution à l’égard du marché : en 1990, le PS expliquait ne pas « méconnaître les règles du marché » mais « agir pour le dépassement » du capitalisme. Cette fois, tout en maintenant une critique du capitalisme, notamment financier, les socialistes s’affirment clairement « partisans d’une économie so­ciale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux ». Le développement durable figure désormais parmi les objectifs du socialisme. Mais la référence au « principe de précaution » est intégrée avec... beaucoup de prudence. « Les risques sont insépa­rables du développement de la science », prévient le texte.

Un dernier point a suscité le débat lors des réunions de la commission présidée par Alain Bergounioux : le chapitre européen. Le sénateur de l’Essonne, Jean-Luc Mélenchon, qui avait mené campagne en 2005 contre le projet de Constitution européenne, a défendu une lecture critique de la construction de l’UE. Mais il n’a pas été suivi par les anciens tenants du non. La déclaration de principes s’en tient donc aux valeurs et à l’avenir. Le PS se présente comme un « parti européen » et « revendique le choix historique de l’Union européenne et de la construction d’une Europe politique ». .


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message