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Le patronat a produit Hitler comme Volkswagen produisait des voitures, Krupp des canons et IG Farben de l’essence synthétique. Il s’agit là d’une évidence incontournable.
Je vais m’en tenir ci-dessous à lister quelques faits significatifs :
Commençons par quatre faits connus, reconnus, jamais contestés :
Fritz Thyssen, grand patron de la sidérurgie, homme le plus riche d´Allemagne, donne à Hitler 100000 marks-or en 1923 ! Un mark-or vaut alors 1000 milliards de marks. Disposant d’une telle somme dans une Allemagne en plein désastre monétaire, Hitler peut financer l’encadrement, la communication et les déplacements du parti nazi.
En 1930, Fritz Thyssen participe avec quelques autres industriels à l’achat d’un grand bâtiment (la Braune Haus) et à sa rénovation pour y installer le nouveau Quartier Général du NSDAP. Ils entament aussi une campagne afin d’encourager les industriels à travailler avec le NSDAP.
Membre du parti nazi, il déploie une grande énergie avec d’autres grands patrons pour convaincre largement le patronat de s’engager derrière Hitler.
Lorsque les nazis connaissent un demi-échec électoral fin 1932 et une marginalisation importante dans la société allemande suite aux nombreuses exactions de leurs bandes armées (SA et SS), Thyssen participe à la grosse délégation du patronat allemand ( notamment avec Hjalmar Schacht et Kurt Freiherr von Schröder) qui se rend chez le président Hindenburg pour le convaincre de choisir Hitler comme chancelier.
Continuons par quelques informations concernant les liens entre Thyssen et des branches importantes du patronat US pour financer Hitler
Le financement du parti nazi transite par la Bank voor Handel, entreprise familiale des Thyssen basée à Scheepvaart à Rotterdam.
L’avocat et homme de confiance de cette banque n’est autre qu’ Allen Dulles, (futur directeur de la CIA, à l’époque salarié du célèbre cabinet international d’avocats Sullivan & Cromwell basé à New-York).
Fritz Thyssen crée en 1924 à New-York, la Union Banking Corporation, filiale de la Bank voor Handel pour gérer les investissements de sa société aux Etats-Unis. Dans ce pays, il est en relation d’affaires dense avec William Averell Harriman, magnat des chemins de fer US et banquier. Au 39 Broadway Street, les locaux de la Union Banking Corporation et de la banque d’investissement W.A. Harriman & Co sont les mêmes. Quatre des fondateurs d’UBC y sont au titre de Harriman & Company. Un rapport émanant du congrès US confirme cette osmose. UBC va plus loin dans le soutien au nazisme : elle transfère illégalement des technologies de carburant pour la Luftwaffe.
George Herbert Walker et son gendre Prescott Bush (grand-père du futur président US George W Bush) sont des dirigeants à la fois de Brown Brothers Harriman & Co et de l’Union Banking Corporation.
Des millions de dollars transitent de la banque de Thyssen (voor Handel) et de la Bush-Harriman Union Banking Corporation (UBC) pour créer et payer les Sections d’Assaut nazies ainsi que la communication de masse du parti nazi.
Tous ces transferts de fonds considérables sont cachés par les techniques habituelles du grand capital international. Ainsi, lorsque la société sidérurgique Thyssen fusionne avec la Silesian Coal and Steel Company, des personnalités privées américaines en sont portées propriétaires. Ainsi, la nouvelle société issue de la fusion ( la United Steel Works) peut utiliser les profits considérables pour virer des fonds sur les comptes privés de dirigeants nazis dont Hitler. Ces versements provenant des Etats-Unis vont continuer jusqu’en 1944.
Qui dirige cette United Steel Works ? encore Prescott Bush.
Qui dirige la nouvelle holding nommée Consolidated Silesian Steel Corporation ? John Foster Dulles (futur chef de la politique internationale des USA et frère d’Allen Dulles alors chef de la CIA, tous deux avocats de la multinationale United Fruit pour laquelle ils organiseront le coup d’état contre le président Guzman en 1954 au Guatemala).
Pendant la Seconde guerre mondiale, l’Upper Silesian Coal and Steel Company ainsi que l’United Steel Works dépendent du travail forcé effectué à Auschwitz par les prisonniers du camp de concentration : profit maximum garanti.
A2) Kurt von Schröder et Hitler, patronat banquier, grand capital transnational et nazisme
Le baron Kurt von Schröder est l’héritier d’une vieille et grande famille de banquiers allemands. Président du groupe patronal (banquiers et industriels) de la Ruhr au début des années 1920, il finance également les nazis.
Dans le petit monde du grand capital, notons qu’Allen Dulles le représente, comme Thyssen, sur le terrain juridique. Il devient directeur d’une aciérie de Fritz Thyssen. Lui aussi est en relation d’affaires dense avec Averell Harriman, son petit frère E. Roland Harriman, et W. Prescott Bush (père de George Bush père et grand-père de George W. Bush, présidents des États-Unis).
Il anime un groupe d’investissement comme trésorier et finance le NSDAP par cet intermédiaire.
Membre du parti national-socialiste, il dirige avec Hjalmar Schacht le Cercle Keppler, regroupant autour de Wilhelm Keppler un groupe d’hommes d’affaires pro-nazis.
Il fait partie des vingt hommes d’affaires qui adressèrent au Président Hindenburg le 19 novembre 1932, une pétition exigeant la nomination de Hitler à la chancellerie du Reich.
C’est dans sa propre maison qu’est organisée l’entrevue secrète entre Adolf Hitler et l’ex chancelier Franz von Papen (Centre catholique) le 4 janvier 1933, prélude à la mise en place de la coalition des droites Hitler-von Papen-Hugenberg qui va mener les nazis au pouvoir.
Plusieurs sources affirment qu’il servit d’intermédiaire à l’entreprise ITT (International Telephone and Telegraph) pour qu’elle finance la SS, y compris en 1944. Notons qu’ITT joua un rôle important aux côtés de Franco comme dans le coup d’état de 1973 contre Salvador Allende.
Selon l’historien et économiste Antony C. Sutton (institution Hoover), Kurt von Schröder joua un rôle important dans le processus complémentaire entre le monde de la finance (dont Wall Street) et la montée de Hitler.
A3) Wilhelm Keppler et IG Farben
Directeur d’une entreprise de produits chimiques, Wilhelm Keppler adhère au parti nazi en 1927. Rapidement nommé conseiller économique d’Adolf Hitler, celui-ci le charge de mettre en place un cercle d’industriels favorable au nazisme, pouvant contribuer à le financer et à l’aider dans son ascension vers le pouvoir.
Vont participer à ce groupe des personnalités éminentes du patronat allemand comme :
Emil Hellferich, président du conseil d’administration de la plus grosse compagnie maritime du pays et président du comité directeur de la German American Petroleum Co (propriété à 94% de la Standard Oil du New Jersey).
Emil Meyer, président de la Dresdner Bank et dirigeant influent de succursales en Allemagne d’ITT et de General Electric.
Hjalmar Schacht
August Rosberg, directeur général du groupe chimique Wintershall AG
Friedrich Reinhard, directeur de la Commerz und Privatbank
M. Steinbrink, administrateur du cartel de l’acier allemand
Erwald Hecker, grand patron de la sidérurgie
Fritz Kranefuss, membre du comité directeur de la Brabag qui regroupe les compagnies minières du pays.
le comte de Bismark, petit-fils du chancelier
(né le 14 décembre 1882 à Heidelberg et décédé le 13 juin 1960 à Friedrichshafen) est un homme d’affaires allemand, membre du parti nazi. Il est le conseiller économique d’Adolf Hitler. Avec l’aide de Hjalmar Schacht il réunit une pétition de vingt industriels et banquiers allemands suppliant Paul von Hindenburg d’appeler Adolf Hitler au poste de chancelier le 19 novembre 1932. Traduit lors du procès des ministres par le tribunal de Nuremberg il est condamné en 1949 à 10 ans de prison. Il est finalement libéré en 1951.
A4) Compléments sur l’implication du patronat US dans le financement du nazisme
Plusieurs grandes sociétés américaines ont directement financé Hitler et le NSDAP. C’est le cas par exemple de la Standard Oil Company, de General Motors et la Banque(Rive) de Poursuite
http://www.mariosousa.se/quiavaitpa...
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