Près d’un milliard de personnes menacées par la famine

jeudi 16 octobre 2008.
 

Les paysans aux chefs d’Etat, à la FAO : il est temps de changer les politiques alimentaires ! (Via campesina, Conféfération paysanne...) milliard de personnes menacées par la famine

La situation de la faim dans le monde est alarmante, a affirmé le rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation Olivier De Schutter. La crise a jeté plus de cent millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, a-t-il dit.

Plus de 925 millions de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim, indique l’expert de l’ONU dans un communiqué à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, contre 848 millions l’an dernier. Les progrès pour réaliser les Objectifs de l’ONU pour le Millénaire ont été inversés dans toutes les régions, ajoute le successeur de Jean Ziegler.

Les brutales hausses de prix alimentaires en 2007 et au début de 2008 ont laissé des traces sérieuses parmi les familles les plus pauvres, même si les prix ont baissé depuis juin.

Des intiatives doivent être prises par l’Etat afin de s’assurer que les biens alimentaires restent abordables, plaide le professeur belge. Les petis paysans et les pauvres urbains doivent en particulier être aidés par des mécanismes de protection.

A Londres, l’organisation humanitaire Oxfam a affirmé que l’inflation galopante du prix des aliments de base, comme le riz et les céréales, a poussé cette année 119 millions de personnes de plus dans une situation de famine.

Dans un rapport distinct, l’organisation CARE international a précisé que 17 millions d’habitants de la Corne de l’Afrique sont menacées par la famine, dont 6,4 millions uniquement en Ethiopie et la moitié de la population somalienne.

Catastrophes naturelles, conflits et hausse des prix alimentaires sont autant de facteurs qui, cumulés, ont poussé des millions de personnes vers la famine.

16 octobre 2008 10:22

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Les paysans aux chefs d’Etat, à la FAO : il est temps de changer les politiques alimentaires ! (Via campesina, Conféfération paysanne...)

Alors que la FAO s’attend désormais à ce que la faim touche 100 millions de personnes supplémentaires d’ici la fin de l’année, les chefs d’Etat et dirigeants du monde entier sont réunis à Rome pour la « Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire : les défis du changement climatique et des biocarburants » organisée par la FAO.

Le mouvement international de paysans Via Campesina se réjouit de ce soudain intérêt porté à l’alimentation et à la production agricole, mais rappelle aux gouvernements et aux institutions internationales que les crises climatique et alimentaire actuelles ne sont elles pas le résultat d’une catastrophe naturelle soudaine.

Elles sont le fruit de décennies de politiques de libéralisation commerciale et d’intégration verticale des activités de production, de transformation et de distribution au sein des agro-industries.

C’est pourquoi, les gouvernements doivent aujourd’hui prendre toutes leurs responsabilités quant à ces crises et mettre en ouvre des actions déterminées pour les résoudre.

Même si elles produisent des aliments, la plupart des familles de paysans souffrent elles aussi de la hausse actuelle des prix de l’alimentation, aux côtés des travailleurs urbains. La plupart d’entre elles ne possèdent pas la terre qu’elles cultivent, produisent pour l’exportation ou doivent rembourser des dettes, si bien qu’elles peuvent être considérées comme des salariés agricoles.

Depuis des décennies, les pays ont été forcés d’ouvrir leurs marchés et d’importer des aliments. Ils ont perdu leur capacité à se nourrir eux-mêmes, les rendant excessivement vulnérables aux prix du marché mondial. Ceci contribue à expliquer les récentes émeutes de la faim dans différentes parties du monde.

A la faveur du principe de "libre-échange", l’alimentation est considérée aujourd’hui comme une marchandise semblable aux autres, sujette à la recherche de profit et aux spéculations financières. Les actuelles hausses des prix peuvent ainsi être reliées à la spéculation orchestrée par les négociants et investisseurs majeurs puisque la production alimentaire est désormais en concurrence avec celle destinée aux agro-carburants, aggravant d’autant la crise, comme le fait le changement climatique.

De plus, les gouvernements ont démantelé les politiques agraires qui bénéficient aux productions alimentaires et ont soutenu les transnationales productrices de semences, de pesticides, de fertilisants et d’aliments, renforçant ainsi le contrôle de ces dernières sur la chaîne alimentaire. Le développement de l’agriculture industrielle a détruit l’environnement, encouragé la sur-exploitation des sols et contribué largement au réchauffement planétaire (en étant à l’origine de 17,4 à 32 % des émissions de gaz à effet de serre). Parallèlement, les producteurs familiaux ont été évincés de leurs terres et poussés vers la pauvreté. Forts de ces expériences, les paysans et petits producteurs familiaux rejettent dès lors les promesses de la « Nouvelle révolution verte » et des prétendues semences « miracles » que sont les OGM.

Les petits producteurs et paysans familiaux réunis au sein de La Via Campesina déplore que la participation de la société civile à la Conférence de haut niveau de la FAO soit déniée. Ils rappellent aux chefs d’Etat qu’il est temps que les gouvernements se concentre sur une production alimentaire durable à petite échelle et sur les marchés locaux. Ces choix permettront une régénération des sols, une économie de carburant et une réduction du réchauffement planétaire. Ils donneront également des emplois à des millions de paysans, de pêcheurs, de pastoralistes et de tous ceux qui contribuent à nourrir le monde.

Notes

Les paysans de la Via Campesina, venus du monde entier (Mexique, Espagne, Indonésie, Togo, Mali, Etats-Unis, Brésil, France, Corée du Sud, Paraguay, Nicaragua et Argentine) et présents à Rome sont prêts à répondre aux demandes d’interviews.

Les paysans et leurs alliés organisent une cérémonie symbolique au Temple romain de Cérès, déesse des moissons.

Source : Communiqué des organisations paysannes - Confédération paysanne, Via campesina, Roppa( réseau des organisations paysannes et producteurs d’Afrique de l’Ouest),organisation des paysannes coréennes (Yoon geum soon)


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