Beaucoup aurait pu penser que les idées de gauche allaient être mises en pratique sous les mandats de Mitterrand (1981-1995).
Or, à partir de 1982, c’est une politique de droite qui est menée.
Ceci est vérifié par les faits suivants -liste non exhaustive, partiale et perfectible des décisions de droite prises par le PS quand il est au pouvoir :
Les années Mitterrand avec un Premier ministre du PS : La 2ème droite
1982-83 : Le PS abandonne la politique économique et sociale de gauche. C’est la politique de « rigueur économique » décidée par le gouvernement Mauroy. Jospin parle de « la parenthèse libérale ».
C’est notamment le Gel des salaires (« désinflation compétitive » de Jacques Delors), les salaires ne sont plus augmentés en fonction de l’augmentation des prix.
Nous constatons que cette parenthèse ne s’est pas refermée de nos jours.
Ci-dessous, des liens tirés du journal Fakir qui expliquent ce retournement idéologique :
Le grand lâchage de la classe ouvrière.
La semaine où la gauche bascule.
1982 : Début du chantier de la centrale nucléaire Superphénix qui sera un fiasco.
1983 : Des malaises économiques, sociaux, culturels et surtout des assassinats racistes subis par les populations immigrées (notamment maghrébines) provoquent la Marche pour l’égalité et contre le racisme (de Marseille à Paris). Récupérée politiquement depuis 1984 par le PS qui encourage « SOS Racisme » (antichambre des notables du PS dont le parcours d’Harlem Desir est un bon exemple), les causes de cette Marche sont peu à peu oubliées. L’expression « Marche des Beurs » (termes neutres et dépolitisés) est en effet restée dans les mémoires au détriment des revendications initiales (pour l’égalité et contre le racisme) qui sont toujours d’actualité.
1983-84 : La politique de Françafrique n’est pas remise en cause. Au Tchad, soutien du dictateur Hissène Habré (opération Manta, 4000 soldats).
1985 : Minage et coulage du Rainbow Warrior de Greanpeace (qui s’oppose aux essais nucléaires français dans le Pacifique) par les services secrets français. Le photographe de Greenpeace, Fernando Pereira, décède suite à l’explosion du bateau.
1984-86 : Gouvernement Fabius. Signature de l’Acte unique européen (il prépare le traité de Maastricht) qui s’oppose aux idéaux économiques de gauche. Aussi, la libéralisation de l’audiovisuel fait apparaître des chaînes de télévision commerciale TV6 (M6 de nos jours) et La Cinq (aujourd’hui disparue) dirigée par le mafieux Berlusconi.
Le ministre P. Bérégovoy fait voter la loi de déréglementation des marchés financiers.
1983-84 : La politique de Françafrique n’est pas remise en cause. Au Togo, protection du dictateur (depuis 1967) Eyadéma (150 parachutistes sont envoyés).
1987 : Assassinat au Burkina Fasso de Thomas Sankara (un des rares chefs d’État africain a avoir instauré une « révolution progressiste » face au néo-colonialisme). La politique de Françafrique n’est pas remise en cause pendant le premier septennat de Mitterrand.
Second septennat Mitterrand avec Premier ministre du PS :
1988-1993 : Gouvernement Rocard (PS), Cresson (PS) et Bérégovoy (PS)
Le ministre P. Bérégovoy fait réduire la fiscalité sur les revenus du capital (rente), allège le contrôle des changes (entre les devises F, Marks, $, £…) et supprime l’encadrement du crédit (au profit des investisseurs/spéculateurs et des banques).
Campagne pour le Oui pour le référendum duTraité de Maastricht de 1992 qui s’oppose à une Europe solidaire, partageuse de richesses.
Ouverture pour les actionnaires du capital d’entreprises d’État, notamment Renault (nationalisé après la 2de Guerre mondiale pour sa collaboration avec l’Allemagne nazie) et le Crédit Local de France (qui fusionne avec le Crédit Communal de Belgique pour créer la catastrophique Dexia dont de nombreuses communes, Saumur y compris, seront victimes).
Création de la CSG (Contribution sociale généralisée), nouvelle taxe de 1,1% sur les salaires.
Alors député, F Hollande décrit les privilèges des ÉNArques/oligarques/cumulards. Ces privilèges ne seront pas remis en cause par la suite. Sur le plan international, la politique de Françafrique continue :
1990 : Au Gabon, protection du dictateur Omar Bongo (au pouvoir depuis 1967) face à des émeutes (opération Requin, 2000 soldats) .
1991 : Envoi de 1000 soldats à Kinshasa après des manifestations contre le dictateur Mobutu (au pouvoir depuis 1965).
1990-1994 : Opération Noroît au Rwanda pour soutenir le gouvernement Habyarimana (au pouvoir de puis 1973). Sous couvert d’action humanitaire, l’opération Turquoise (2500 hommes) a contribué à ce qu’aucun responsable du génocide ne soit arrête et que la plupart puisse quitter le pays.
Pour approfondir, voir l’entretien vidéo de J-P Garnier (photo ci-dessus) et son ouvrage avec L Janover : La Deuxième Droite et le documentaire Le grand bond en arrière.
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