Méfiez-vous du libéralisme ! Les acquis de la République sont menacés ! (AG 4/02/06)

mardi 14 février 2006.
 

Intervention lors de l’AG PRS12 du 4 février 2006 de notre camarade britannique puis australien Norman Marchington, militant de longue date. Il fit partie des troupes de débarquement en Normandie en juin 1944.

Je suis très content de participer à une réunion aussi intéressante. Britannique ayant vécu longtemps en Australie, je n’ai pas la même facilité de parole que vous en français. Ce que je peux vous dire est le résultat de mon expérience. Pour comprendre les menaces qui pèsent sur les acquis de la République, il faut remonter à la période qui suivit 1939-1945. En ce temps-là, les nations européennes avaient beaucoup souffert des ravages de la guerre et se trouvaient sans argent suffisant pour réaliser les programmes urgents de reconstruction.

Les Etats-Unis (nation la plus riche du monde) étaient là pour prêter les fonds nécessaires. Il y avait très peu d’altruisme dans ce geste qui a donné aux Américains une trop grande influence sur la politique étrangère de chaque emprunteur.

Ecoutons Monsieur Philip Lader, ancien amiral américain, devenu ambassadeur à Londres (Financial Times du 19 novembre 1987) : « Le projet Marshall Plan était le début de la Globalisation. Les Américains voulaient arrêter le communisme en Europe ; c’était la première fois que le militaire et les intérêts économiques étaient liés très solidement ». Autrement dit, sans exagération, les Américains se sont engagés alors dans un projet d’impérialisme économique et militaire en Europe avec l’accord des Etats européens.

Comment ?

Les Américains allaient pousser à des privatisations « made in America », parce qu’il n’y a rien de mieux pour éradiquer les points d’appui républicains et socialistes que d’attaquer toutes les institutions et services publics qui étayent une société démocratique.

Pour exécuter leur programme, les Américains ont trouvé deux agents très bien disposés :
-  Margaret Thatcher, animée d’une haine pathologique contre le socialisme, a privatisé les mines de charbon, les chemins de fer, la Poste, les services du trafic aérien, partiellement la Santé et l’Eduction... « donnez-moi encore deux périodes de pouvoir et j’exterminerai le socialisme pour jamais » dit-elle.
-  Tony Blair, premier ministre, un infiltré conservateur au sein du Parti travailliste, continue cette trahison.

En France aussi, vous transférez de plus en plus des services du public au marché. Tout cela, c’est la mise en application de la doctrine monétariste de Friedman ( vous avez deviné, c’est... un Américain, bien sûr).

Les conséquences de ces privatisations, ce pouvoir des lobbies, cette monopolisation des richesses (mal nommés néo-libéralisme ou ultra libéralisme), ce peut être une dérive vers un Etat tout à fait fasciste si une période propice à l’extrême droite arrive.

Comment réagir ?

-  en montrant notre mécontentement devant le bureau des députés pour attirer l’attention des citoyens du département
-  en dénonçant les commissaires diaboliques de l’Union européenne, aux ordres des grands patrons, qui sont en train de réécrire la Constitution de la France et de vouloir démanteler tous les services nationalisés. Pour eux, les services publics, c’est le communisme qui impose des restrictions à l’activité économique individuelle. Oh, la, la ! Sonnez les cloches d’alarme ! Ce sont ces commissaires qui représentent aujourd’hui une menace pour la souveraineté populaire et la souveraineté des patries.
-  en trouvant les meilleurs moyens, avec l’aide de spécialistes pour recouvrer, conserver l’autorité publique dans les services publics (EDF, GDF, SNCF, aviation, autoroutes...
-  en étant des artisans d’une Union de la Gauche permettant d’aider à tout cela.

Je veux terminer en vous citant Peter Mandelson ( The Guardian du 3 mrs 1998) : “Democracy has passed its self by date », c’est à dire : la démocratie est passée. Notre rôle est de la défendre.


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