Les Renault-Sandouville montrent le chemin !

mercredi 8 octobre 2008.
 

Ainsi Sarkozy, chef d’un Etat qui possède 15 % du capital de Renault, a voulu venir parader à Sandouville où la direction fait subir aux ouvriers 15 jours de chômage par mois en attendant de supprimer 1000 emplois.

Les salariés de Sandouville, avec le soutien de salariés des équipementiers et des sous-traitants des environs, ne l’ont pas laissé faire. En grève à l’appel de leur syndicat CGT, ils ont manifesté leur légitime colère alors que les gros actionnaires de Renault se gavent de bénéfices (+ 20 % sur les 6 premiers mois de 2008 !). Protégé par 200 CRS, Sarkozy a finalement dû rebrousser chemin et n’a pu poser pour la caméra devant les chaînes de montage ni refaire le coup du président ami des milliardaires et proche des ouvriers, appelant à l’« union nationale » des travailleurs et des patrons face à la crise.

Il a pourtant promis que « l’usine de Sandouville ne fermera pas, on va y monter un véhicule utilitaire en 2012 ». Mais les travailleurs ne sont plus dupes : que va-t-il se passer d’ici là ? Quel avenir réel pour l’usine alors que le montage des véhicules utilitaires est généralement le préalable à la fermeture d’un site (ce fut par exemple le cas à Billancourt) ? Et quelle confiance accorder à la parole de Sarkozy, l’intime des grands patrons, qui avait déjà juré aux gaziers qu’on ne privatiserait pas GDF ou aux métallos d’Arcelor qu’on ne fermerait pas l’usine de Gandrange ? D’autant que Sarkozy soutient le pdg Carlos Ghosn dont le but affiché est de faire de Renault le groupe le plus rentable d’Europe. Ce qui signifie clairement, et la suppression annoncée de 6000 emplois dans le groupe en témoigne, la casse des sites de productions et de recherche dans notre pays, c’est-à-dire la désindustrialisation de régions entières et les délocalisations là où l’exploitation a encore moins de limites qu’en France.

C’est ce grand ami du Capital que les salariés de Renault-sandouville ont justement accueilli en scandant « Sarkozy, t’es foutu, les Renault sont dans la rue » avant d’en appeler au « tous ensemble ». Oui, les salariés de Renault, mais aussi l’ensemble des travailleurs exploités du privé, des ouvriers licenciés ou « plansocialisés », comme des postiers, des enseignants, des hospitaliers, des assurés sociaux... sont « tous ensemble » victimes de la politique du Capital mise en musique par Sarkozy et l’UE qui cassent l’industrie et les emplois, compriment les salaires, démantèlent les services publics et les systèmes solidaires pour les « refiler » au privé. Et qui subventionnent avec l’argent public (à coups de centaines de milliards d’euros) les grands groupes privés quand éclate leur crise. Les « caisses sont vides » pour les travailleurs, mais pas pour les grands capitalistes !

Mais les temps changent et la colère monte. Après les Goodyear ou les ouvriers du Livre CGT qui ne baissent pas pavillon, après les étudiants et la jeunesse en 2006, après les cheminots ou les traminots marseillais, après les grèves pour les salaires chez Carrefour... les luttes se développent en France et la nécessité du « tous ensemble en même temps » pour résister et gagner est chaque jour plus évidente.

Celui qui ironisait il y a peu sur les « grèves invisibles » en France a dû battre en retraite face aux ouvriers de Sandouville ! Ceux-ci nous montrent le chemin : avec la crise ouverte du capitalisme, le chômage de masse, les licenciements massifs dans l’industrie, la casse des services publics et des acquis sociaux, l’heure est aux grands affrontements de classe avec le grand capital.

Le 6 octobre 2008


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