Mariage forcé de Toulon : en finir avec ces violences !

samedi 15 novembre 2008.
 

Elle a 18 ans, elle est amoureuse mais sa famille a d’autres projets… Elle la séquestre, la torture pour la « punir » de cette insulte à la famille, de ce refus de soumission. Faits divers d’un autre âge ? Non, c’était à Toulon, hier, en novembre 2008, un drame parmi tant d’autres.

Ces actes de violences inqualifiables sur cette jeune fille sont inexcusables et doivent être punis. Mais suffit-il d’encourager les victimes des tels actes à porter plainte comme le propose Mr Falco, maire de Toulon ?. Est-ce si simple ? Non.

L’expérience du Planning Familial montre que dans le cas de violence dans la famille et au sein du couple, porter plainte se double de réelles difficultés à faire face au chantage affectif, aux violences psychologiques, physiques ou économiques et, dans le cas présent, refuser un mariage est une chose, porter plainte contre ses propres parents en est une autre ! Le législateur l’a bien compris en portant la prescription des crimes sexuels à 20 ans après la majorité de la victime.

Mais avant d’en arriver là, le chemin est long. Le Planning Familial confronté à ces situations, tient à réaffirmer l’absolue nécessité de l’information et de la prévention, des jeunes certes mais aussi de leurs parents : le mariage est un choix, personne n’a le droit d’aller contre la décision d’un ―ou plus souvent― d’une jeune, de décider à sa place[1].

Combien faudra t-il de jeunes filles violées, mutilées pour que l’on s’interroge sur les causes de ces violences et que l’on mette en place des politiques de prévention ? Combien faudra t-il de tels faits pour que soit garanti leur retour en France lors de mariages à l’étranger, que soit facilité la délivrance rapide de laisser-passer par les services consulaires, que soit concrètement soutenu le travail de terrain des associations, les seules actuellement à proposer des réseaux d’accueil et d’aide pour ces jeunes en situation de mariages forcés ?

Porter plainte ne suffit donc pas. La pénalisation des parents est une fausse bonne solution car la conséquence première serait une culpabilisation encore plus grande des jeunes filles qui ne les conduirait qu’à se taire ou à se résigner, prises dans une situation de conflit de loyauté.

Une seule voie possible donc : dénoncer ces violences inacceptables par des campagnes nationales relayées sur le terrain notamment par des prises de position nettes de la part des Préfectures, par la formation des professionnels et par des moyens affectés aux associations assurant le travail en réseau comme le fait Le Planning Familial[2].

Aujourd’hui, aider les jeunes filles à dire non parce que c’est leur droit, parce que c’est leur choix, c’est dire oui au droit de toutes les femmes à décider de leur vie, à disposer de leur corps et c’est refuser toutes les violences faites aux femmes.

Contact :

Marie-Pierre Martinet : 01 48 07 81 00 - 06 70 19 83 48


[1] Convention de 1962 de l’ONU sur le consentement du mariage & Résolution 1468 du Conseil de l’Europe du 05/10/2005

[2] www.mariageforce.fr


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