Il arrive parfois que des personnalités refusent la distinction présidentielle.Telle Michèle Audin qui, en toute courtoisie, a décliné l’offre de Nicolas Sarkozy. Le 30 décembre 2008, il voulait décerner à cette scientifique le grade de chevalier de la Légion d’honneur pour sa « contribution à la recherche fondamentale en mathématiques et à la popularisation de cette discipline ».
« Je ne souhaite pas recevoir cette décoration », écrivait-elle, fermement, le 1er janvier, dans son courrier au chef de l’État. Pour la fille de Maurice Audin, la décision du président de la République est « incompatible » avec son silence assourdissant qui avait suivi la lettre ouverte adressée par sa mère. C’était le 19 juin 2007. Josette Audin reprenait, une fois de plus, sa plume pour renouveler sa requête que la vérité soit enfin révélée sur son époux, torturé à mort par les paras en 1957. « Je vous demande simplement de reconnaître les faits, d’obtenir que ceux qui détiennent le secret, dont certains sont toujours vivants, disent enfin la vérité, de faire en sorte que s’ouvrent sans restriction les archives concernant cet événement. »
Une lettre sans réponse. Un mépris présidentiel que Michèle Audin ne saurait cautionner. Aînée de la famille de trois enfants, elle avait trois ans quand des militaires de l’armée française avaient fait irruption dans l’appartement, à Alger, pour emmener son père, mathématicien communiste, luttant pour la paix et l’indépendance de l’Algérie. Le geste, digne, de Michèle Audin contribuera-t-il à faire sortir Nicolas Sarkozy de son long silence ?
MK
Date | Nom | Message |