Le fin lettré Nicolas Sarkozy affirme "j’ai la banane"

vendredi 27 mars 2009.
 

Un fin lettré satisfait

Le chef de l’Etat a dit devant les députés UMP sa confiance dans le fait que « tenir le cap » des réformes paiera en 2012.

Malgré la crise ­ dont il s’est d’ailleurs entretenu une demi-heure au téléphone hier avec son homologue Barack Obama, ­ Nicolas Sarkozy assure « avoir la banane » et a exhorté les députés UMP à soutenir sa politique, qui « paiera ». « Je me fais taper dessus mais j’ai la banane. C’est dur pour moi aussi mais en même temps, je rêvais d’être président de la République et je le suis, donc ça va… », a lancé le chef de l’Etat qui recevait hier les députés UMP pour un cocktail à l’Elysée.

« Je comprends que c’est très dur pour vous, mais la crise nous rend notre liberté car on ne réfléchissait plus avant. La crise nous donne la possibilité de renouveler notre corpus idéologique », a-t-il ajouté, selon des témoins, lors d’un exercice de questions-réponses dans la salle des fêtes. « Les gens nous seront reconnaissants de tenir le cap. Pas une seule réforme ne nous apporte pas d’emmerdes. On a besoin de vous et ça paiera », sous-entendu en 2012, a-t-il poursuivi.

Faisant une nouvelle fois la comparaison avec son prédécesseur Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy a estimé « qu’on perd quand on est faible » et qu’en « 1995, les électeurs nous ont lâchés » après « l’échec du gouvernement Juppé sur l’assurance-maladie ». Il s’est targué d’avoir à l’inverse, avec François Fillon, « rétabli l’image de la France » en agissant sur ses « trois handicaps : les 35 heures, les grèves et la fiscalité ».

Au risque de déclencher une nouvelle polémique avec les syndicats, le chef de l’État a affirmé que « quand il y a une grève comme celle du 19 mars, le pays n’est plus paralysé ». Et de prévenir sa majorité qu’il était hors de question pour lui de bouger sur le bouclier fiscal : « Sur la fiscalité, sur le bouclier, prenez-moi bien en photo ! Ma capacité à reculer n’est pas d’un millimètre […] Si on supprime le bouclier, à l’arrivée, on tape sur les classes moyennes ».

On croit avoir affaire à un joyeux farceur, qui aurait réussi une imitation de première force. Et puis non, c’est le vrai, le seul, l’unique (et encore heureux, vous imaginez s’il y en avait 50 comme lui ?). Lisez, relisez, re-relisez… On se pince. C’est bien un président de la République qui parle comme ça, un président. Plus grave, notre président. Enfin, quand je dis « notre », je veux dire le président de notre pays. France, mère des arts…

Aïe ! Aïe ! Aïe ! On est mal, non ? « La banane ! » La grande classe ! Ce type ne cessera pas de nous épater. Avouez que vous êtes scotchés, non ?

Brigitte Blang


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