Georges Frêche, la provocation de trop. Le président du groupe communiste au conseil municipal de Montpellier demande une « protection de la police municipale » lors des réunions

jeudi 22 octobre 2009.
 

Les propos insultants du président de la région Languedoc-Roussillon à l’endroit d’élus montpelliérains ont soulevé l’indignation de toutes les composantes de la gauche.

« Je ne supporte plus le climat de violence et d’intimidation que fait régner Georges Frêche. » Le cri d’alarme émane de Michel Passet, président du groupe communiste au conseil municipal de Montpellier, qui demande une « protection de la police municipale » lors des réunions, après les propos sordides infligés par le président de Région à plusieurs élus montpelliérains le 5 octobre dernier. Ce soir là, dès son arrivée au Conseil municipal de Montpellier, Georges Frêche a laissé libre cours à sa vindicte, quelques jours après la victoire de son « poulain », Didier Codorniou, à l’issue de la consultation interne au PS devant désigner le « premier des socialistes » aux prochaines élections régionales. Première cible, le premier adjoint au maire, Serge Fleurance, coupable à ses yeux d’avoir soutenu son opposant dans la consultation interne, Eric Andrieu. « Salut le traître. Toi je te couperai les c…, tu ne t’en rendras même pas compte », a lancé Georges Frêche, selon le « Midi libre », à l’attention de cet ex-fidèle. Avant de se déchaîner contre le chef de file des non-inscrits, Jacques Touchon : « Je vais te saigner comme un poulet ». Ambiance. Les élus Verts et ceux du NPA en ont aussi pris pour leur grade. « Là, j’ai fait un festival », s’est réjoui, au terme de cette réunion agitée, le président de Région, visiblement fier de lui. « Lamentable », a commenté dans le « Midi Libre », quelques jours plus tard, le maire (PS) de Montpellier, Hélène Mandroux. « Moi-même j’ai été traitée de conne en 2005. Ce sont des comportements destructeurs. C’est intolérable », s’est-elle émue.

Des propos qui trahissent la fracture de plus en plus profonde qui divise les socialistes languedociens, à six mois des élections régionales. « On ne peut plus parler d’écarts. L’intimidation est devenue chez Georges Frêche une ligne de conduite, un mode de fonctionnement permanent. Cela pose de sérieux problèmes au sein de la majorité régionale. Verts et communistes ne se rallieront jamais à une liste d’union dont il tirerait les ficelles », analyse Paul Alliès, conseiller régional socialiste. Exaspéré, le communiste Michel Passet craint en effet que Georges Frêche ne soit devenu « le principal obstacle à un rassemblement de la gauche ». « Ce n’est pas seulement une question de personnalité. Il s’agit d’une stratégie délibérée de terreur, d’omerta, s’indigne-t-il. Si un élu FN avait usé des mêmes insultes, on l’aurait fait expulser. Ce n’est pas parce qu’elles viennent d’un président de région qui se dit de gauche que l’on doit les laisser passer ».

Rosa Moussaoui


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