Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) et François Bayrou (Modem) ont scellé leurs retrouvailles samedi lors d’une réunion transpartisane sur le sommet de Copenhague, aux côtés de Michel Rocard, mais sans le PS.

Ni rouges de confusion ni verts de rage… François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit ont affiché une belle entente lors du « Forum Copenhague », organisé samedi à l’Assemblée nationale à l’initiative d’Europe Ecologie, à l’approche du sommet sur le climat de l’ONU qui aura lieu du 7 au 18 décembre.

Tant il est vrai qu’entre les deux hommes, tout n’est le plus souvent qu’une question de climat ou plutôt de réchauffement climatique… Alors qu’il y a moins de six mois, ils échangeaient des noms d’oiseau lors d’un débat télévisé pour les européennes et semblaient en passe de devenir des adversaires impossibles à réconcilier, les voilà de nouveau réunis pour une curieuse « love story », sous les flashs crépitants des photographes et devant une nuée de caméras, dans l’atmosphère feutrée des salons de l’Assemblée.

A l’évidence, la perspective de Copenhague – et plus encore sans doute celle des régionales et de la présidentielle – justifie bien un minimum d’efforts… « Textos gentils »

Minimisant la portée de ces retrouvailles – « Ce n’est pas une révolution » –, François Bayrou a donc serré chaleureusement la main à « Dany » et assuré que l’incident des européennes était « sans aucun doute » oublié. Un peu auparavant, le coprésident des Verts au Parlement européen, qui a reçu ces dernières semaines coups de fils et « textos gentils » du patron du Modem, déclarait n’avoir « jamais été fâché, c’est lui qui s’était fâché avec moi ». Bref, les feux de l’amour en politique étaient ce samedi à l’orange virant au rose…

Restée plutôt discrète au fond de la salle à l’arrivée de François Bayrou, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, pas très Modem-compatible, n’en a pas moins « regretté » que les partis de gauche, et notamment la numéro un socialiste Martine Aubry, aient brillé par leur absence à ce forum d’Europe Ecologie auxquels ont pris part les députés Eric Diard (UMP), Sophie Auconie (Nouveau Centre) et Jacqueline Fraysse (PCF) venue à titre personnel.

« Au-delà des clivages », on peut avoir, « sans renier ses convictions mais en toute franchise, un débat sur des enjeux qui sont ceux de l’humanité », a-t-elle argumenté, ironisant sur la présence du PS hier au concert L’Ultimatum climatique au Zénith. « L’erreur, c’est qu’on n’a pas invité Yannick Noah aujourd’hui », a-t-elle persiflé.

PS « malade »

Après avoir révélé qu’il avait tenté, sans succès, de « débaucher » le haut-commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse, Martin Hirsch, pour les élections régionales de mars, Daniel Cohn-Bendit a pour sa part jugé « ridicule » la position du PS qui « dit “on ne discute pas avec la droite” ».

« Un grand parti comme le PS devrait être un peu plus raisonnable » a-t-il ironisé, avant de s’amuser d’une hypothétique venue de Ségolène Royal au forum après son intervention à Dijon aux rencontres organisées par Vincent Peillon.

Interrogé par France 2, il a même lancé, un brin provocateur comme souvent : « Si, pour que Copenhague réussisse, il faut attendre que la gauche revienne au pouvoir en France, on est mal barré ! »

Estimant que « le ballet de qui vient, qui ne vient pas » est « bien secondaire », l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard a préféré, lui, se contenter de juger le PS « malade » et laisser le dernier mot à François Bayrou qui a fait valoir que « pour faire quelque chose de sérieux sur le climat comme pour la France, il faut se rassembler »… L’anticipation des échéances électorales de 2012 est en marche.