Le Parti Communiste propose Marie George Buffet comme candidate unitaire anti-libérale

lundi 23 octobre 2006.
 

Par 82 % des délégués réunis hier à Villejuif (Val-de-Marne), le Parti communiste Français a désigné la secrétaire nationale du PCF pour être « proposée » comme candidate du rassemblement antilibéral de gauche en 2007. Voici le texte de la résolution politique adoptée par la Conférence nationale du PCF

Une question est dans toutes les têtes : les élections de 2007 serviront-elles à quelque chose, seront-elles utiles à ma vie ? L’enjeu est considérable : permettre à notre peuple de choisir une politique qui réponde enfin à ses besoins, ses désirs, qui change vraiment la vie.

La politique de la droite (mise à mal des retraites et de la Sécu, casse du droit du travail, casse des services publics, cadeaux fiscaux aux riches, atteintes aux libertés et stigmatisation des jeunes...) est responsable de la situation d’inégalités accrues et d’urgence sociale que vivent beaucoup de Françaises et de Français. En reprendre pour cinq ans serait invivable.

C’est pourquoi nous voulons battre la droite et dans un même mouvement réussir à gauche pour répondre aux attentes, parce qu’à chaque fois qu’une alternative a déçu, la droite au pouvoir et l’extrême droite sont revenues beaucoup plus fortes. Il est urgent et possible d’ouvrir l’espoir de réussir à gauche.

Notre ambition est de relever ce défi, d’ouvrir une nouvelle ère où l’espoir grandit et se concrétise. Sur la lancée de la victoire du « non » le 29 mai 2005, nous voulons saisir la chance historique de donner force au refus du libéralisme en portant un projet alternatif à la hauteur des questions posées. Nous sommes conscients que nous nous attaquons à forte partie en affichant l’objectif de bouleverser l’ordre établi, mais nous savons que c’est la volonté majoritaire de notre peuple. C’est pourquoi, nous entendons bouleverser la donne politique pour battre la droite et réussir à gauche.

1- Le 21 avril 2002, symbole d’un mal profond

Le séisme du 21 avril 2002 fut un terrible cri de colère et de désespoir. Il a manifesté avec fracas le mal-vivre croissant qui frappait les hommes et les femmes de notre pays. Il a rendu compte avec brutalité des impasses démocratiques dans lesquelles notre peuple se débat depuis plus de trente ans. Il a marqué la fin d’une époque.

Tels étaient les symptômes : abstention massive, forte sanction pour la gauche, haut niveau d’une extrême droite menaçante. Et au milieu d’un champ de ruines, la droite, une droite autoritaire, antidémocratique et antisociale, se hissant au pouvoir. Quel terrible échec après cinq ans de gouvernement de gauche !

Tel était le mal : des attentes populaires inassouvies et rabrouées, des inégalités et des injustices progressant au rythme soutenu des offensives libérales et de la pédagogie du renoncement, une démocratie essoufflée, un capitalisme de plus en plus violent.

Depuis trente ans, trois fois la gauche, dominée par le PS, a gouverné la France, trois fois elle a déçu. Trois fois, elle n’a pas transformé radicalement la société. Dans ces circonstances, le Parti communiste, lui-même porte des responsabilités qui lui sont propres. Il n’a pas ouvert suffisamment d’autres horizons, il n’a pas su permettre suffisamment l’intervention populaire, il n’a pas su porter assez fort sa visée communiste.
-  2- L’espoir en chantier

Le 21 avril 2002, alors que d’autres s’empressaient de tourner la page, les communistes ont refusé la fuite en avant. Fortement engagés dans la riposte à la droite, nous avons organisé dans tout le pays des rencontres et des forums citoyens pour écouter, comprendre, tirer les leçons du séisme et essayer d’ouvrir un avenir. Nous avons engagé un travail de réflexion pour une autre conception de la politique et du pouvoir. Nous avons agi pour que se construise une gauche populaire et citoyenne, une gauche courageuse et antilibérale. Nous avons œuvré pour que les aspirations et les énergies présentes dans les luttes puissent investir pleinement la politique.

Pendant cinq années difficiles pour notre peuple, nous avons bataillé au quotidien pour arracher tout ce que nous pouvions arracher.

Nous avons porté les idéaux qui nous ont conduits en politique : ceux d’un monde de justice et de paix, ceux d’une contestation de ce système capitaliste, ceux d’une société dont les hommes et les femmes eux-mêmes soient les maîtres d’œuvre. Nous nous sommes attachés à faire de la politique à ciel ouvert, à mettre tous les choix sur la place publique, à reconstruire ainsi la politique et la démocratie

Pendant ces cinq années, des hommes et des femmes ont lutté vaillamment, et se sont dressés ensemble pour résister à l’offensive sur tous les terrains de la droite et du patronat. Des mouvements puissants se sont levés contre les reculs de civilisation, les régressions sociales : retraites, Sécurité sociale, droit du travail, licenciements, libertés, service public, droits des migrants, droits des femmes, culture, recherche, éducation, jeunesse... Notre parti en a été un acteur déterminé et nous nous sommes attachés à y formuler des propositions pour un futur différent.

Au cœur de ces mouvements ont grandi des aspirations, des propositions, des espoirs, de la politique. Tous n’ont pas été victorieux, car les gouvernements de droite ont refusé de faire droit à la volonté populaire, mais tous ont fait grandir la pertinence et la possibilité d’une alternative politique, tous ont fait reculer la fatalité. Le libéralisme, face auquel la gauche avait fléchi, a été mis en cause, constamment. En écho au grand mouvement de 1995, le combat contre la casse des retraites a exprimé un fort rejet des options libérales. Les révoltes dans les quartiers populaires en novembre 2005 ont douloureusement incarné l’immensité de leurs ravages. On voit grandir le sentiment, pour les nouvelles générations qu’elles vivront moins bien que leurs parents. Mais beaucoup ne s’y résolvent pas, et la bataille victorieuse des jeunes et des salariés contre le CPE, nourrie des combats précédents, a une fois de plus montré l’ampleur de la contestation du système.

3- La genèse d’une dynamique politique nouvelle

A chaque fois qu’il a pu l’exprimer, notre peuple a fait connaître son refus du libéralisme. Cela s’est aussi traduit dans les urnes. Ainsi depuis 2002 la droite au pouvoir a subi des revers électoraux conséquents (régionales, cantonales, européennes). De même le référendum sur le traité constitutionnel européen a vu la victoire du « non », le 29 mai 2005, due à la majorité des salariés, des privés d’emploi, des jeunes, à la majorité du peuple de gauche, a exprimé un rejet profond des politiques libérales et une exigence de solutions nouvelles. Cette victoire populaire, obtenue malgré la mobilisation de tous les moyens de l’Etat et le matraquage médiatique, alors même que le Parti socialiste d’une part et l’UMP de l’autre défendaient le choix inverse, doit beaucoup à la dynamique antilibérale qui s’est fait jour. Elle a laissé entrevoir les prémices d’un renouveau de la politique. A l’occasion de cette bataille un début de jonction s’est opéré entre une partie de la gauche et des acteurs et actrices du mouvement syndical, associatif et altermondialiste. Le Parti communiste a joué un rôle décisif pour faire vivre cette dynamique. Notamment avec les collectifs du « non », ce rassemblement inédit a permis une appropriation populaire des enjeux et levé le voile sur d’autres politiques possibles. Il est apparu au grand jour que les souffrances de notre peuple résultent de choix politiques, en France et en Europe, qui nourrissent la mondialisation capitaliste, et non pas de réalités inéluctables et insaisissables. Devenus collectifs du 29 mai, ils ont poursuivi la bataille pour que le verdict populaire soit respecté et agi pour construire une autre Europe.

Cette expérience formidable de militantes et de militants connaissant une diversité d’engagements mais menant ensemble un combat commun, a ouvert de nouveaux horizons. Nous savons désormais la force de ce qui nous rassemble et l’écho profond que cela rencontre au cœur de notre peuple.

4- Le défi du rassemblement populaire antilibéral pour 2007

Pour changer enfin et vraiment la vie, il n’existe qu’une seule voie, à la fois exigeante et exaltante. Nous avons la responsabilité commune de conforter cette dynamique populaire antilibérale et de lui permettre une expression politique à sa mesure. Les communistes feront tout pour que notre peuple ne se fasse pas voler les élections de 2007.

Les enjeux sont considérables : nous voulons battre la droite et l’extrême droite, et réussir à gauche pour transformer la société. Nous voulons nous adresser à l’ensemble de notre peuple, des milieux populaires, du monde du travail pour poser en grand la question du monde et de la société dans lesquels nous voulons vivre.

Nous avons l’ambition d’une campagne d’initiatives de luttes : emploi, pouvoir d’achat, logement, crédit, services publics, GDF, Cachan, vivre ensemble... : il y a tant à faire ! Nous ne pouvons accepter l’insécurité sociale, la précarité et le chômage. Nous ne pouvons accepter la marchandisation des biens communs de l’humanité, l’asservissement de la recherche à la compétition des capitaux. Nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux soient bafoués, nous ne pouvons accepter les inégalités, nous ne pouvons accepter une quelconque forme de domination, de mépris, de discrimination et d’exploitation. Nous ne pouvons accepter les diktats sécuritaires et autoritaires, ni l’escalade de la répression qui veut faire régner la peur au lieu de construire le vivre ensemble. Nous ne pouvons accepter la guerre et les désastres écologiques. Nous voulons bâtir un monde de partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs, un monde où l’on respecte la planète, l’humanité présente et à venir. Nous voulons construire une société de liberté, d’égalité et de fraternité, une société de droits où la dignité humaine est au centre. Il faut faire droit aux attentes populaires et relever les défis de notre temps en s’en donnant les moyens démocratiques, financiers et internationaux.

Notre projet est ambitieux. Il nous demande de changer la donne politique en desserrant l’étau du bipartisme, de ne pas se résigner à l’alternance entre libéralisme et social libéralisme, de faire bouger la gauche dans son ensemble et de revivifier la démocratie. Ce défi, nous avons choisi de le relever.

5- Le PCF pleinement acteur du rassemblement

C’est en fonction de l’ensemble de ces éléments, après un débat approfondi, que nous nous sommes donné lors de notre 33e Congrès, une ambition et un objectif politiques précis pour 2007. Nous voulons contribuer à ce que les exigences transformatrices majoritaires des luttes populaires et du 29 mai s’expriment dans les urnes avec une force qui permette de battre la droite et de devenir les éléments clés d’une politique de gauche. Nous voulons travailler à rassembler toutes celles et tous ceux qui partagent cet objectif, construire avec elles et eux un programme politique de rupture avec le libéralisme et les candidatures communes aux élections présidentielle et législatives qui le porteront. « La construction d’un tel rassemblement découlera nécessairement d’un processus populaire qui s’enracine dans les mouvements sociaux et citoyens », disions-nous dans notre texte de Congrès.

Pour cela nous pensons qu’il y a et qu’il y aura besoin d’organisations politiques, il y a et il y aura besoin du Parti communiste, il y a besoin de l’engagement des ses militantes et de ses militants, de l’autonomie de son organisation.

Notre choix de congrès, nos actes ont joué un rôle moteur dans la dynamique collective.. Nous n’avons pas ménagé nos efforts pour que le débat concerne toute la gauche, contre la théorie des « deux gauches ».

Nous avons signé, comme Parti communiste, l’appel pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes, et nous nous investissons depuis lors avec constance et détermination pour la réussite du rassemblement populaire antilibéral.

Partout, nous participons à la création et à l’animation de collectifs locaux afin de fonder ce rassemblement politique en vue des échéances électorales de 2007. S’il reste à construire une dynamique pleinement populaire, nombreux sont celles et ceux qui ont engagé leur énergie dans cette construction.

Des fruits sont réels : 500 collectifs locaux dans 70 départements, 15 à 20 000 hommes et femmes de toutes les sensibilités de gauche, des militantes et militants de toutes les formes d’engagement. Cela n’est pourtant pas suffisant.

Si le processus unitaire rassemble sur le terrain des forces militantes de toutes les sensibilités de gauche, l’arc politique qui avait préfiguré le 29 mai la possibilité d’une majorité alternative à gauche, peine à se développer. Pour que grandisse l’espoir d’un changement réel et notamment pour contrecarrer les risques d’abstention, nous devons travailler à mettre en mouvement le plus grand nombre d’hommes et de femmes et à une implication plus forte des acteurs du mouvement social, syndicalistes, associatifs.

Le 10 septembre 2006 à Saint-Denis, des délégués venus de toute la France, représentatifs de toutes les sensibilités présentes dans les collectifs locaux - communistes, socialistes, écologistes, d’extrême gauche, féministes, altermondialistes, citoyennes et citoyens engagés dans cette œuvre commune...- ont fait le bilan des débats entamés et donné une impulsion nouvelle. Ils se sont mis d’accord sur un socle politique commun définissant leur ambition, leur stratégie, leur méthode et leur calendrier pour élaborer leur programme et leurs candidatures communes.
- Les perspectives ainsi tracées rencontrent la pleine adhésion du Parti communiste français, à condition de renforcer le programme en discussion avec des objectifs et des moyens audacieux.

La Fête de l’Humanité a été le premier moment populaire manifestant le besoin et l’envie de réussir le rassemblement antilibéral. Nous voulons aller au bout de cette démarche collective et entamer un cheminement commun durable. Un cheminement enraciné dans la volonté de mettre en mouvement les hommes et les femmes afin qu’ils ne soient jamais dessaisis des choix politiques.

6- Le contexte de 2007

La droite, engagée dans une course-poursuite pour remonter le temps, doit savoir qu’elle nous trouvera rassemblés face à elle. Nous ne la laisserons pas faire, ni Nicolas Sarkozy, imprégné par le modèle de George Bush, avide de pouvoir personnel, déterminé à détruire les droits et à déshumaniser la société, ni un autre candidat de droite. Nous sommes capables de démasquer la droite, tant son bilan est éloquent.

L’extrême droite, en embuscade, espère rééditer l’arnaque de 2002. C’est en ouvrant la porte sur d’autres possibles que nous permettrons à notre peuple de l’annihiler.

Nous savons que ces combats sont difficiles, tant ils se heurtent au matraquage libéral et sécuritaire. Avec la présidentielle et les législatives de 2007 s’ouvre une nouvelle période politique en France, avec des implications durables, y compris aux plans européen et international.

Nous voulons ouvrir l’espoir d’une période nouvelle de transformations sociales, démocratiques et environnementales. Nous voulons créer des 2007 les conditions de la victoire d’une gauche répondant aux attentes populaires.

Nous ne participerons pas à une majorité et à un gouvernement dominés par le social libéralisme. Ce serait conduire notre peuple à l’impasse, au renoncement et à la désespérance. Mais le 29 mai l’a montré et la bataille victorieuse du CPE l’a confirmé la gauche peut aujourd’hui se retrouver majoritairement autour d’un projet et d’une politique rompant avec le libéralisme. C’est à cette ambition que nous travaillons.

Nous voulons rassembler le plus largement possible le peuple de gauche. Nous voulons rassembler individus et organisations. Certains font le choix de se tenir en marge de cette démarche, d’autres hésitent encore à s’y engager. Nous ne nous y résolvons pas. Nous lançons un appel à tous ceux et celles qui veulent jouer la gagne : créons des dynamiques collectives.

Le Parti communiste va amplifier son activité en prenant des initiatives - Assises pour l’emploi et la formation, défense et rénovation des services publics, logement, santé, droit des sans papiers, école, environnement... - en résistance à la politique de la droite, pour contribuer à ouvrir des perspectives de changement et pour créer des convergences sur des contenus transformateurs.

Lorsque l’on mesure tout ce qui a bougé depuis 2002, on ne peut pas imaginer que les choses en restent là. Nous ne nous résignons ni au scénario annoncé par les média, ni à la bipolarisation, ni aux renoncements libéraux d’une partie de la gauche.

Devant la tentation d’un vote « par défaut » qu’on nous dit être un vote utile, notre rassemblement peut changer la donne, bouleverser les rapports de force, réunir les conditions nécessaires pour gouverner et mener une politique antilibérale.

7- Quelles candidatures pour 2007 ?

Pour la désignation des candidatures aux élections présidentielle et législatives, nous proposons de poursuivre la même démarche que pour la définition de la stratégie et du programme : celle de la construction commune de choix communs. C’est la politique du Parti communiste. Nous n’y renoncerons pas.

Cette méthode est celle du respect des citoyennes et des citoyens engagés dans ce processus, appelés non pas à arbitrer un combat entre « présidentiables » sur fond de « peopolisation », mais à être parties prenantes, en toute connaissance de cause, des décisions qui les engagent.

Dans chaque circonscription et au plan national, il s’agit de réfléchir aux candidatures les plus efficaces possibles pour faire vivre le rassemblement dans sa diversité, défendre le programme qui sera établi, porter l’ambition définie en commun.

Les candidatures communes de ce rassemblement de femmes et d’hommes aux sensibilités et engagements différents seront nécessairement issues d’une de ces sensibilités et engagements.

Personne, nulle part, ne peut prétendre incarner a priori la synthèse de ces différences. Et aucune exclusive ne peut être portée à l’encontre d’une de ces sensibilités pour représenter la diversité. En revanche, il est possible de construire cette synthèse dans un travail collectif.

Le Parti communiste est pleinement engagé par les choix stratégiques effectués lors de l’assemblée des collectifs du 10 septembre. Il contribue, avec ses propositions, à l’élaboration d’un programme du rassemblement antilibéral se donnant les moyens effectifs d’une politique répondant aux attentes populaires.

Nous nous engageons au service du rassemblement avec plusieurs dizaines de milliers de militants sur l’ensemble du territoire, des élus communistes ancrés dans les milieux populaires, nos réflexions collectives et notre expérience propre.

Nous venons, comme pour le 29 mai, avec l’énergie d’une force politique, d’une force militante au service de l’intérêt général. Au sein du rassemblement, le Parti communiste jouera pleinement son rôle et fera entendre sa voix.

Nous proposons de lier étroitement présidentielle et législatives et de démultiplier ainsi les porte-parole. Notre parti veut mettre tout son poids dans la balance pour que soient présentés et élus des hommes et des femmes réellement représentatifs de la diversité de notre rassemblement, représentatifs de la diversité des forces en présence, et aussi de la société française. La parité devra être respectée.
- Les candidatures devront intégrer le renouvellement des générations, la mixité sociale, la diversité des origines. Nombreux sont ceux et celles qui, par leur engagement humain peuvent porter notre projet commun et faire vivre la gauche populaire.

Aussi, les élections législatives devront nous permettre d’élire un maximum de député-e-s communistes, de député-e-s antilibéraux de gauche pour changer vraiment la vie. Ensemble, ces député-e-s pourront former un groupe politique à l’Assemblée nationale.

Le Parti communiste, ses militantes et militants, agiront pour que la coopération, la solidarité, le travail commun des forces unies dans cette campagne s’approfondissent durablement : dans le travail parlementaire et, le cas échéant, gouvernemental ; dans les luttes et face aux échéances électorales suivantes ; entre les femmes et les hommes engagés au service de la gauche antilibérale.

L’élection présidentielle est un piège pour la démocratie et pour notre démarche collective. La présidentialisation de notre régime est extrêmement avancée - à tous les niveaux institutionnels, d’ailleurs. Elle gangrène la vie démocratique dans notre pays.

La constitution d’un collectif de porte-parole doit être la garantie d’une campagne à plusieurs voix, interdisant toute dérive présidentialiste, faisant de notre diversité une richesse visible et en mouvement. C’est cela qui nous rend forts.

Nous souhaitons une candidature qui s’engage à remettre en cause fondamentalement le statut du président de la République et fasse de l’objectif d’une VIème République, pleinement démocratique, un élément clé de sa campagne.

Nous ne croyons pas aux hommes ou aux femmes providentiels et nous savons qu’il n’existe pas de candidature parfaite. Mais cela n’évacue pas la nécessité de déterminer le nom, puisqu’il en faut un, de celui ou celle qui devra servir cette démarche collective, porter au plus haut notre projet et nos ambitions, et qui aura également notre confiance pour assumer, une fois élu-e, une autre conception du pouvoir.

Les communistes ont toujours dit qu’ils n’avaient aucun autre préalable que la recherche du succès du rassemblement et de la candidature antilibérale. Ils discutent donc toutes les propositions.

Parmi les personnalités qui se sont déclarées disponibles pour assumer la tâche de candidat ou de candidate à l’élection présidentielle, les communistes se prononcent en faveur de la candidature de Marie-George Buffet, au sein d’un collectif de porte-parole à l’image de la diversité du rassemblement, et permettant à chaque composante d’y trouver sa place ; ils proposent de la soutenir ensemble. En effet, notre conviction est qu’il s’agit du meilleur choix pour représenter le rassemblement.

L’élection présidentielle est la clé de voûte du bipartisme. La candidature à cette élection est souvent utilisée pour favoriser l’hégémonie d’un parti ou la mise sur rails d’une aventure personnelle. C’est pourquoi nous comprenons les réticences qui s’expriment devant la proposition de l’actuelle première responsable du Parti communiste comme candidate du rassemblement antilibéral : cela ne conduira-t-il pas celui-ci, de fait, à devenir un rassemblement autour du PCF ? Lors de leurs derniers congrès, les communistes ont réaffirmé leur choix : rassembler autour du Parti communiste n’est pas la politique de leur parti. Celui-ci en fait la démonstration quotidiennement. Rejetant les accords de sommet en vase clos, privilégiant la participation active des citoyennes et des citoyens, agissant pour rendre le pouvoir au peuple, ils affirment qu’un véritable processus de transformation sociale implique une conception et une pratique exigeante de la démocratie. Ils sont convaincus que pour gagner il faut faire valoir toute la richesse de la diversité et le caractère novateur de notre démarche politique commune.

Cette résolution nous conduit à faire les propositions de dispositions de campagne suivantes.

Désignée candidate du rassemblement des forces antilibérales de gauche, Marie-George Buffet, comme elle l’a proposé dans sa lettre aux collectifs, se consacrera exclusivement à la campagne commune. Durant cette période sa responsabilité de secrétaire nationale du Parti communiste sera assurée collectivement sous la coordination de la présidente du Conseil national et du coordinateur du Comité exécutif national, par la direction nationale du PCF qui s’investira totalement dans cette campagne.

Outre le collectif de porte-parole, un collectif de campagne à l’image de la diversité du rassemblement devrait sans doute être constitué avec elle pour lui permettre de porter à tout moment le message assumé par notre union.

Nous voulons une candidature pleinement unitaire à l’image de ce qui s’est passé pendant la campagne du « non », qui prémunisse de toute aventure personnelle.

C’est-à-dire une candidature qui favorise le dialogue, qui garantisse l’expression de la diversité, qui soit capable de rassembler toute la gauche, jusqu’à créer les conditions d’une large convergence dans les urnes.

Nous voulons une candidature crédible, capable de porter un programme antilibéral de façon populaire en impulsant la démocratie participative, portant une vision claire d’une autre politique pour la France. C’est-à-dire une candidature de stature nationale, engagée sur les questions européennes et internationales, capable de faire face dans les débats avec un parler vrai, une force de conviction.

Nous voulons une candidature efficace portant l’ambition de « jouer la gagne », capable de faire dérailler le bipartisme et portant le renouveau de la politique. C’est-à-dire une candidature présidentielle crédible et solide, enracinée dans les milieux populaires, parmi les salariés, ancrée dans les luttes, capable de disputer le terrain à celles et ceux que l’on présente comme « présidentiables », capable d’intervenir sur tous les sujets, et présentant aux hommes et aux femmes l’assurance d’un vote vraiment utile.

C’est pour cela que nous proposons Marie-George Buffet. Avec son expérience d’élue de banlieue, de ministre, elle a tissé un lien singulier avec notre peuple, elle en est connue comme responsable politique. Cette histoire vécue, appelant le courage et le renouveau en politique, sont des points d’appui essentiels pour gagner la confiance des citoyennes et des citoyens.

***
- Nous visons la plus grande efficacité possible pour faire vivre la diversité des acteurs du rassemblement, pour garantir que la victoire sera partagée et que notre union ne se limitera pas à une campagne électorale, mais sera durable au-delà des élections. Nous visons la plus grande efficacité possible pour porter l’ambition et le contenu du programme du rassemblement antilibéral.

Les communistes porteront leur proposition dans le débat populaire et dans la discussion des collectifs, auxquels des centaines de milliers d’hommes et de femmes pourront participer, en débattant naturellement de toutes les candidatures.

Ils le feront avec la conviction qu’elle saura cristalliser le mieux le rassemblement le plus large, avec la volonté d’aller jusqu’au bout du processus entamé : la finalisation d’un accord politique le plus rassembleur possible, incluant la démarche stratégique, le programme et les candidatures.

La construction de l’accord politique le plus large possible se fera de façon transparente. Tous les communistes en seront informés. Ils entendent que leur parti joue tout son rôle comme parti politique indépendant et souverain, pour assurer la réussite des objectifs décidés en commun. Tout au long du processus et jusqu’à son aboutissement, les communistes exerceront leur pleine souveraineté sur les choix de leur parti.

Nous sommes devant une chance historique à saisir, nous devons réussir. Il y a urgence pour notre peuple, pour changer enfin et vraiment la vie.
-  Information sur le calendrier

28 et 29 septembre : CN Adoption d’une Résolution à mettre en débat parmi les communistes jusqu’à la Conférence nationale

1er octobre

Limite des dépôts de candidatures pour représenter le rassemblement antilibéral

5 octobre

Limite des dépôts de candidatures dans le Parti à déposer auprès de la Présidence du Conseil national avant midi (Statuts du PCF)

Envoi de la Résolution et des propositions de candidatures déposées, et éventuellement les candidatures hors PCF qui souhaitent être soumises au vote des adhérent(e)s.

Assemblées générales des communistes pour préparer la Conférence nationale sur les élections présidentielle et législatives

14 et 15 octobre

Réunion des collectifs locaux pour un rassemblement antilibéral sur le programme et information sur les législatives.

21 et 22 octobre : Conférence Nationale

Ordre du jour :

« Sur la base du bilan des initiatives prises, quelle stratégie, quel programme, quelles candidatures pour les élections de 2007 »

Conclusions des débats et proposition d’un bulletin de vote pour la consultation des communistes

Début de la période de tenue des Assises régionales pour l’emploi et la formation

10 et 11 novembre

Consultation des communistes sur la proposition que fera la Conférence nationale et sur le choix de la candidature.

Fin novembre

Réunion nationale des collectifs unitaires pour finaliser un accord

Conseil national et Assemblées générales des communistes.


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