Les eurodéputés de gauche mobilisés pour les droits des militants sahraouis

samedi 12 décembre 2009.
 

L’ancienne prisonnière politique Aminatou Haidar est en grève de la faim depuis près d’un mois 
pour obtenir le droit de rentrer chez elle, au Sahara occidental occupé depuis 1975 par le Maroc.

Aminatou Haidar, militante sahraouie, est en grève de la faim depuis le 15 novembre. Arrêtée le 13 par les autorités marocaines, à son arrivée à l’aéroport d’El-Ayoune, ville la plus importante du Sahara occidental, puis expulsée illégalement vers l’Espagne, elle réclame des autorités de Madrid d’être renvoyée dans sa patrie, le Sahara occidental. Celui-ci est occupé depuis 1975 par le Maroc, qui fait traîner depuis 1991 la tenue d’un référendum d’autodétermination réclamé par les Nations unies. L’arrestation d’Aminatou Haidar, dont les deux fils vivent à El-Ayoune, advient à la suite d’une tournée internationale au cours de laquelle la militante a reçu, notamment, le prix du courage civil de la Train Foundation.

Le 8 octobre, les autorités marocaines ont déjà fait arrêter sept militants sahraouis, dont Brahim Dahane, président de l’Association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme (ASVDH), qui devait recevoir un prix du gouvernement suédois. Face à une telle dégradation de la situation, trente parlementaires européens socialistes, Verts ou de la Gauche unitaire européenne (GUE) ont lancé un appel aux autorités marocaines en particulier pour « permettre (…) le retour d’Aminatou Haidar auprès des siens », faire respecter les droits civils et politiques des sept militants emprisonnés, « la liberté d’accès et de circulation dans le territoire pour les observateurs internationaux », le droit d’association des Sahraouis, « permettre aux défenseurs sahraouis des droits humains de recueillir et diffuser des informations (…) sur ceux-ci sans crainte d’être poursuivis ». Parmi les signataires français, on trouve, entre autres, le député du Front de gauche, Patrick Le Hyaric, les députés Verts Pascal Canfin, José Bové, etc.

L’Union européenne joue un rôle plus qu’ambigu sur cette question de l’autodétermination du peuple sahraoui. Bruxelles a signé un accord d’association avec le Maroc qui, comme Israël, occupe des territoires en dehors de la légalité internationale. Cela n’empêche pas la Commission européenne d’estimer, dans son document de stratégie 2007-2013 concernant les liens avec le Maroc, que « le nouveau plan de règlement du conflit proposé par les Nations unies en mai 2001 n’a pas encore trouvé l’approbation de toutes les parties », renvoyant dos à dos Rabah et le Front Polisario, l’organisation politique des Sahraouis. La résolution du problème sahraoui n’est même pas mentionnée comme objectif de l’Union européenne, qui privilégie les accords commerciaux. Ainsi, Bruxelles cherche à établir un accord pour que ses pêcheurs puissent exploiter les eaux poissonneuses du Sahara occidental.

Gaël de Santis


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