1) Gouvernement de la droite ou gouvernement de la France

Incroyable ! Le chômage atteint officiellement 10% des citoyens, ce qui n’était pas arrivé depuis 1999. Les bidouillages statistiques n’arrivent même plus à cacher la réalité. Les contrats bidons explosent mais ne cachent pas non plus la réalité :

*le contrat de transition professionnelle (CTP) a été multiplié par 10 en un an

* le nombre d’entrées mensuelles en CRP (convention personnalisée de reclassement) a été multiplié par 2,5 depuis 2008

* Idem du côté du nombre de contrats aidés prescrits : 486 556, selon les statistiques du ministère de l’Emploi, ce qui représente une hausse de 25% par rapport à 2008.

Et que fait notre vaillant ministre de l’emploi Xavier Darcos ? Il parcourt l’Aquitaine comme tête de liste UMP, ne revenant à Paris que pour le Conseil des ministres.

Beaucoup d’entreprises sont en difficulté, particulièrement dans le secteur industriel. Sarkozy fait de la communication. Mais, en fait, le gouvernement est absent ; les politiques publiques sont absentes. Il est vrai que 20 ministres sont candidats ; en terme de carrière personnelle, ils paraissent choisir cela plutôt que les dossiers de leurs ministères.

2) L’Elysée en local de campagne de la droite

J’ai été choqué par la convocation médiatisée des chefs de liste de l’UMP à l’Elysée pour, d’après la presse, un "recadrage", « Conseil d’administration », « Conseil de discipline », « Mise au point », « Conseil de remontrance », « Réunion de crise »... Bigre ! La constitution ne prévoit absolument pas d’utiliser l’Elysée pour cela. Le plus surprenant, c’est l’absence de remarques dans la "grande presse" sur ce sujet.

3) Sarkozy plus fort que super-menteur

L’industrie automobile française est en pleine vague de suppressions de postes. En 2009, elle a supprimé au total 54 000 emplois chez les constructeurs et chez les équipementiers. Pour 2010, les médias relaient des pronostics au moins aussi sombres : 40 000 à 50 000 emplois en moins chez les équipementiers et 10 000 à 15 000 en moins chez les constructeurs.

Et que fait Sarkozy ? De la communication pour imbéciles sur une relance d’ici 2015.

4) Le Front National est remonté à 8% 9% grâce au débat sur l’identité nationale

Plus le "débat sur l’identité nationale" se poursuivait, plus des medias bavaient sur les reconduites à la frontière et plus le F-Haine montait dans les sondages. Nicolas Sarkozy a donc convoqué un conseil interministériel pour arrêter les frais sans perdre la face.

Ce lamentable "débat" se conclut donc par un "livret du citoyen" délivré en CM2 ainsi que la présence d’un drapeau et d’une déclaration des droits de l’homme dans chaque école.

5) Régionales : le risque de l’abstention

D’après les instituts de sondages, seulement 1 Français sur deux est sûr d’aller voter dimanche prochain. Ce sont les catégories populaires qui se désintéressent le plus du scrutin, même s’il existe une abstention de droite.

6) Toujours autant d’argent pour les actionnaires

Du côté des actionnaires, c’est le temps de la répartition du magot. La BNP, qui affiche un bénéfice de plus de 5 milliards, augmente de 50 % les dividendes versés à ses actionnaires. Michelin, lui, prétend que son bénéfice est en chute, mais ça ne l’empêche pas de verser, lui aussi, des dividendes, et au même niveau que l’an dernier.

7) Les grandes banques distribuent toujours autant de bonus

* Bank of America a distribué 2,8 milliards de dollars de bonus aux banquiers et traders

* JP Morgan Chase : 6,6 milliards de dollars de bonus

Quant à la banque Lazard, elle a choisi de se moquer des recommandations des Etats en matière de bonus ( système de paiement différé) en battant le record de ses bonus et en distribuant 450 millions d’euros principalement en cash.

« La nouveauté, c’est l’immédiateté du paiement, le fait qu’il soit directement effectué en cash. Ce que fait Lazard, c’est une sorte de bras d’honneur à la volonté des Etats de réguler les marchés financiers, une façon de montrer que les banques sont autonomes. » ( Gilles Leblanc, économiste)

8) Privatisation de La Poste et pillage du bien public

Depuis le 1er mars, La Poste est passée du statut d’établissement public à celui de société anonyme, et le gouvernement a annoncé qu’il allait injecter 2,7 milliards d’euros au cours des prochains mois.

Sous prétexte de « renforcer La Poste face à ses futures concurrentes sur le marché européen du courrier », il s’agit avant tout de la rendre attractive pour les capitalistes en vue de sa privatisation. L’État réalise par avance les investissements avec l’argent public, et les futurs actionnaires n’auront qu’à empocher les bénéfices.

Par tous les aspects qu’on la prenne, la privatisation de La Poste, c’est le pillage du bien public.

9) Au Portugal, comme en Grèce et en Espagne, les peuples ne veulent pas faire les frais de la gabegie capitaliste

Cette semaine un mouvement social important des fonctionnaires portugais a pris de l’ampleur. La grève est partie parmi les éboueurs et pourrait entraîner les écoles, les hôpitaux et les tribunaux. Ils protestent particulièrement contre le gel des salaires annoncé pour 2010.