Hollande, le PS et le Mécanisme européen de stabilité

mardi 21 février 2012.
 

Nous avons décidé Pierre Laurent et moi que « l’incident » était clos avec François Hollande après qu’il a fait amende honorable et qu’il a dit ses regrets d’avoir injurié les communistes. Pourquoi ? Parce qu’il y avait la déclaration de candidature de Sarkozy qui arrivait. Et que nous ne voulions pas être scotchés dans une polémique subalterne qui ressemblait très fort à une provocation. A preuve la une du « Figaro ». Bien sur les communistes ont de la mémoire. Moi de même. Je suis aussi le candidat des communistes. En cessant le feu, nous devons compter sans cesse sur l’intelligence populaire. Elle a capté la faute. Pas la peine d’en rajouter en se laissant déporter hors de notre rail conquérant. Notre ligne d’action de campagne veut tenir à distance les polémiques avec François Hollande. Il n’est pas notre sujet. La délimitation avec lui est finie depuis la fin de l’année dernière. La vie se chargera du reste à faire. Nous gagnons nos galons en étant utiles au combat contre la droite et l’extrême-droite. Le terrain que nous voulons reconquérir n’est pas de ceux qu’on reprend par des disputes avec lui sur notre existence ou non. Notre existence se constate.

Pour autant, pas question non plus de mentir par omission ou bien de faire preuve d’une complaisance qui se retournerait contre la confiance qui se crée pour nous. Comment passer à côté des provocations qu’il distille de réunion en réunion. Surtout quand il apparaît clairement que celles-ci fonctionnent comme autant de coups de force. Contre nos positions ? Après tout ce serait bien son droit. Mais ce n’est pas son sujet. Sa façon de faire est une véritable mise au pas du PS lui-même. Car les thèmes où les positions qu’il exprime seraient ultra-minoritaires s’il les mettait en débat dans son parti. Profitant de son altitude sondagière et des compétitions pour les postes qui sont engagées autour de sa « prochaine présidence », il sait que tout lui est permis, sans réplique. On a vu les dirigeants de la gauche du parti se coucher sans bruit sur la retraite à 60 ans, le SMIC et ainsi de suite. Qui a déjà bu la mer doit aussi digérer les poissons. Tout allait y passer.

Arrive le vote du « Mécanisme européen de stabilité ». Cette fois-ci c’est la fin pour ceux qui cèderaient. Les bases ne suivraient plus. Le harcèlement des interpellations à la base a déjà donné ses fruits. Le mouvement en cours vers nous s’accélère. Ils vont donc résister. Ils l’ont dit au bureau national de mardi soir par la voix de Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann ! Emmanuelli et Montebourg ne tarderont pas, souhaitons-le. Ceux qui voteront « oui » ou s’abstiendront pour laisser passer le texte sans s’y opposer ne peuvent survivre qu’en se reniant du tout au tout. On verra jusqu’à quel point tous sont prêts à aller dans notre direction. Mais le coin est enfoncé. Si notre pression aboutit à une majorité contre le vote, tout sera changé. L’espace de notre programme sera élargi considérablement. Celui du retour de la gauche encore davantage.

Hollande devra changer son cap et la campagne électorale peut alors voir le centre de gravité de la gauche beaucoup bouger. C’est l’enjeu du moment. Donc il faut absolument continuer la mise sous surveillance citoyenne des députés jusqu’au 21 février. Et des sénateurs jusqu’au 28. Interpellations, publication des réponses sur le net et les réseaux sociaux : au travail ! Attention à ne pas lâcher d’une semelle les députés de droite car leur vote deviendra vite notre premier argument de campagne législative contre eux.


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