La mystification de l’Europe libérale

mercredi 13 juin 2012.
 

Pas un jour ne passe sans que la mystification de cette Europe-là n’éclate aux yeux de tous. Voyez le récent référendum en Irlande. Il était impossible au gouvernement d’y échapper. En effet, la constitution oblige le gouvernement à réaliser un référendum pour tout transfert de souveraineté. Les irlandais ont donc pu voter mercredi sur le traité Merkozy. Au Danemark aussi la constitution permet la tenue de référendum en cas de transfert de souveraineté. Mais les socialistes veillaient au grain. Le gouvernement à majorité social-démocrate a refusé la demande de référendum posée par nos camarades de l’alliance Rouge-Verte. Le traité a donc été ratifié sans que le peuple n’ait eu son mot à dire. La social-démocratie et la démocratie sont dorénavant fachées. Tel est l’aboutissement de la ligne social libérale.

En Irlande, la campagne a été rude pour les partisans du non. Comme lors du deuxième référendum sur le traité de Lisbonne, en 2009, ils ont dû affronter la propagande de terreur des partisans du oui, composé de l’inévitable tandem que forment dorénavant la droite et les sociaux-démocrates. Tout y est passé : du soit disant isolement dans lequel se retrouverait l’Irlande si elle votait non, en passant par le fait qu’elle ne pourrait plus bénéficier des « aides » de la Troïka au titre du Mécanisme européen de stabilité puisqu’elles ne sont pas versées si le pays n’a pas ratifié le traité Merkozy. Le ministre des Finances a même menacé d’augmenter les coupes budgétaires en cas de rejet du traité. Quant au premier ministre, il s’est lancé dans des prédictions hasardeuses en annonçant triplement des intérêts de la dette en cas de victoire du non. Les irlandais ont donc cédé. D’autant qu’ils se souviennent que la dernière fois on les a obligé à revoter jusqu’à ce qu’ils disent « oui ».

Le « oui » l’a donc emporté. Les eurocrates exultent ! Peu leur importe que ce soit sur un abîme de haine et de dégout pour eux. Car on peut d’ores et déjà tirer plusieurs enseignements de ce scrutin. Le premier est que la majeure partie des Irlandais n’adhère pas au traité. La participation est effectivement en chute libre : seuls 50% de la population se sont déplacés. La seconde c’est ce vote est un vote de classe. Comme en 2009, la cartographie des votes montre que dans les quartiers populaires, c’est le non qui l’emporte. Bientôt nous commencerons la bataille en France. Le front de gauche prendra des initiatives dès la composition de l’assemblée connue.


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