Nous souhaitons à l’occasion de la présentation de ce rapport soulever plusieurs contradictions et de réelles préoccupations.

Effectivement, comment ne pas souscrire avec la volonté pour Midi-Pyrénées de renouer avec une « croissance intelligente, durable et inclusive ». J’ai d’ailleurs fait quelques recherches Mr le président pout mieux appréhender ce que signifiait ces termes, notamment croissance inclusive et je suis donc tombée sur les grands objectifs de l’UE.

1.L’emploi avec un emploi pour 75 % de la population âgée de 20 à 64 ans

2.Recherche et développement avec l’investissement de 3 % du PIB de l’UE dans la recherche et le développement

3.Le Changement climatique et énergies durables avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre au de par rapport à 1990, Utilisation d’énergie provenant de sources renouvelables à hauteur de 20 %

4.Éducation avec l’abaissement du taux de sortie précoce du système scolaire à moins de 10 % et l’ambition de hisser au moins à 40% de la population âgées de 30 à 34 ans les titulaires d’un diplôme d’ES

5.Lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale avec la réduction d’au moins 20 millions du nombre de personnes touchées ou menacées par la pauvreté et l’exclusion sociale.

-

Le problème est qu’à regarder l’actualité des pays de l’Union, c’est un cinglant démenti de ces intentions. A commencer par le nôtre car si j’entends bien Mr le Président, que renouer avec la croissance ne se gagne pas en 6 mois, nous ne croyons pas que les orientations scellées par le traité de Lisbonne et confortées par traité budgétaire Européen soient de nature à la relancer. Je vous renvoie aux chiffres de l’emploi et du pouvoir d’achat.

J’ai bien sûr aussi Chypre en tête. Qui n’est pas un cas d’espèce mais démontre qu’une Europe basée sur la seule logique de la concurrence et de le dumping social est antinomique de toute avancée sociale, démocratique et environnementale. En refusant tout contrôle réel du système bancaire et en favorisant la déréglementation financière, les gouvernements et les institutions de l’Union européenne sont en train de créer les conditions d’une crise bancaire qui va toucher peu ou prou l’ensemble des États, et aboutir une paupérisation massive des populations. La proportion de pauvres dans l’UE est passé de 18 à 25 millions entre 2008 et 2012 et il est de beau jeu de parler de croissance inclusive quand nous assistons à ce reniement de solidarité européenne.

-

On ne peut qu’adhérer à la volonté d’assurer avec les autres collectivités notre « rôle essentiel de résistance et de croissance économique et démographique ». De relever les défis de l’innovation et de l’emploi ; de l’environnement avec l’amélioration de la performance ec des logements sociaux, l’adaptation au changement climatique, d’un soutiens absolu à notre agriculture et sylviculture ; d’une approche interrégionale concertée qui donne toute sa place à la montagne. De même nous sommes sensibles à l’idée d’exception européenne parce qu’elle permet de déroger de seul précepte de compétitivité pour intégrer la prise en compte véritable des spécificités de Midi Pyrénées et un principe d’équité.

Par contre nous refusons le cadre financier pluriannuel, qui nous est imposé. Les dispositions des traités confèrent au Conseil européen, le droit de déterminer le montant global du cadre financier pluriannuel et les montants globaux de chaque rubrique. Le Conseil prend en otage les instruments légaux de la démocratie européenne existant en définissant le cadre financier pluriannuel de l’UE 2014-2020 dans ses moindres détails. Le Parlement sera mis devant le fait accompli en n’ayant pour seule option que le rejet en bloc ou l’acceptation.

-

En conséquence, nous ferons le choix de l’abstention pour signifier notre désaccord face aux reculs de souveraineté et de démocratie qui président aux destinées des budgets nationaux et européens et dont nous allons directement être impactés dans notre région.

Marie-Pierre Vieu