Face à la droite et à l’extrême droite, le social-libéralisme n’est pas la solution

lundi 13 janvier 2014.
 

Le gouvernement a terminé l’année en apothéose le 31 décembre : décret autorisant l’ouverture le dimanche des magasins de bricolage, décret réduisant les exigences environnementales pour ouvrir ou agrandir une porcherie, et appel du parquet contre la relaxe des 5 militants CGT de Roanne ! Le lendemain, François Hollande présentait des vœux en assumant ouvertement son coming out libéral : attaques contre l’Etat et annonces de la poursuite de la baisse des dépenses publiques, engagement à baisser les cotisations sociales payées par les entreprises, charges contre « les abus et excès » de la Sécurité Sociale et plus un mot pour les classes populaires, pas un mot sur la solidarité. Même Jean-Pierre Raffarin a trouvé ces vœux « relativement à droite » !

On avait effectivement l’impression d’une mauvaise reprise des éléments de langage des gouvernements précédents. Pierre Gattaz, président du Medef s’est évidemment empressé de rebondir en demandant toujours plus : plus de baisses d’impôts et de cotisations, mais aussi plus de casse du droit du travail. François Hollande veut aussi supprimer « les contraintes » : plus d’accords entre des partenaires sociaux mais une charte d’engagement ; un pacte de responsabilité avec les entreprises en réponse à la demande du Medef d’un pacte de confiance mais surtout pas de contreparties exigées, et pour finir la volonté d’utiliser ordonnances et décrets. Comme cela, finis les débats publics et les députés de son parti qui osent débattre et amender les lois.

Mais le plus surprenant est le silence de tous ceux qui, au sein du PS et d’EELV, appelaient le gouvernement à changer de cap. Ce n’est pas vraiment ce changement-là qu’ils appelaient de leurs vœux ! Au moins les masques sont tombés. Nous savons qu’à chaque fois que la social-démocratie a choisi un tel chemin libéral, cela s’est terminé par des régressions sociales massives et le retour de la droite : Angleterre avec Blair, Allemagne avec Schroeder, Espagne avec Zapatero, Italie, Portugal. De nos jours pèsent en plus la menace de l’extrême-droite avec ses déclarations xénophobes et racistes et la volonté de semer la confusion en banalisant les propos racistes et antisémites.

Aussi, le seul positionnement qui peut aujourd’hui mobiliser toutes celles et ceux qui ont voté pour chasser Sarkozy n’est pas d’appeler au rassemblement d’une gauche qui n’a plus de gauche que le nom, c’est au contraire de s’affirmer réellement comme la seule option à gauche. Nous n’avons jamais été dans la majorité gouvernementale. Mais aujourd’hui nous devons dire clairement que nous sommes dans l’opposition à ce gouvernement. Mais une opposition de gauche. Les tâches de la rentrée sont donc claires :

- soutien à tous les travailleurs qui se battent contre les patrons voyous et contre ce gouvernement qui préfère les patrons aux salariés,

- mobilisations contre la hausse de la TVA,

- participation massive à la manifestation du 22 février contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes,

- solidarité avec nos camarades tunisiens ainsi qu’avec les femmes espagnoles en lutte contre l’obscurantisme religieux quel qu’il soit.

Meilleurs vœux de lutte !


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