A qui profite le "Ras-le-bol" fiscal ?

mardi 1er octobre 2013.
 

Haro sur les impôts, tel est le dernier discours à la mode chez les libéraux de tout poil. Rien de bien neuf direz-vous. Sauf que jusqu’ici à gauche, le discours n’était pas sur plus ou moins d’impôts mais sur une fiscalité plus juste.

En effet sans impôts pas d’école gratuite, pas de services publics, pas de protection sociale, de logements sociaux, pas d’éclairage public, de voirie, pas de protection de l’environnement… Tout état suppose l’impôt pour son fonctionnement ne serait-ce que pour ses missions régaliennes.

Le problème n’est pas l’impôt, mais l’injustice fiscale. Or entre 2000 et 2010 les baisses d’impôts avaient atteint 120 milliards d’euros au profit des plus riches et des entreprises, provoquant une baisse de recettes fiscales et donc de dépenses publiques. Le résultat a été immédiat : un recul des services publics (école, santé, etc.) et une moindre lutte contre l’évasion et la fraude fiscale due à la saignée subie par Bercy. Or que fait le gouvernement de Ayrault ? Il continue la saignée en dehors de la police, la justice et l’école un peu moins touchés et il poursuit la politique de transfert fiscal des ménages vers les entreprises.

Dernier exemple, l’annonce de la contribution climat-énergie qui devrait rapporter 4 milliards d’euros en 2016 dont 3 affectés aux entreprises par l’intermédiaire du CICE. Un seul milliard servirait à la transition énergétique ! Et EELV, à l’exception de Noël Mamère, a osé trouver cela positif. Hollande, Moscovici et une partie du PS se sont lancés dans le concours de meilleur ami des entreprises et de celui qui dénigrera le plus l’impôt. C’est absurde. Il vaut mieux payer l’impôt, qui a aussi une dimension de redistribution, plutôt que de devoir payer des services privés (écoles, santé, retraites…) plus chers et produisant évidemment plus d’inégalités.

Quant aux cadeaux faits aux entreprises, ils vont directement dans les poches des actionnaires et non dans l’investissement productif et encore moins l’investissement pour la transition écologique pourtant impérieuse et urgente. Au passage, la promesse 14 de la campagne de Hollande d’une grande réforme fiscale a définitivement disparue, une de plus. La démagogie social-libérale n’a qu’un résultat : l’affaiblissement du consentement à l’impôt.


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