Grèce : Percée considérable de Syrisa aux élections locales et régionales

lundi 26 mai 2014.
 

A) Un jour historique (Jean-Luc Mélenchon)

Houra ! Pour la première fois en Europe a craqué la chaine libérale qui étouffe les peuples, celle de la complicité de la droite et du PS pour appliquer ensemble les politiques d’austérité.

A Athènes et sa région notre Front de Gauche grec passe en tête ! Jour historique.

L’effet domino peut commencer en Europe. Enfin du neuf, enfin autre chose que l’alternative entre le soit disant « vote utile » et l’extrême droite.

Les élections européennes peuvent tout accélérer sur le continent. Nous travaillons à en faire l’évènement français de l’autre gauche européenne.

J’adresse un salut reconnaissant à mes amis de Syriza et à Alexis Tsipras notre candidat à la présidence de la commission européenne.

B) Quelques informations sur les résultats (Jacques Serieys)

Les élections locales et régionales ont toujours été favorables aux deux grands partis grecs, de droite (Nouvelle Démocratie) et de gauche (PASOK). Se trouvant ensemble au gouvernement, ils avaient placé le renouvellement de 325 municipalités et 13 régions une semaine avant les européennes. L’opération avait trois buts :

- limiter le temps de débat spécifique sur les européennes

- influencer celles-ci par une victoire des "grands partis de gouvernement" quelques jours plus tôt

- pousser les électeurs de Syrisa à ne pas se rendre aux urnes, le second tour des municipales et régionales (jumelé avec les européennes) devant, a priori, se jouer entre Nouvelle Démocratie et PASOK

De plus, le PASOK a joué la carte d’une campagne "gauche" pour faire oublier sa lourde responsabilité dans la situation actuelle du pays.

Catastrophe : l’opération se retourne contre eux ! La droite, majoritaire au parlement, s’effondre.

Dans la région de l’Attique, la plus peuplée du pays, Syrisa atteindrait de 27 à 31%, le PASOK entre 20,5% et 24,5%, Nouvelle Démocratie environ 15%. Le second tour se jouera donc entre Syrisa et le PASOK qui bénéficiera peut être du renfort de voix de droite.

Dans la capitale du pays, Athènes, Syrisa obtiendrait entre 20 et 24,5%, le PASOK entre 19 et 23%, Nouvelle Démocratie 15 à 19%, Aube Dorée (néo-nazie) 14 à 17% : le KKE (Parti Communiste Grec, non membre de Syrisa) arrive ensuite avec environ 10%.

Dans presque toutes les grandes villes les candidats de Syrisa arriverait parmi les trois premiers ; l’explosion de la droite et de la gauche traditionnelle a laissé place à de nombreux candidats "indépendants" qui ont fait une campagne démagogique et obtenu de bons résultats.

A Patras, plus grande ville du Péloponèse et fief du Parti Communiste Grec, la liste de celui-ci devance la droite, l’extrême droite et le PASOK.

C) Grèce : percée de Syriza aux élections locales (AFP, L’Humanité)

Ce dimanche, de nombreux Grecs étaient appelés à voter dans 325 municipalités et 13 régions. Le parti de gauche Syriza s’est affirmé comme la première force politique dans la région d’Athènes, qui compte un tiers des électeurs grecs.

Dans la région de l’Attique qui compte trois des dix millions d’électeurs du pays, la candidate de Syriza Rena Dourou arrive en tête pour le poste de préfet avec près de 24% des suffrages. Le candidat de la gauche anti-austérité Gabriel Sakellaridis à la mairie d’Athènes, est lui en position de se maintenir au second tour avec 20%, soit un point de retard sur le maire sortant soutenu par le Pasok, Georges Kaminis. Pour la première fois dans la capitale, la droite de Nouvelle Démocratie ne sera pas au second tour. En revanche, le candidat et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, Ilias Kassidiaris, arrive en quatrième position avec un score inquiétant de 16% malgré son inculpation, comme la plupart des parlementaires du parti, pour participation à "une organisation criminelle".

Le succès de Syriza s’amplifierait encore pour les Européennes, selon un sondage à la sortie des bureaux de vote pour l’hebdomadaire Vima. La gauche anti-austérité réaliserait dimanche prochain aux européennes 27,4% contre 22,7% pour la droite qui arriverait en deuxième position. Le scrutin des Européennes coïncide avec le second tour des élections locales, ce qui offre de beaux espoirs pour Syriza qui se maintient dans cinq régions. Huit provinces sont actuellement détenues par le Pasok qui limite la casse au niveau local, alors que les intentions de vote au niveau national et pour les européennes le font apparaître en chute libre.

Avec jusqu’à 9 % des voix au niveau national, et 10,6% dans l’Attique, le KKE se dit satisfait et double son score depuis les législatives de 2012. Il devrait être en mesure de se maintenir au second tour dans plusieurs municipalités.

Un espoir pour les Européennes

Pour Syriza, un tel succès est un signal fort. "Les gens ont, avec leur vote, ouvert une nouvelle voie pour le gouvernement local" s’est réjouit Alexis Tsipras, président de Syriza. "Les élections du 25 mai seront le référendum qui n’a jamais eu lieu sur la politique d’austérité. Ce sera le votre grâce auquel notre pays va retrouver la dignité et une voix en Europe ". Notre pays va envoyer un signal fort à l’Europe et au monde, et la participation sera élevée, plus fort sera le message. Et ce message est : la Grèce n’appartient à personne sauf à ses citoyens. Ils ont le droit de définir leur politique avec comme premier critère le bien communs et les intérêts et les besoins de sa propre population."

Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent s’est réjoui des résultats de Syriza. "C’est un premier pas vers une bonne implantation locale qui sera déterminante pour protéger les populations de l’austérité et renforcer la solidarité de proximité. C’est également un bon signe pour les échéances politiques du week-end prochain. Tout indique que Syriza peut remporter les élections européennes dimanche. C’est un formidable encouragement pour toutes les listes qui, en Europe sont rassemblées derrière la candidature d’Alexis Tsipras à la Présidence de la Commission européenne. Nous pouvons être la bonne surprise du 25 mai !".

Jean-Luc Mélenchon a également promptement salué le succès de Syriza. "Pour la première fois en Europe a craqué la chaîne libérale qui étouffe les peuples, celle de la complicité de la droite et du PS pour appliquer ensemble les politiques d’austérité. A Athènes et sa région, notre Front de Gauche grec passe en tête ! Jour historique. L’effet domino peut commencer en Europe. Enfin du neuf, enfin autre chose que l’alternative entre le soi-disant « vote utile » et l’extrême droite. Les élections européennes peuvent tout accélérer sur le continent. Nous travaillons à en faire l’évènement français de l’autre gauche européenne."


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