Grèce : un caillou qui tient bon

dimanche 15 février 2015.
 

Alexis Tsipras a l’air fait d’un bois devenu particulier en Europe. Il a apparemment bien l’intention de tenir ses promesses électorales et de ne pas signer un nouvel accord d’austérité avec l’Union européenne dissimulée sous les complets noirs de la Troïka.

C’est ce qui ressortait de son discours d’investiture au Parlement grec. Ce faisant, il place le débat sur le terrain de la démocratie. L’Union est-elle ou non compatible avec la libre souveraineté des peuples qui la composent ?

Quand Alexis Tsipras dit : « Nous ne négocierons pas notre souveraineté ni le résultat des élections », cela résonne très fort dans toute l’Europe. Le détail de son programme (une commission d’enquête parlementaire sur la corruption et l’évasion fiscale, le paiement par les médias privés de leurs fréquences, la baisse des moyens des députés, le rétablissement des conventions collectives, la hausse progressive du SMIC d’ici 2016, l’arrêt des saisies des résidences principales, …) est de toutes façons incompatible avec l’austérité et implique au contraire une politique de relance de l’activité en tous points opposée.

C’est ce qui gêne les dirigeants européens. Lancés dans une surenchère avec la Grèce dans la foulée de la décision de la BCE, ils cachent mal leur attachement à l’austérité comme la seule politique possible. Le silence de François Hollande n’en est que plus lourd : la France gagnerait à être du côté de la démocratie et du peuple grec qui s’est librement exprimé. C’est ainsi que nous ferons vivre les « valeurs du 11 janvier ».


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