En Grèce, un roseau qui ne plie pas

mardi 24 février 2015.
 

En Grèce se joue un bras de fer très politique. Les dirigeants européens ne veulent pas admettre que l’on puisse penser que la troïka s’est trompée et que les souffrances infligées au peuple grec l’ont été en pure perte. Ils exigent la poursuite de l’austérité comme seule politique possible c’est-à-dire un désaveu public du Premier ministre grec, Alexis Tsipras tout frais sorti des urnes pour incarner justement une alternative aux politiques d’austérité. Quelle honte que la France joigne sa voix à ce concert lamentable, par l’intermédiaire de Michel Sapin au sommet européen des ministres des finances !

Face à la meute des eurocrates déchaînés, le ministre grec des finances tient bon. Yanis Varoufakis a derrière lui un ouvrage sur la dette américaine qui doit l’aider à tenir. Il y aurait pourtant à affronter les banques affaiblies par le « swissleaks ». Mais il faudrait nettoyer le sommet de l’Etat comme l’a montré l’affaire Pérol ou la nomination de Macron. La consanguinité est bien établie.

Faisons un exercice. Additionnons « swissleaks » et « luxleaks » qui a révélé l’ampleur des accords passés entre le Luxembourg de Juncker et les multinationales pour échapper à l’impôt. Les coûts engendrés par la fraude fiscale sont supérieurs à la totalité de la dette grecque. C’est là que se trouve la solution au problème de la zone euro. Le poids des banques, et plus généralement le pouvoir de la finance, concentre le problème. Qui va l’emporter entre la conception d’une démocratie vivante et celle d’un débiteur comme les autres ?


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