Mélenchon, le candidat de la raison (site adhérent PCF)

samedi 26 novembre 2016.
 

Communiste, je voterais le 24 et 25 novembre, pour que mon parti appelle à voter Jean-Luc Mélenchon. Ce sera un vote de raison, sans enthousiasme.

Le PCF a appelé plusieurs mois durant à une candidature de large rassemblement de la gauche d’alternative au capitalisme. Sans échos ni de Jean-Luc Mélenchon, ni des autres partis à la gauche du PS (EELV, NPA, LO…) ; et fort peu de réponse de la société civile. Et tout porte à croire que cela ne changera pas d’ici à l’élection présidentielle.

Parmi ces candidatures déclarées, une se démarque nettement des autres, celle de Jean-Luc Mélenchon. Je n’en ai pas apprécié la méthode, très gaullienne, mais je ne peux que prendre acte du résultat. Jean-Luc Mélenchon rassemble derrière sa candidature une grande majorité des électeurs et soutiens potentiels de la gauche d’alternative au capitalisme.

A l’issue de l’élection présidentielle, que voulons-nous ? Une gauche d’alternative au capitalisme éparpillée, morcelée et donc incapable d’apparaître comme une alternative politique crédible ? Avec une social-démocratie détruite par cinq années de dérives libérales, cela laisserait un boulevard à la droite et à l’extrême droite pour appliquer leurs politiques les plus réactionnaires.

Au contraire, si un candidat de notre courant de pensée – Jean-Luc Mélenchon – terminait au soir du 1er tour en tête des forces de gauche, brisant ainsi l’hégémonie du PS, ce serait une source d’espoir, un appui fort pour les luttes à venir.

Oui, il est peu probable que Jean-Luc Mélenchon se qualifie pour le second tour, encore moins probable qu’il gagne l’élection présidentielle. Mais personne d’autres ne semble pouvoir faire mieux. Attendre et espérer qu’émerge de la primaire socialiste un candidat en totale rupture avec l’actuelle ligne social-libérale de ce parti et capable de réconcilier « les deux gauches » me parait illusoire. Jamais un tel candidat ne pourra rassembler derrière-lui, sous l’étiquette du PS, tous ceux qui se sont sentis trahis par le quinquennat de F. Hollande. Par leur politique droitière, le président et son 1er ministre ont fait exploser la gauche. Recoller les morceaux prendra du temps, largement plus que les quelques mois qui nous séparent du 1er tour de l’élection présidentielle. Là aussi, il faut en prendre acte.

Oui, j’ai de fortes réserves vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon. Je n’apprécie pas la démarche « gaullienne » de » sa candidature, centrée sur sa personne, en dehors des partis. Je n’apprécie pas son autoritarisme, son incapacité à dialoguer sereinement avec ses partenaires politiques du Front de Gauche en cas de désaccord. Sur le fond programmatique de la France Insoumise, on pourrait chercher aussi la petite bête. Mais je passe outre.

La réalité est que pour l’immense majorité de la population, Jean-Luc Mélenchon représente notre courant de pensée, celui d’une alternative au capitalisme. Chercher un point particulier d’un programme pour en faire un « casus belli » empêchant tout rassemblement, ce fut un des travers du gauchisme, comme des innombrables scissions et groupuscules du mouvement troskyste. Ce n’est pas ma vision du communisme. Au contraire, nous nous devons de rassembler, en acceptant les différences.

Enfin, pour mon propre parti, je ne veux pas me réveiller au soir du 1er tour avec un Jean-Luc Mélenchon en tête de la gauche et le PCF qui aurait raté le train d’une victoire majeure de notre courant de pensée, resté sur le bord du chemin avec un candidat au score ridiculement faible. Ce qui sera assurément le cas.

Présenter une candidature pour la retirer au dernier moment ne fera que mettre en exergue notre incapacité à faire un score décent à l’élection présidentielle. Sauf à nous rallier à quelqu’un au dernier moment. Mais à qui ? Jean-Luc Mélenchon ? Ce sera un peu tard. A qui d’autre ? Aucun nom n’est prononcé. Et comme je le disais, je ne crois pas que le salut viendra de la primaire du Parti Socialiste.

Bref, rarement l’expression « l’union est un combat » n’aura été aussi juste. Un combat car nous voulons faire l’union avec des forces qui ne le souhaitent pas nécessairement, ou du moins pas dans les conditions que nous voulons. Amener Jean-Luc Mélenchon à dépasser le cadre taillé sur mesure de la France insoumise ne sera pas facile. Ce n’est pas une raison pour ne pas tenter de mener ce combat de l’union.


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