Un sursis pour le service public de la Poste

dimanche 15 juillet 2007.
 

Le Parti socialiste tient à dénoncer le vote du Parlement européen en faveur de la libéralisation totale de la poste, malgré le rejet de la directive par de nombreux parlementaires dont les membres du PSE.

En supprimant le « domaine réservé », les libéraux et conservateurs, notamment les eurodéputés UMP, ont retiré aux opérateurs historiques, comme la Poste, les ressources financières leur permettant de supporter le coût du service universel. L’enjeu n’est pas mince puisqu’il s’agit de l’obligation d’assurer sur tout le territoire national, à un prix unique du timbre, la distribution du courrier cinq jours sur sept (six jours sur sept en France).

Cette décision est une mauvaise nouvelle pour les contribuables et les consommateurs parce que, désormais, le maintien du service universel devra être compensé soit par des aides d’Etat soit par le relèvement des tarifs d’affranchissement. L’expérience des autres secteurs dérégulés montre en effet que le système des fonds de compensation alimentés par les opérateurs eux-mêmes, trop bureaucratique, est impraticable.

Devant la réticence des représentants de nombreux Etats, l’application de la directive de libéralisation postale a été reculée à 2011 pour les anciens Etats et à 2013 pour les nouveaux entrants. Mais, cela ne change rien au sens et aux conséquences de cette décision qui, une fois de plus, fait primer le principe de le « libre concurrence » sur les missions de service public.

Une fois de plus, par conséquent, le Parti socialiste condamne le processus de démantèlement des services publics en Europe. A cet égard, il déplore l’incohérence flagrante entre la position de l’UMP à Strasbourg et les engagement du Président de la République qui a prétendu récemment vouloir donner à la relance de l’Union européenne d’autres objectifs que la « concurrence libre et non faussée ».

Le Parti socialiste demande que le report à 2011 de la libéralisation totale de la poste soit mis à profit pour évaluer les effets, dans les différents Etats membres de l’Union, des mesures de dérégulation déjà prises, en matière de présence territoriale, de qualité de distribution du courrier et de tarifs.

Communiqué de Christian Martin, Secrétaire National aux services Publics


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