La présidentielle 2022 sera un égout. Ça commence très tôt.

mardi 7 juillet 2020.
 

Les boules puantes, les procédures bidon et les lignes directes entre procureurs, policiers et journalistes ont démarré. Mercredi 1er juillet, un article du Canard Enchaîné : « nouvelle enquête préliminaire contre Jean-Luc Mélenchon ». Mais dès le mardi soir, l’AFP et BFM avaient les infos nécessaires pour salir grâce a une « alerte » par fil Twitter. Des mots comme « abus de confiance » ou « recel », mais aucun fait.

Ça ne les intéresse pas. Il faut dire que la simple explication de ce dont il s’agit suffit à elle seule à ridiculiser le Parquet. Mais aussitôt sans savoir, sans vérifier, le goût du sang aux babines, la meute s’est déchaînée. « Le Canard Enchaîné » qui est désormais une sorte de sous Médiapart aux révélations du type « la couleur du cheval blanc d’Henri IV enfin révélée par notre enquête » visait un effet spectaculaire en lançant cette alerte de presse. De son côté, BFM passait en boucle des images des perquisitions d’octobre 2018. Telle est la sphère médiatique.

Car le prétexte de « l’enquête préliminaire », est complètement bidon. Il est exclusivement destiné à provoquer la production d’un grand nombre d’articles aux titres « pompe à clic ». Que LFI soit salie sans raison n’est pas un soucis déontologique pour les médias. Seuls comptent le nombre des clics à obtenir dans une journée pour maintenir le tarif de la pub. Le Parquet de Paris ouvre une « enquête » pour vérifier la légalité du versement des dommages et intérêts aux policiers. Ces derniers, et même un magistrat, monsieur Marilly, bien promu depuis, avaient obtenus ces « dédommagements » en raison de leur « souffrance » par suite du niveau de nos décibels pendant qu’ils nous perquisitionnaient. Le Parquet affirme qu’il ne sait pas si le paiement de ces 50 000 euros par la France insoumise est légal. Oui, vous avez bien lu. Les magistrats occupant les postes les plus prestigieux de l’administration judiciaire ont besoin d’ouvrir une enquête pour savoir si nos chèques sont « légaux ».

Il suffit pourtant d’ouvrir le code civil pour avoir la réponse. Son article 1342-1 dispose dans un français assez simple qu’un paiement « peut être fait même par une personne qui n’y est pas tenue ». Donc la France insoumise, pour le compte de laquelle nous avons agi pendant les perquisitions, pouvait en effet payer les dommages et intérêts. Peut-être que madame la procureure confond ici les « amendes » et les « dommages et intérêts ». Une distinction qui fait pourtant partie du cursus d’une deuxième année en droit. Les premières ont bien été réglées par les personnes concernées, comme la loi le prévoit. Il y en avait déjà pour plus de 30 000 euros. J’ai payé ce que je devais à partir de mon compte personnel. Je n’ai reçu aucune avance ni prêt d’aucune sorte dans cette circonstance. Je n’aurai cédé a personne le privilège de payer l’honneur d’une telle condamnation pour « rébellion », même s’il y en avait pour huit mille euros.

Donc Champrenault et Perruaux n’avaient qu’à ouvrir un livre de droit pour savoir à quoi s’en tenir. Ils lancent donc l’enquête préliminaire dans le seul but d’obtenir une publicité salissante contre nous. Les pieds nikelés de la justice macroniste ne pouvaient ignorer ce point. Ils mentent en connaissance de cause. La preuve : dans l’affaire des comptes de campagne de Sarkozy, confronté exactement au même problème, le parquet avait lui même demandé le non lieu pour Sarkozy. Et une note très précise de Bercy avait établi la règle sans aucune ambiguïté. Toutes ces pièces, le Parquet en dispose à son propre siège ! Et dit par parenthèse, « Le Canard enchaîné » observateur attentif des affaires en tous genres depuis des décennies, le sait lui aussi. Nous avons mis deux heures à retrouver la trace de tout cela. On ne peut croire que « Le Canard » n’en ait pas été capable. Donc là aussi c’est de propos délibéré que la boue est déversée.

Donc cette enquête est vide avant d’avoir commencée. Si le Parquet avait eu un « vieux doute » comme le dit le serviable « Canard enchaîné », il aurait pu être dissipé simplement comme je viens de le faire. Peut-être même que quelqu’un aurait pu s’en assurer au « Canard ». vérifier une info même donnée par des flics c’était considéré autrefois comme une activité nécéssaire dans le métier de journaliste en plus de toucher la paye. Mais bien sûr le but est autre. D’autant que les indices de manipulation ne manquaient pas. Qui est la cheffe du parquet de Paris qui a ouvert cette « enquête préliminaire » ? C’est Catherine Champrenault, la même qui avait en charge la supervision de nos perquisitions comme du procès de septembre dernier à Bobigny. Récemment, la vérité sur ses pratiques claniques au sein de la justice a commencé à sortir. En quelques jours, nous avons appris les pressions qu’elle mettait sur une procureure sous ses ordres pendant l’affaire Fillon. Puis les conditions dans lesquelles, sous sa direction, le Parquet a classé sans suites l’affaire Kohler, très périlleuse pour Macron. Ces deux informations sont devenues publiques grâce à une commission d’enquête présidée par un insoumis, Ugo Bernalicis.

Difficile donc d’y voir autre chose qu’une vengeance. D’autant plus que le timing est heureux. En effet, cette fuite organisée tombe deux jours avant la nouvelle audition très attendue de Champrenault devant la commission d’enquête. Les députés qui la composent doivent confronter à ces dernières révélations accablantes pour elle et pour la place qu’elle joue dans le dispositif de détournement politique de l’autorité judiciaire. Selon « Le Canard enchaîné », cette enquête a été ouverte pendant le confinement. Mais l’article du « Canard » et les opportuns bandeaux BFM ne sont pas venus trop tôt. Ni trop tard. La « fuite » arrive alors que pour la première fois depuis longtemps, l’Assemblée nationale commence à exposer les comportements anti-républicains et serviles de la petite clique des magistrats venus du PS et ralliés à Macron sous l’autorité de la lamentable Belloubet. Le but ? Nous intimider. Et sans doute une tentative de nous impressionner juste avant les auditions de madame Champrenault et de son maître Nicole Belloubet. Bien sûr, c’est peine perdue. Et de même par ailleurs pour la part qui lui revient, notre activité militante dans le pays n’en sort que plus motivée. Nos enquêtes sur les personnages de cette comédie vont reprendre. Bien sûr nous ferons savoir au fur et mesure leurs exploits dignes d’élever le niveau de notre appréciation dans leur conception de la justice.

L’hypothèse la plus vraisemblable est que tout cela ait été déclenché sous le fouet des syndicats de police. L’équipe des robes macronistes qui en ont une peur bleue et un usage constant ne peut rien leur refuser. À moins qu’il ne s’agisse d’un mauvais coup du procureur Christophe Perruaux. Celui-ci avait supervisé nos perquisitions. Il nous en veut d’avoir montré ses liens avec le ministre de la justice de Bolsonaro, Sergio Moro, l’homme qui a mis Lula en prison. Il est aussi le chef de Jérôme Marilly, vice-procureur auquel nous avons payé 3 001 euros du fait de notre condamnation par ses collègues. Et où travaillent les deux hommes désormais depuis deux mois ? Précisément la division du Parquet chargée de mener cette prétendue enquête contre nous. Donc l’un des bénéficiaires des dommages et intérêts lance une enquête au Parquet de Paris sur le mode de paiement d’indemnités, contre nous, qui sommes les personnes qui doivent payer ces mêmes dommages et intérêts à ces mêmes personnes. Son chef, qui doit forcément valider tout cela, est l’homme qui était chez moi pour me perquisitionner. Il s’agit d’une sorte d’authentique utilisation de la justice à des fins privées.

Ces pratiques sont insupportables. Elles ridiculisent l’institution judiciaire. Comme dans la police, on assiste ici à une décomposition détestable de l’État républicain. De la ministre Belloubet, au vice-procureur Marilly, en passant la procureure générale Champrenault, tout le long de la chaîne, il y a des femmes et des hommes qui sont prêts à imiter les « bonnes pratiques » du juge Moro comme le prévoyait le motif officiel de la visite du procureur Perruaux au Brésil. Une info que « Le Canard » avait, mais qu’il s’était bien gardé de publier. Lamentable. Où est l’État républicain, où est la justice rendue au nom du peuple français dans ces pitoyables abus de pouvoir ?

Le moment venu il faudra rétablir les exigences d’équité, de neutralité et les droits de la défense dans l’administration judiciaire. La commission d’enquête de l’Assemblée nationale est la première étape de ce chemin. Belloubet, Champrenault et les amis du juge d’extrême droite brésilien Moro rendront des comptes judiciaires à leur tour. Dès que la justice macroniste sera abolie.


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