Incendies dévastateurs à Hawaï : le réchauffement climatique a encore bon dos.

samedi 9 septembre 2023.
 

Nous partageons ici un article excellentissime qui devrait servir de modèle dans les écoles de journalisme. Nous sommes ici à des années-lumière du journalisme mainstream ou la paresse intellectuelle et la superficialité règnent en maître et où la dissimulation de certains faits dédouane des responsables politiques ou de multinationales de toute responsabilité.

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Sans nier l’action d’un possible effet du réchauffement climatique, l’article fait l’effort de réflexion et de recherche factuelle pour identifier tous les paramètres qui ont provoqué les immenses incendies dans l’archipel d’Hawaï.

Travail documentaire précis et qui montre la nature multifactorielle des causes des incendies.

On s’aperçoit dans cette étude que la référence quasi exclusive au réchauffement climatique permet en réalité de cacher les responsabilités des décideurs économiques et politiques.

Il faut donc rester prudent dans l’utilisation du « réchauffement climatique » et ne pas l’utiliser à « toutes les sauces » et donner du grain à moudre aux « climato sceptiques » qui considéreront alors que ceux qui utilisent cet argument du réchauffement sont des dogmatiques hors-sol.

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Incendies dévastateurs à Hawaï : à cause du réchauffement climatique, vraiment ?

Par Gilles Gianni, France-Soir

Publié le 24 août 2023 - 17:30

Source : France soir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-e...

Au cœur du Pacifique, isolé dans le triangle polynésien dont il compose la partie nord, l’archipel d’Hawaï se compose de huit îles. Parmi ces dernières, figure Maui qui a subi du 8 au 10 août derniers plusieurs incendies dévastateurs. Des théories non démontrées sont apparues sur les réseaux sociaux pour expliquer la catastrophe : laser à énergie dirigée, drones pyromanes et... réchauffement climatique. Selon de nombreux médias mainstream, ce dernier est à blâmer en premier lieu. Il serait responsable d’une sécheresse non conventionnelle.

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Les causes multiples de telles terribles destructions sont pourtant familières. En 2018, les États-Unis ont déjà connu la disparition de toute une ville californienne dans les flammes. L’affaiblissement des investissements privés dans les infrastructures publiques, la pression économique exercée par des multinationales sur une économie locale en crise (agriculture, immobilier...) et un désintérêt du politique pour les questions sociales et environnementales génèrent une situation instable et accidentogène.

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L’essentiel des 115 morts, confirmés vendredi dernier par les autorités, se trouvait à Lahaina, une ville qui a été annihilée à 80% par les flammes. Un bilan qui risque de s’alourdir fortement. Les autorités évoquent plus de 1.000 portés disparus, soit autant de probables victimes piégées dans les maisons en flammes ou noyées après s’être jetées à la mer pour tenter d’échapper au brasier. Parmi elles, beaucoup d’enfants pourraient avoir péri selon le gouverneur d’Hawaï Josh Green. Désormais sans abris, 9.800 habitants de Lahaina ont été déplacés. L’aide publique et humanitaire leur délivre quotidiennement 19.000 repas prêts à consommer. Par ailleurs, d’après le New York Times, 11.000 touristes ont été évacués.

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Deux foyers distincts

Selon les images du satellite géré par la NASA et l’Institut géologique américain, un deuxième foyer a impacté l’île de Maui de façon distincte, au nord-est de la ville de Kihei. De façon ironique, cette ville de 22.000 habitants accueille le Pacific Disaster Center (PDC). Il s’agit d’un centre scientifique qui "soutient les organisations gouvernementales et non gouvernementales (ONG) les plus exigeantes du monde entier pour aider à créer un monde plus sûr et plus résistant aux catastrophes". Créé par le Congrès américain suite à la dévastation de l’île hawaïenne de Kauai en 1992, et actuellement géré par l’université d’Hawaï, le PDC est surtout en coopération directe avec le Bureau de la sous-secrétaire à la défense, Sasha Baker, attachée au ministère de la Défense américain.

Si celle-ci a été remarquée, ce 11 août dernier, en compagnie du nouvel ambassadeur allemand Andreas Michaelis, afin de discuter "du solide partenariat bilatéral de défense et du soutien à l’Ukraine et des objectifs de modernisation de la défense de son pays", aucune réaction de sa part ne semble avoir été relayée sur les réseaux sociaux de son administration quant aux incendies de Maui. Alors que ce désintéressement manifeste des affaires intérieures agace une partie de l’opinion publique américaine et de ses représentants politiques, l’image d’un chat qui se prélasse reste invariablement épinglée sur le compte X-Twitter personnel de Mme Baker.

Pourtant, le programme de collaboration avec le PDC prévoit "une assistance humanitaire et des opérations de secours en cas de catastrophe et un soutien à la défense aux autorités civiles." L’opinion publique étasunienne s’est étonnée, parfois avec véhémence, que le président Joe Biden ne se rende pas plus vite sur les lieux du sinistre, ni n’envoie sur place un navire médical de l’armée. Une pétition en ce sens a été créée le 10 août dernier. Il a fallu attendre une semaine après le début de la catastrophe pour que le général Charles A. Fynn, général commandant de l’armée américaine du Pacific, arrive sur place le mardi 15 août.

Biden : accueil mitigé

Le président Biden a atterri quant à lui lundi 21 août, à Hawaï, après avoir maintenu des vacances prévues de longue date, au Nevada. La presse locale, tel le journal d’Honolulu le Star Advertiser, l’a averti : "Il n’est pas évident" qu’il "reçoive un accueil chaleureux chez certains groupes à Maui". L’assemblée de 350 personnes environ, devant laquelle Joe Biden a tenu son discours, lui a réservé une standing ovation tout en retenue et avec peu d’applaudissements.

Les propos parfois maladroits de Joe Biden, qui a évoqué essentiellement ses drames personnels, mais aussi de curieuses anecdotes comme un feu dans sa cuisine, n’ont pas fait pardonner la lenteur de l’aide envoyée par Washington à Maui. De fait, la population d’Hawaï critique le peu de mobilisation de l’administration démocrate pour leur État. En 2005, les mêmes critiques s’étaient portées envers la communication du républicain George W. Bush, qui avait survolé la Louisiane après l’ouragan Katrina en 2005... sans s’y poser.

Le feu qui a détruit Lahaina a été puissamment renforcé par des vents violents, provoqués par l’ouragan Dora, l’une des trois tempêtes tropicales qui ont agité récemment l’océan Pacifique. Avec des vents à plus de 100 km/h, combinés à une situation géographique défavorable, c’est une tempête de feu qui s’est projetée sur la ville flanquée d’une colline et de la mer de chaque côté : l’évacuation de la population a été difficile, à cause de la fermeture d’axes routiers, qui fait d’ailleurs polémique.

Un feu de broussailles a commencé à 6h37 selon les autorités. D’abord maîtrisé par les pompiers, ceux-ci sont partis trop tôt. L’incendie a repris, avant de devenir cette fois incontrôlable.

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L’agro-industrie a imposé à Maui toutes les évolutions de l’agriculture contemporaine.

De l’herbe à mélasse a été introduite au siècle dernier afin de permettre l’élevage de troupeaux. Si les bêtes ne sont plus là, disparues au profit de l’activité touristique, les plantes sont restées, proliférant et séchant comme du fourrage, très facilement inflammable.

Fugitive dust et sécheresses récurrentes

Cette agriculture industrielle est aussi celle soutenue par de grandes multinationales comme Syngenta, Dupont, BASF et Monsanto, ces deux dernières rachetées par la société Bayer, installée sur l’île de Maui à 5 kilomètres de Kihai. Toutes sont à la source d’inquiétudes pour la population locale depuis des années.

L’île d’Hawaï est devenue le plus grand laboratoire d’expériences sur les Organismes génétiquement modifiés (OGM) à la surface du globe.

Les pesticides y sont utilisés de façon intensive. Un phénomène de "fugitive dust" apparaît, des poussières générées par les vastes exploitations basées en milieu aride, qui nuisent gravement à la qualité de l’air hawaïen. À cause d’elles, des malformations se produisent chez les nouveaux nés, jusqu’à 10 fois plus que la moyenne nationale. En 2013, la population s’est mobilisée victorieusement dans les urnes pour créer légalement des distances de sécurité entre les hôpitaux ou les écoles et les champs exposés aux pesticides.

Suite à ce vote, le lobby des pesticides a porté plainte sans délai contre l’administration publique et a fait invalider la loi. Sur place à l’époque, un journaliste de l’équipe de Cash Investigation (voir la vidéo à 1h45) interroge l’une des avocates de l’industrie chimique, Margery Bronster. La logique de ses propos est à la fois révélatrice et d’une effroyable froideur : "Qui a le droit de légiférer ? Ce n’est pas au Comté (l’administration politique locale, ndlr), mais bien aux États ou aux gouvernements."

Cette logique laisse peu de place à l’intérêt commun et à la chose publique pour organiser une prévention efficace des catastrophes environnementales. Elle résume le sort de l’île d’Hawaï, exposée depuis plusieurs décennies à diverses pollutions (1) et aux conséquences des cultures intensives, au-delà du vernis d’une destination touristique paradisiaque.

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Ces pratiques agricoles aggravent la sécheresse et mobilisent de l’eau en importantes quantités, ce qui prépare un terrain favorable à des feux d’ampleur. Si la sécheresse frappe actuellement l’île de Maui, ce n’est pas nouveau : ce fait est récurrent. Au sein de l’archipel, les précipitations annuelles peuvent varier du simple au quadruple. Bon an mal an, Maui voit tomber habituellement 500 mm d’eau, ce qui correspond à un climat semi-aride. Pour 2023, 350 mm sont attendus. Sur ce simple constat, il est difficile d’affirmer un lien de causalité avec un réchauffement climatique.

Une piste qui concentre l’attention des médias

Pourtant, un grand nombre de médias américains n’hésitent pas à faire ce lien, sans hésiter : NBC news, CNN, Times Magazine, The Associated Press, New York Times... La parole est parfois donnée sous la forme de tribunes à des experts qui vont en ce sens. Mais des journalistes "anglent" aussi leur article en rendant incontournable cette hypothèse climatologique dans les causes du drame. Pourtant, à l’instar des précipitations, les températures restent stables depuis des années à Hawaï. L’archipel ne connaît que deux saisons et une fourchette entre 24 et 31°, typique d’une localisation sous les tropiques.

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Une fois mises de côté les théories du type d’un "laser à énergie dirigée" ou de "drones incendiaires", qui attendent des preuves sérieuses, la cause première de l’incendie est liée à une rupture des câbles électriques sur l’île, du fait des vents violents. Et cela n’est ni un mystère, ni une nouveauté. En 2018, en Californie, un terrible incendie faisait 63 morts et 631 disparus. La cause ? La destruction d’un pylône électrique de la Pacific Gas and Electric Company (PGEC), chargée d’approvisionner l’État californien en énergie. Pour la saison automnale, une vingtaine d’incendies avaient démarré du fait de lignes de tension tombées au sol.

À Maui, c’est la Hawaiian Electric Industries (HEI) qui est l’opérateur. Et, comme en Californie, un entretien insuffisant du réseau a déclenché les feux. Le renouvellement de nombreux poteaux fragilisés par les intempéries a été négligé (2).

L’année dernière, seulement 190 millions de dollars ont été octroyés à ce type de réparations. Un investissement faible, premièrement par rapport aux dépenses totales, soit près de 930 millions d’euros, ensuite par rapport aux revenus totaux du groupe qui s’élèvent à 3,4 milliards de dollars l’année dernière, soit une hausse de 30% par rapport à 2021 (3).

Les principaux actionnaires au capital de HEI sont des fonds d’investissement, généralement plus enclins à investir à long terme : The Vanguard Group (11% des actions) et BlackRock Fund Advisors (8%). Signe de cette préférence pour la rentabilité immédiate, The Vanguard Group s’était déjà rendu propriétaire de HEI en 2014, via l’entreprise NextEra Energy, avant de résilier deux plus tard l’accord de fusion. Une telle rupture peut indiquer le refus des dépenses trop élevées pour assurer le maintien de l’activité, de la sécurité ou de la fiabilité du réseau d’approvisionnement.

L’opérateur connaissait les risques

Quatre jours avant le drame, des météorologues ont averti l’opérateur de la présence de vents violents, alertant à propos d’importants risques d’incendie. HEI était donc parfaitement au courant du danger. En 2019, la compagnie privée évoquait elle-même ce risque. En cas de tempête, ce risque existe si "les lignes électriques hors sol tombent en panne ou sont à faible hauteur et peuvent provoquer un incendie (du fait des étincelles)", "en particulier dans des conditions venteuses ou orageuses", précise un rapport d’enquête à propos des conséquences de l’ouragan Lane, publié en 2018 par le Comté de Maui.

La décision de couper le courant, la plus efficace pour éviter des étincelles pouvant enflammer les broussailles, n’a pas été prise. Le directeur de l’association environnementale d’Hawaï Life of the Land, Henry Curtis, chargé des relations entre les consommateurs d’électricité et le régulateur énergétique de l’État, a rappelé avoir "fermement" signifié aux autorités, depuis longtemps, de "couper les lignes électriques" en telle situation. Mais ce dernier insiste plus longuement sur "le problème du changement climatique" qu’il évoque "depuis plus de deux décennies", constatant que "le service public a été très lent à y faire face".

Si l’électricité n’a pas été coupée par les autorités cette fois-ci, l’alarme n’a pas retenti non plus. Ce dernier fait a été reproché au chef de l’agence des gestions de crise à Maui, Herman Andaya, qui a démissionné. Selon lui, déclencher une alarme réservée pour prévenir d’un tsunami aurait jeté les habitants dans les flammes. Pourtant, une alarme aurait au moins permis à la population de saisir l’imminence d’un danger et d’autres moyens de la prévenir existaient... (4)

Autre écueil dans la gestion de la crise : le blocage de l’eau. Kaleo Manuel, le responsable de la distribution d’eau de l’État, depuis démis de ses fonctions, a attendu 5 heures avant de satisfaire la demande d’un promoteur immobilier (West Maui Land Co.) qui réclamait une augmentation du débit pour faire face aux flammes. Le sujet, plus complexe qu’il n’en a l’air, s’insère dans un très vieux dossier.

Depuis des années, les promoteurs veulent un accès sans limite aux ressources d’eau pour développer leurs constructions, généralement des lotissements privatifs, des hôtels de luxe ou des golfs. Premières lésées : les populations autochtones, qui doivent lutter pour une répartition plus équitable des ressources, afin de leur assurer un accès quotidien et simplement domestique à l’eau, ou d’entretenir leurs cultures traditionnelles.

Récemment, un mécanisme public basé sur des bons de distribution d’eau, avec des autorisations "sous permis", avait été mis en place, considéré comme une victoire par la population locale. La date limite pour solliciter ces permis a été atteinte le 7 août, la veille des incendies. D’ores et déjà, une "loi d’urgence" a été adoptée par le gouverneur Josh Green, qui remet toute la législation en la matière à plat. Si, à l’évidence, l’eau devait être libérée sur toute l’île, l’inégalité de sa consommation et de son stockage (et donc de son utilisation en situation d’urgence) interroge.

À propos d’éventuelles défaillances individuelles, le gouverneur a indiqué que des fautes avaient été commises "sur le moment" et que celles-ci avaient été amplifiées par le réchauffement climatique.

Mêmes causes, mêmes conséquences

Le réchauffement, encore et toujours... Et pourtant, un mauvais entretien du réseau électrique par des fonds d’investissement opportunistes, la mutation du paysage de l’île du fait de l’agriculture industrielle, les décisions malheureuses ou insuffisantes de responsables locaux, l’inégalité de l’accès aux ressources comme l’eau, la défausse des autorités administratives américaines dans leurs prérogatives de prévention des risques (puis d’aide à la population), semblent être des causes premières, qui passent bien avant des questionnements relatifs au réchauffement climatique.

Ce n’est pas non plus ce dernier qui, depuis des dizaines d’années, a poussé à l’exil près de la moitié des autochtones, en raison de la pression immobilière sur l’île, exercée par les promoteurs. Joe Biden a essayé de rassurer les habitants inquiets de la manière avec laquelle Lahaina sera reconstruite : "Nous le ferons pour vous, nous le ferons comme vous le voudrez, pas à la manière de qui que ce soit d’autre". Mais nulle promesse à l’horizon que le gouvernement va financer les nouvelles habitations de familles décimées, meurtries et ruinées.

Pas besoin d’être visionnaire pour comprendre les conséquences futures de ce "choc", comme peut le rappeler Naomi Klein (5) dans une tribune publiée au Guardian, intitulée "Pourquoi n’y avait-il pas d’eau pour combattre l’incendie à Maui ?". Un tel processus s’est déjà produit après plusieurs catastrophes d’ampleur ces dernières années, dans divers endroits du globe.

Dans de telles circonstances, les premiers à tout perdre sont les plus défavorisés, confirmant leur situation précaire. Lorsque les éléments se déchaînent, ce sont eux les plus exposés, réchauffement climatique ou non. Lorsque les conditions de vie, de protection ou d’équipement sont meilleures, le sort est plus favorable. Situées en bord de mer, parfaitement entretenues et munies de leurs propres ressources en eau, les villas de Bill Gates et de Jeff Bezos ont été complètement épargnées par les flammes.

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Notes :

(1) Ce mardi 22 août, l’agence de presse Reuters a annoncé un partenariat entre l’opérateur électrique et la société de conseil Guggenheim Securities pour évaluer les responsabilités à propos des risques pris par HEI.

(2) Fin janvier 2023, 2.500 litres de carburant diesel ont été déversés au sommet de l’Haleakala, un volcan hawaïen situé au sud-est de l’île. La pompe à carburant d’un générateur d’électricité de secours alimentant l’observatoire de surveillance spatiale de Maui et un laboratoire de recherche de l’armée américaine a connu un incident mécanique à l’origine de la pollution. Des "efforts de nettoyage" ont été amorcés selon le commandant des forces spatiales américaines Indo-Pacifique.

En juin 2023, le département de santé de l’État d’Hawaï a annoncé la présence de "faibles niveaux d’acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D)", généralement utilisé sous la forme d’un pesticide, dans le parc national de Haleakala (HNP). Un parc dont les eaux abreuvent 1.200 personnes de la ville de Kula, située à une cinquantaine de kilomètres de Lahaina, par conséquent exposées à ce perturbateur endocrinien, un neurotoxique classé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme potentiellement cancérigène.

(3) En février 2023, HEI a déclaré un bénéfice par action de 52 cents, en belle hausse depuis les précédentes cotations, accompagné d’un bénéfice net d’exploitation de plus de 5%. Un programme de batteries de stockage sur énergie solaire a notamment été privilégié, ainsi que d’autres "avantages stratégiques" et "combinaisons d’entreprises", comme l’a indiqué le président et chef de la direction Scott Seu lors d’une conférence téléphonique avec les actionnaires.

(4) En pleine confrontation (verbale) entre Donald Trump et Kim Jong-un, la population d’Hawaï redoute, à tort ou à raison, de recevoir un missile sur la tête. Horreur : l’alerte est donnée par l’agence de gestion des urgences d’Hawaï (HEMA, Hawaii Emergency Management Agency), conseillée par le Pacific Disaster Center. Des messages sont envoyés absolument partout et de toutes les façons : SMS sur les portables, sonneries, bandeaux sur toutes les télévisions, annonces radio... Un missile nucléaire est en approche. C’est la panique. Les habitants font leurs prières, appellent leurs proches pour leur dire adieu. Une trentaine de minutes, quelques émeutes et un abominable effroi collectif plus tard, les autorités indiquent qu’il s’agit d’une erreur. Aucun missile n’est lancé sur Hawaï. Un agent a mal compris les consignes. Si l’échelle du danger, en temps réel, n’est pas la même, les moyens techniques pour prévenir d’un danger imminent existaient bel et bien mais n’ont pas été mobilisés.

(5) Auteur de La stratégie du choc, éd. Actes Sud.


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