Boutin au tapin, les étudiants font le trottoir. Jeudi noir dénonce les propriétaires pervers

samedi 16 février 2008.
 

Le Collectif Jeudi noir a concocté une action haute en couleur aux abords du ministère du Logement, alors qu’un rapport sur le logement étudiant a été remis vendredi 15 février au gouvernement par le député UMP Jean-Paul Anciaux.

Le collectif, nommé ainsi en référence au krach boursier de 1929, dénonce les offres de location exorbitantes et en appelle au gouvernement pour réguler la flambée des prix de l’immobilier.

Leur nouvelle cause, les offres de location "appartement contre services sexuels", est toute récente : elle a été déclenchée par l’article de Libération au nom évocateur : "Loue studette contre pipe."

Impossible de savoir combien de jeunes filles sont contraintes à se livrer à de la prostitution masquée pour se loger. Mais en France, 100 000 étudiants vivent en-dessous du seui de pauvreté, selon les estimations de l’Observatoire de la vie étudiante. Le collectif Jeudi noir s’associe à la revendication du syndicat étudiant Unef, qui réclame un milliard d’euros pour construire 40 000 logements en cité universitaire.

A défaut d’avoir dégotté un rendez-vous avec le cabinet de Christine Boutin, Jeudi noir a réussi un coup médiatique. A grands renforts de costumes et de slogans, la petite douzaine d’activistes ont attiré moult caméras et photographes.

Les membres de Jeudi noir reconnaissent qu’ils ne se sont penchés sur la question qu’après la publication de l’article de Libération... Un opportunisme qu’ils revendiquent.

Outre la médiatisation, ils n’ont pour l’instant qu’un seul outil -bien artisanal- pour s’attaquer à cette nouvelle cause : l’une des membres répond aux annonces tendancieuses trouvées sur Internet, notamment sur le site Missive, dans le but de piéger les propriétaires pervers. Sans bien savoir quelle action engager une fois qu’ils sont repérés.

Par Lise Barcellini (Journaliste) 15H56 14/02/2008


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